Les disparitions technologiques de 2018

CeBIT 2016. © .
Els Bellens

2018 sera ressenti comme une année relativement longue. Ce fut notamment l’année durant laquelle Cambridge Analytica bouleversa le monde de la technologie, mais aussi pendant laquelle le GDPR entra en vigueur et les Etats-Unis supprimèrent la neutralité du net de la loi. Et que dire de ces entreprises, événements et gadgets technologiques auxquels nous avons dit adieu cette année…

CeBIT

2018 a vécu la dernière édition du CeBIT, le salon technologique annuel organisé à Hanovre. L’édition de 2019 est annulée, et le salon en tant que tel cesse ainsi d’exister. Le CeBIT fut jadis l’un des plus importants salons technologiques au monde, mais a enregistré cers dernières années une forte chute du nombre de ses visiteurs, notamment en raison de la concurrence du Mobile World Congress de Barcelone.

KotNet

KU Leuven et Telenet ont cette année renoncé à KotNet, le service qui fournissait aux étudiants de Louvain un internet haut débit économique. KotNet fut créé il y a vingt ans, pour mettre à la portée des étudiants une connexion à haut débit révolutionnaire pour l’époque. Comme elle est entre-temps devenue la norme, KU Leuven et Telenet ne voyaient plus la pertinence de ce service. En lieu et place, Telenet propose aux étudiants une alternative plus abordable sous la forme de la ‘kotkorting’ (réduction kot).

Google+

Après deux importantes fuites de données, Google a décidé de réduire au silence son réseau social à l’agonie. Les utilisateurs ont jusqu’à avril 2019 pour conserver les deux ‘posts’ qu’ils avaient déposés sur le site en 2011. La version professionnelle, où Google+ est une composante d’une G Suite payante plus étoffée, continue, elle, d’exister.

Klout

Klout est le service qui vous attribuait un ‘score social’, à savoir un numéro destiné à calculer votre influence sur les médias sociaux sur base des retweets et des likes (j’aime) sur Twitter et Facebook. Assez étonnamment, Klout a perdu de sa pertinence avant même que le terme ‘influencer’ soit vraiment entré dans les moeurs. Dix ans après son apparition et quatre ans après qu’il ait été racheté par Lithium Technologies pour 200 millions de dollars, le monde ne semble finalement peut-être pas se résumer en un chiffre à cause de l’interaction sociale. Ce fait et l’introduction du GDPR ont représenté pour Lithium de nouveaux investissements qu’elle ne voulait clairement pas consentir. Le 25 mai 2018, le service fut interrompu.

Les disparitions technologiques de 2018
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CAMi

En raison d’un rachat par l’entreprise flamande Lab9, Apple Premium Reseller CAMi stoppe ses activités d’entreprise indépendante. CAMi existait depuis 1983 et était ainsi, à l’entendre, le plus ancien Apple Premium Reseller de notre pays. Son propriétaire, Jacques Halfon, part à la retraite. Son entreprise passe à présent entre les mains de Lab9, le deuxième plus grand Apple Premium Reseller de Belgique (après Switch).

Allo et Inbox

En plus de supprimer Google+, le géant technologique renonce aussi à deux services. En mars 2019, c’en sera ainsi fini du service de messagerie Inbox. Ce service, qui fut lancé en 2014, intégrait notamment des fonctions de tri automatique de vos mails et de mise en veille de messages. Comme on retrouve aujourd’hui ces fonctions dans Gmail, Inbox n’a plus de raison d’être. L’appli de clavardage (chat) Allo termine aussi son parcours. Elle avait été lancée en mai 2016 en tant que service de messagerie axé nettement sur l’AI, mais elle ne s’imposa jamais vraiment.

Geocities

‘Geocities n’existait quand même plus depuis belle lurette déjà, non?’ Pour les Européens et les Américains, Geocities avait en effet cessé d’exister depuis 2009 déjà. Mais au Japon, où Yahoo reste incroyablement populaire, la plate-forme de bloggage était bien restée en vie, y compris sa formule retro. Yahoo vient cependant d’annoncer que Geocities fermera finalement ses portes en mars 2019.

