Les disparitions technologiques de 2022: ces entreprises et technologies n’ont pas survécu

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Els Bellens

2022 fut une année bizarre pour la technologie. Avec un ‘crypto-hiver’, une série de géants technologiques enregistrant pour la première fois moins de profit et des tas d’employés n’ayant pas vraiment envie de retourner travailler au bureau. Pour ces services, entreprises et technologies, ce fut le coup de grâce.

L’appli de cashback Cake

L’appli de ristourne belge a jeté l’éponge au début de cette année. Cake sortit peu avant la crise du coronavirus, fin 2019. Les utilisateurs pouvaient associer l’appli à leur compte en banque et ainsi obtenir des remises dans divers magasins, en échange de leurs données rendues anonymes. L’entreprise Cake continue cependant d’exister et semble s’orienter vers une collaboration avec les firmes et les banques, mais l’appli en tant que telle n’existe plus.

La chaîne d’électronique Switch

La chaîne de magasins, bien connue comme distributeur de produits Apple, a changé d’appellation. Elle a perdu sa licence d’Apple Premium Reseller cette année. Switch a commencé à connaître des problèmes suite à une série de plaintes de clients. C’est ainsi que l’entreprise aurait offert toutes sortes de services complémentaires dans des circonstances trompeuses. Après que ces pratiques aient été dénoncées dans la presse, Switch promit de les interrompre, mais à cette période, le contrat conclu avec Apple fut résilié. La nouvelle variante de Switch, baptisée Hubside.Store, se focalise à présent sur les appareils reconditionnés de seconde main.

Citrix sort de la Bourse

L’entreprise de virtualisation n’est plus cotée à la Bourse. Fin avril, les actionnaires ont voté en faveur d’un rachat par deux sociétés d’investissement, ce qui fait que l’éditeur de logiciels est redevenu une entreprise privée. Montant du rachat: quelque 16,5 milliards de dollars.

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L’iPod

L’emblématique lecteur de musique, qui fut introduit pour la première fois en 2001, ne sera plus fabriqué. Apple l’a annoncé au mois de mai. La première version classique à roulette et mini-écran avait été enterrée en 2014 déjà. Les iPod nano et shuffle ont, eux, disparu en 2017. La version actuelle se compose d’un grand écran tactile et pourrait visuellement parlant être pris pour un iPhone. C’est aussi l’avis d’Apple qui déclare donc que ses autres produits rendent entre-temps l’iPod superflu.

Le producteur hi-fi Onkyo

Le fabricant japonais d’équipement audio Onkyo a fait aveu de faillite en mai. Le producteur hi-fi existait depuis 1946 et est surtout connu pour ses amplificateurs et ses haut-parleurs. En se concentrant sur les appareils de streaming, Onkyo semble toutefois être moins prisé par les consommateurs actuels.

Terra et Celsius

Les crypto-monnaies n’ont pas connu une bonne année. En mai, la valeur de Terra Luna a dégringolé de 99 pour cent. La devise ‘stabl’e TerraUSD liée à celle-ci s’est également écroulée, ce qui n’était en principe pourtant pas possible. Ce crash spectaculaire généra de l’inquiétude au sein des bourses numériques, et le fondateur de Terra, Do Kwon, fit l’objet d’un mandat d’arrestation international. C’est à ce moment qu’a démarré ce qu’on appelle le ‘crypto-hiver’, à savoir un sérieux recul des bourses qui entraînèrent plusieurs devises et entreprises avec elles. Parmi ces dernières, notons aussi la crypto-banque Celsius Network, qui a fait aveu de faillite. La banque ne disposerait pas de suffisamment d’argent en caisse pour rembourser tous ses clients et créanciers. Ce n’est du reste pas la dernière fois que ce genre de chose se produit.

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Internet Explorer

Après 27 années de bons et loyaux services, le navigateur Internet Explorer a pris sa retraite. C’est en juin que Microsoft a interrompu le support de la plupart des versions d’Internet Explorer 11. La fin du navigateur naguère omniprésent était attendue depuis quelque temps déjà. Microsoft elle-même migra en 2016 vers un nouveau navigateur, Edge. En outre, Explorer dut faire face à la concurrence de navigateurs plus pertinents tels Firefox et Chrome, et à un public surfant de manière toujours plus mobile. Exit donc IE.

