Un contrôle d’identité devrait rendre Pornhub de nouveau acceptable

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Pieterjan Van Leemputten

Pornhub introduit une série de mesures destinées à s’opposer à l’abus et aux vidéos de mineurs d’âge sur son site. L’entreprise entend ainsi restaurer son honneur, à présent que ses flux financiers sont touchés.

Le site pour adultes prépare depuis quelques mois déjà des mesures veillant à ce que des vidéos illégales ou des images déposées sans l’autorisation des personnes concernées, n’aboutissent pas en ligne ou en disparaissent rapidement. A cela vient à présent s’ajouter une vérification supplémentaire effectuée par un acteur externe.

Il s’agit en l’occurrence de contrôles de studios ou de dépositaires de contenu. Les visiteurs du site n’y seront pas soumis.

Identification et modération

Pornhub va pour ce faire collaborer avec Yoti, un service où les dépositaires de contenu s’identifient avec une vidéo et leur voix, en combinaison avec un document d’identité valable. Yoti servira d’intermédiaire, ce qui fait que Pornhub aura la certitude qu’il s’agit de personnes, dont l’identité est connue, sans que le site même ne voie les données personnelles des dépositaires.

De plus, le site promet d’en faire plus au niveau de la modération et ce, tant en engageant davantage de modérateurs humains qui visionneront chaque contenu déposé, qu’en recourant à un contrôle par voie logicielle. Il utilisera dans ce but notamment CSAI Match (de YouTube), Content Safety API (de Google), PhotoDNA (de Microsoft) et Vobile. Ce sont là tous des outils d’identification automatique d’images illégales, surtout de vidéos bannies connues ou d’abus d’enfants.

Le site réitère ses précédents souhaits de collaborer avec des acteurs fiables en matière pédopornographique. Pour la Belgique, il s’agit notamment de Child Focus. Ces partenaires auront un contact direct avec Pornhub et pourront faire mettre directement des vidéos hors ligne, sans devoir d’abord passer par un processus de vérification.

Restauration de l’honneur ou redressement des rentrées?

Pornhub évoque un ‘best in class content compliance program’ pour lequel le site collabore, à l’entendre, depuis avril déjà avec des acteurs indépendants. Mais l’entreprise n’accomplit ces pas qu’après avoir fait l’objet de diverses plaintes et de risques de poursuite.

Outre une ample collection de vidéos pornographiques légales, le site a ces dernières années souvent enregistré le postage de vidéos sans l’autorisation des personnes concernées. Le contrôle de l’âge, l’identification et l’autorisation pouvaient être aisément contournés, et les victimes qui voulaient supprimer une vidéo, n’étaient que rarement écoutées. Cela se traduisit l’année dernière par une augmentation des protestations à l’encontre de Pornhub.

Ce qui nuisit surtout à sa réputation, ce fut le dépôt régulier d’images de mineurs d’âge. Les problèmes étaient connus par l’entreprise, mais ce n’est que quand The New York Times les énuméra tous une fois encore dans une opinion publiée que les fournisseurs de moyens de paiement Visa et Mastercard réagirent vraiment et refusèrent d’encore effectuer les paiements pour Pornhub. Peu après, le site supprima plus de la moitié de ses vidéos, pour lesquelles l’identité et l’autorisation des personnes concernées étaient équivoques.

Les mesures prises par Pornhub ne sont par conséquent pas tant la conséquence d’une prise de conscience éthique et de préoccupations à l’égard des victimes. Elles arrivent réalité, après que des groupes aient attiré à plusieurs reprises l’attention sur le fait que le site mettait en ligne aussi du contenu pédopornographique, des vidéos de viols et d’autres encore sans autorisation. En changeant d’attitude, le site espère être de nouveau acceptable auprès de ses visiteurs et partenaires payants.

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