Job Noord : des start-up unissent leurs forces pour attirer des talents
La guerre des talents bat son plein et les entreprises redoublent d’efforts pour attirer les candidats les plus compétents. Et lorsque ces entreprises se retrouvent au même endroit, elles ont tout intérêt à unir leurs forces. C’est ainsi que 3 start-up gantoises ont organisé Job Noord, une soirée où les candidats intéressés pouvaient rencontrer de futurs employeurs.
L’informatique étant devenu un métier en pénurie, les entreprises doivent se battre pour séduire les candidats. Surtout pour les entreprises en croissance où de nombreuses candidatures sont ouvertes, il n’est pas évident d’attirer de bons profils. Chez TeamLeader, le CEO Jeroen De Wit en est convaincu. ” La situation est telle qu’il faut parfois chercher jusqu’à 40 profils simultanément, tant en ICT qu’en ventes. Il faut parfois mettre toutes ses forces dans la bataille, d’autant que les employés potentiels considèrent l’aspect personnel comme toujours plus important. ”
” Il faut trouver la bonne adéquation. ” Jeroen Lemaire d’In The Pocket traduit un sentiment partagé par tous. ” Ils veulent davantage qu’un salaire “, analyse Lorenzo Bown de StoryMe. Un jeune millennial ne veut pas simplement trouver un emploi, mais doit le sentir. Et l’inverse est également vrai, considère Bown. ” Il peut arriver qu’une personne ne soit pas sur papier le profil idéal, mais que l’on sente qu’il possède l’ADN idéal pour l’entreprise. Il peut alors se faire que nous engagions cette personne à un autre poste où il sera mieux à sa place. ”
Et donc ? Voici Job Noord. Pas un salon de l’emploi – et surtout pas d’ailleurs -, mais une soirée où quelque 160 candidats intéressés – surtout des étudiants de dernière année et de jeunes diplômés – ont pu faire la connaissance de 3 start-up hébergées dans le projet Dok Noord à Gand. L’objectif ? Faire mieux connaissance. Et même plus simplement parfois, se faire connaître auprès des jeunes. ” Il s’agit en effet parfois d’un élément sous-estimé, considère Lemaire. On pense parfois que les jeunes vous connaissent, mais on constate que nombre d’entre eux ne pensent pas à vous et veulent suivre une voie toute tracée, à savoir travailler dans une grande entreprise. Souvent parce qu’ils n’ont pas songé à d’autres secteurs ou n’avaient pas conscience d’autre chose. ”
Même si nous engagions chacune des femmes qui se présentent, l’équilibre ne serait quand même pas atteint.
Balles de tennis agiles
La notoriété : voilà au final de quoi il s’agit, mais pas seulement. Chacune des 3 start-up avait organisé lors de ce Job Noord un atelier abordant certains aspects de leur gestion. Ainsi, StoryMe proposait aux candidats de se familiariser avec le graphisme – et de montrer d’emblée ce dont ils étaient capables. De son côté, TeamLeader avait mis sur pied un business game où les jeunes pouvaient apprendre à comprendre le fonctionnement d’une scale-up. Et chez In The Pocket, le travail agile était mis à l’honneur. ” C’est le fondement de notre travail. Et si chacun connaît la théorie, rien de tel que la pratique “, dixit Lemaire. Et cela marche, comme le prouve la réaction de Bown. ” Est-ce la version avec les blocs lego ? C’est ainsi que j’ai finalement compris vraiment comment cela fonctionnait. ” Même si cette fois, des balles de tennis étaient utilisées, mais le concept restait identique.
Job Noord visait par ailleurs à aborder une autre problématique forte dans les entreprises : la diversité. ” Chez nous, c’est un drame, confie Lemaire. 12 femmes sur 87 collaborateurs : pas de quoi être fier, même si je crains que ce soit propre au secteur. Même si nous engagions chacune des femmes qui se présentent, l’équilibre ne serait quand même pas atteint. En réalité, nous restons trop techniques. Mais cela va plus loin. Alors que Dok Noord est installé à proximité immédiate de deux quartiers à forte population étrangère, nous n’avons dans notre équipe qu’une seule personne issue de l’immigration. Pourtant, celle-ci prouve qu’elle est un développeur de haut niveau et donc que de très nombreux talents peuvent être trouvés parmi ces nouveaux Belges. ”
Du travail qui ne s’apparente pas à du travail
L’absence d’étrangers est flagrante parmi les jeunes qui entrent peu à peu dans les bâtiments. A une table, attendent Lennert Decuypere et Friedolien Quitens, chacun étant venu au Job Noord par ses propres moyens. L’école de langues et littérature de Friedolien avait elle-même annoncé l’événement et ” comme je veux de toute façon travailler dans le secteur des médias, je voulais faire connaissance avec StoryMe. Je ne suis pas vraiment en recherche d’emploi, mais se renseigner ne peut pas faire de mal. ”
De son côté, Lennert a étudié l’économie et complète désormais ce diplôme par une formation en innovation et Entreprenariat. Il avait déjà TeamLeader dans le viseur. ” J’envisageais globalement une start-up dont j’apprécie la culture. Pour être franc, je vois déjà venir les bières tout à l’heure et cela me plaît. J’ai déjà connu quelques entretiens d’embauche et c’est ici clairement différent. En outre, les emplois me semblent passionnants. Au début, j’avais songé à la vente en B2B, mais je connais quelqu’un qui travaille chez TeamLeader et dont les expériences m’ont enthousiasmé. ”
Nous poursuivons notre visite, non sans avoir noté leur numéro de téléphone. Lorsque nous reprenons contact avec lui par la suite, Lennert a déjà posé sa candidature. ” Oui, ce business game m’a vraiment séduit, sourit-il. J’y a beaucoup appris, par exemple qu’il ne s’agissait pas forcément d’une décision logique de s’étendre d’abord aux Pays-Bas. En effet, l’Italie semble nettement plus avancée dans l’utilisation de la technologie cloud. Cela, je ne le savais pas par exemple. De plus, l’ambiance chez TeamLeader m’a plu d’emblée. Je ne l’ai pas perçu comme du travail. J’ai alors envoyé une candidature spontanée car la fonction que je sollicitais n’était pas disponible. Mais compte tenu de leur croissance, j’espère que d’ici septembre lorsque j’aurai terminé mes études, tel sera le cas. ”
Bref, d’ores et déjà un succès pour Job Noord ? Assurément, selon les critères de Lemaire. ” Pour nous, un seul recrutement de qualité constitue déjà une réussite. ” De Wit va même plus loin. ” Si chaque personne qui nous a rendu visite en parle à ses amis et connaissances, notre réseau s’en trouvera rapidement bien plus large. Pour une entreprise comme la nôtre, qui est en pleine expansion, c’est particulièrement important. “
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