Google Duo et Hangouts

En juin encore, Google effectua un grand nettoyage dans son armoire à applis de clavardage. C’est ainsi que l’entreprise annonça la fin de Duo, l’appli d’appels vidéo. Ses utilisateurs durent se tourner vers l’autre appli d’appels: Google Meet. L’un des plus anciens services de chat de Google, Hangouts, passa aussi à la trappe. L’appli existait depuis 2013. Ici encore, il était question de passer à un autre produit de Google aux fonctionnalités similaires: Google Chat.

Google Stadia
Google Stadia© Bart Stoffels

Google Stadia

En septembre, Google annonça qu’elle renonçait à Stadia. Trois années après son lancement, le service de streaming pour les jeux n’avait pas réussi à s’attirer le nombre de joueurs espéré. Avec Stadia, Google voulait surtout concurrencer les consoles telles PlayStation et Xbox de respectivement Sony et Microsoft. Non pas au moyen d’une console propre, mais via ‘cloud gaming’, un service de streaming, où tout le matériel se trouve dans les centres de données de Google, et où le joueur à la maison n’a besoin que d’un peu de puissance informatique et d’un contrôleur. Le service se distingua par sa valeur technologique, mais ce qui manqua à Google, c’était une vaste bibliothèque de jeux. Le studio de jeux maison qui devait y pourvoir, fut fermé l’année dernière déjà. Il en ira de même pour le service à partir de janvier 2023.

Google Russie

Une disparition qui a moins sa place dans le cimetière Google traditionnel: Google Russie dut en mai fermer sa filiale locale. Les autorités avaient saisi le compte en banque de cette dernière. Assez étrangement, cela n’avait que peu à voir avec l’invasion en Ukraine, qui força un tas d’autres entreprises à quitter le pays. Google est en effet depuis assez longtemps déjà en difficultés en Russie où elle a dû payer des amendes pour avoir refusé de retirer des vidéos de YouTube à la demande des autorités russes. Ces dernières ont alors saisi le compte en banque de l’entreprise.

SwiftKey sur iOS

L’un des premiers logiciels pour appareils mobiles qui tentent de prévoir votre comportement de frappe des touches a disparu cette année de l’iPhone. Microsoft avait racheté ce service en 2016 et porta ensuite l’appli sur iOS. SwiftKey était un précurseur du logiciel ‘auto-complete’ entre-temps très utilisé, mais il n’est plus proposé dans App Store depuis le 5 octobre, peut-être parce qu’il était devenu plus malaisé d’intégrer des applis à des logiciels propres à Apple. SwiftKey sur Android, lui, continue d’exister.

L’appli de paiement POM

Ces dernières années, on a vu surgir dans notre pays toute une série de nouvelles solutions de paiement, ce qui signifia aussitôt la fin de l’une des premières à avoir vu le jour. C’est fin octobre en effet que l’appli POM disparut progressivement. Elle existait depuis 2016 et permettait de payer rapidement les factures au moyen d’un smartphone. Aujourd’hui, cela se passe toujours plus souvent au moyen d’un QR-code et d’un lien direct par exemple. Voilà qui explique l’arrêt de l’appli séparée POM.

L’appli de jeu Facebook

Autre appli à avoir été enterrée fin octobre: Facebook Gaming. Non pas le concept de jouer sur le réseau social, mais l’appli en tant que telle. Elle avait été lancée en avril 2020 comme une sorte de portail bizarre vers les jeux de Facebook. Jouer effectivement dans l’appli n’était en effet pas possible. Quiconque veut continuer d’utiliser les jeux grand public sur Facebook, les trouve aujourd’hui dans l’onglet Gaming de la vaste appli Facebook.

Facebook Portal.
Facebook Portal.© FB

Le hub Portal

Meta, la société-mère de Facebook, a fermé en novembre une série de divisions ‘hardware’, ce qui mit fin au développement d’appareils tels le hub Portal et les montres intelligentes de Meta. Le Portal fut lancé il y a quelques années sous la forme d’un haut-parleur intelligent à écran pour faciliter les appels vidéo.

FTX

Deuxième coup dur pour les monnaies numériques. La crypto-bourse FTX implosa en novembre de manière très spectaculaire et entraîna dans sa chute toute une série d’autres crypto-entreprises, telles BlockFi. Ce crash survint après qu’on ait appris que FTX ne disposait en fait pas de suffisamment d’argent en caisse pour rembourser ses clients. L’entreprise aurait transféré des milliards de dollars de ses clients vers une société d’investissement propre: Alameda. Une grande partie de cet argent a entre-temps disparu sans laisser de trace, et le fondateur de FTX, Sam Bankman-Fried, est poursuivi pour fraude aux Etats-Unis.

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