FON hotspots (à l’étranger)

A partir du 1er janvier 2019, les clients de Proximus ne pourront plus utiliser les bornes du réseau FON. Suite à la suppression des tarifs d’itinérance (roaming) en Europe, l’utilisation de ces bornes avait radicalement diminué, selon Proximus. L’accord conclu entre l’entreprise espagnole FON et Proximus courait depuis 2011. Les clients de Proximus pouvaient en Belgique et à l’étranger utiliser les bornes wifi locales, s’ils ouvraient eux-mêmes leur réseau domestique aux autres membres du réseau FON. A l’étranger, cela ne sera plus possible à partir du 1er janvier 2019.

Les disparitions technologiques de 2018
© Reuters

Le robot Asimo

Honda a stoppé le développement de son robot humanoïde Asimo. L’entreprise travaille sur ce robot depuis 1986 et en a lancé depuis lors plusieurs versions toujours plus sophistiquées et intelligentes. En 2000, Asimo fut par exemple le tout premier robot capable de progresser sur deux jambes. A présent qu’il y a la concurrence de Boston Dynamics notamment, Honda renonce à son appareil, qui n’a jamais été lancé sur le marché. La technologie sous-jacente à Asimo continuera cependant d’exister et ce, dans les voitures autonomes et dans le domaine des soins.

Unroll.me (dans l’UE)

Encore une victime du GDPR: l’appli de nouvelles Unroll.me n’est depuis mai 2018 plus utilisable par les citoyens de l’UE. L’entreprise l’a échangée contre une autre permettant un accès complet à la boîte mail de ses clients. Elle l’a ensuite revendue. Unroll.me ne pouvait être rendue compatible avec le nouveau GDPR, selon l’entreprise même.

Neutralité du net (aux Etats-Unis)

Au terme d’un long processus dirigé par Ajit Pai, le président du contrôleur télécom américain, le gouvernement US a aboli les règles existantes en matière de neutralité du net. De nouvelles règles sont entrées en vigueur le 11 juin et autorisent les opérateurs télécoms à choisir eux-mêmes la vitesse à laquelle ils transfèrent certaines données. Ils pourraient ainsi par exemple transférer plus rapidement ou plus lentement des données de diffusion (streaming) ou lancer des abonnements prévoyant un supplément financier pour une diffusion plus rapide.

Cambridge Analytica

L’entreprise dont a parlé le plus en 2018, du moins dans les milieux technologiques, a – et ce n’est pas du tout une surprise – été déclarée en faillite cette année. Cambridge Analytica a fait parler d’elle au début de l’année, après qu’il soit apparu qu’elle avait rapatrié de manière illicite des données d’utilisateurs de Facebook pour composer des profils qu’elle assaillait ensuite d’annonces politiques. Le scandale plongea Facebook, et dans son sillage une série de géants technologiques tels Twitter et Google, dans une spirale de questionnements sur le respect de la vie privée et d’auditions parlementaires. La petite entreprise demanda elle-même en mai l’arrêt de ses activités.

The Walking Dead
The Walking Dead© Telltale Games

Telltale Games

Le studio Telltale Games, à l’origine de jeux vidéo comme ‘The Walking Dead’ et ‘The Wolf Among Us’, a en septembre et de manière impromptue licencié 250 collaborateurs, avant de déposer son bilan quelques semaines plus tard. L’entreprise était surtout connue pour ses jeux d’aventure à épisodes, dans lesquels les décisions prises par le joueur conditionnent le récit. Dans les jours qui suivirent la fermeture, c’est surtout le bain de sang social que celle-ci provoqua, qui défraya la chronique.

Yahoo Messenger

Yahoo Messenger, le service de messagerie instantanée de la grande plate-forme web d’autrefois, a jeté l’éponge le 17 juillet. Après Geocities et AOL Instant Messenger, l’année dernière, c’est une fois encore une icône des débuts du web 2.0 qui s’en est allée. Le service de messagerie instantanée avait été lancé en 1998 et était à l’époque un pionnier dans le domaine de la communication internet. Il fut cependant rapidement dépassé par la concurrence. Cette année, Oath, qui possède entre-temps dans sa gamme d’anciennes gloires (dont Yahoo et AOL), y a mis un terme.

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