Rétrospective de l’année: les disparitions technologiques de 2020
Alors que 2020 a été une année catastrophique pour beaucoup, le secteur IT a été l’un des seuls à croître. Le télétravail massif et les appels vidéo à distance par exemple ont permis à pas mal d’entreprises de s’en tirer. Les sept éléments ci-dessous ont eu moins de chance. Nous avons en effet dû dire adieu à ces entreprises, services et technologies en 2020.
Essential
L’entreprise du cofondateur d’Android, Andy Rubin, a tiré sa révérence en février. Elle fabriquait de curieux smartphones, mais sans véritablement jamais connaître le succès. Elle n’a finalement réussi à lancer sur le marché qu’un seul appareil, en plus d’un ‘home speaker’ et de quelques accessoires.
Initialement, Essential avait fait l’objet d’une attention très positive du fait qu’elle avait été créée par Rubin, l’homme qui avait inventé Android et avait dirigé le système d’exploitation jusqu’en 2013. Au cours de l’année 2018, on apprit cependant que Rubin avait été forcé de s’en aller à cause d’un comportement sexuel déplacé.
Radio analogique (via le câble)
En février, Telenet désactiva le signal radio analogique via le câble. L’objectif était de libérer de l’espace sur le réseau câblé pour un nombre croissant d’applications numériques. Seuls les appareils radios reliés directement avec un câble à la prise murale domestique ne recevront plus de signal.
Comme alternatives à l’ancien signal radio, on trouve entre autres la radio internet et DAB+. Les utilisateurs peuvent évidemment encore recourir à la radio analogique via une antenne (la manière classique donc), même s’il apparaît que cette solution ne sera plus longtemps d’application. Le gouvernement mise depuis quelque temps déjà sur DAB+ et espère désactiver l’antenne analogique en 2022 dans tout le pays.
IncrediMail
Ce service mail s’interrompit en mars au bout de vingt ans. IncrediMail se focalisait surtout sur l’ornement des courriels. Pensons par exemple aux binettes (smileys), gifs et autres attractions visuelles. A son apogée, IncrediMail possédait, à l’entendre, quatre millions d’utilisateurs.
Il s’agissait de l’un des premiers services mail misant sur une personnalisation poussée de la plate-forme. A présent cependant que les médias sociaux et les ‘instant messengers’ ont repris une grande partie du visuel, le service n’avait plus guère d’avenir.
Privacy Shield
En juillet, la Haute Cour européenne de Justice a aboli le traité concernant les données conclu entre l’Europe et les Etats-Unis. Les entreprises qui transfèrent des données personnelles de l’UE vers des régions où s’appliquent d’autres dispositions légales, doivent y offrir les mêmes garanties en matière de respect de la vie privée que dans l’UE. Le traité existant qui traitait de cette matière, n’offrait pas suffisamment de garanties, selon la Cour, qui l’a invalidé.
Privacy Shield avait comme but de réglementer les échanges de données entre l’UE et les Etats-Unis et permettre par exemple que des entreprises comme Facebook transfèrent des données personnelles. Le traité était lui-même déjà un bouche-trou qui avait été élaboré après qu’un accord précédent, Safe Harbour, ait été aboli par cette même Haute Cour de Justice.
Il n’y a du reste pas encore de nouveau traité relatif aux données. Les transferts de données entre l’Europe et les Etats-Unis se trouvent depuis juillet dans une sorte de no man’s land, où ils se font certes encore, mais en l’absence de tout fondement légal clair.
Téléphones Blackberry (une fois encore)
En août, TCL arrêta la production des smartphones BlackBerry. Le support de ces appareils s’interrompra complètement le 31 août 2022. Le fabricant chinois avait racheté les droits lui permettant de lancer des téléphones sous cette marque en 2016. Jusqu’à présent, aucune autre entreprise ne s’est portée candidate, ce qui pourrait sonner le glas de ce smartphone à clavier symbolique.
C’est d’ailleurs la deuxième fois déjà qu’on enterre Blackberry, puisque le fabricant d’origine, la firme canadienne RIM, avait en 2016 cessé de produire des smartphones. Les appareils furent particulièrement populaires au début des années 2000, sans parvenir toutefois à concurrencer l’iPhone et les appareils Android. Pour le reste, l’entreprise BlackBerry (comme RIM s’appelle aujourd’hui) se porte du reste encore très bien. Elle s’est tournée ces dernières années vers la cyber-sécurité et l’IoT.
Google Play Music
Fin octobre, l’appli musicale fut retirée par Google. Google Play Music avait vu le jour en 2011 dans le but de concurrencer iTunes. Les utilisateurs pouvaient employer l’appli pour stocker leurs créations dans le nuage ou pour acquérir de nouveaux morceaux dans la boutique en ligne. En 2013, un service de diffusion était venu s’ajouter avec un abonnement mensuel donnant accès au catalogue complet, comme dans le cas de Spotify. En 2018, YouTube Music était cependant annoncé, ce qui signifia que les jours de Google Play Music étaient comptés.
Quibi
Le service de streaming mobile Quibi a été lancé en avril 2020 et six mois plus tard, c’en était déjà fini. Au cours de son existence particulièrement brève, le service tenta d’apporter du renouveau en misant nettement sur le design mobile avec, par exemple, des scènes visualisables tant en mode paysage qu’en mode portrait. Ce qui était étonnant pour un service tel que celui-ci, c’était l’influence exercée par Hollywood. Contrairement à YouTube ou TikTok, qui doivent se contenter de contenus gratuits déposés par des utilisateurs, Quibi s’est associé dès le début avec des stars existantes pour réaliser des programmes de type professionnel.
Le projet fut initié par Jeffrey Katzenberg, l’ex-président du studio cinématographique Dreamworks, et par Meg Whitman, surtout connue pour avoir été CEO de HP. En tout, le duo récolta quasiment deux milliards de dollars, notamment de studios de cinéma en vue, mais il ne connut pas le succès. Peut-être le timing a-t-il aussi joué un rôle, puisque le service qui visait les utilisateurs mobiles, a été lancé en pleine pandémie du corona, allant de pair avec le confinement.
Flash
C’est le 31 décembre que le rideau tombera définitivement sur l’une des technologies web les plus influentes. Adobe publia début de ce mois en effet la toute dernière mise à jour pour le plug-in, alors que précédemment déjà, des géants web comme Microsoft, Google, Mozilla et Apple avaient annoncé qu’ils ne supporteraient plus la technologie.
Des années durant, Adobe Flash Player a été considéré comme LE module pour navigateurs web permettant de reproduire des médias interactifs tels les vidéos, animations et musique, mais il était depuis quelques temps déjà occupé à mourir de sa belle mort. Adobe elle-même annonça il y a trois ans qu’elle cesserait cette année de le supporter. Le plug-in passe en effet pour être un logiciel particulièrement vulnérable, susceptible d’être abusé par toutes sortes de bugs en vue d’installer du malware et autres éléments malveillants sur les ordinateurs des internautes. Adobe conseille aux utilisateurs de désinstaller le logiciel. A dater du 12 janvier 2021, aucun contenu Flash ne sera plus reproduit.
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