Les fondeurs de puces Intel et TSMC ont conclu un accord provisoire en vue d’exploiter conjointement les usines de puces d’Intel. Voilà qui devrait aider l’entreprise américaine à se remettre sur les rails.
Selon des sources de The Information, les deux entreprises auraient conclu un accord préliminaire pour une coentreprise visant à gérer les usines de puces d’Intel. TSMC détiendrait une participation de vingt pour cent dans ce partenariat.
La nouvelle de cette collaboration – non encore confirmée – n’est pas une surprise. Ces dernières années, un certain nombre d’obstacles stratégiques et technologiques ont fait bafouiller le moteur d’Intel. Sous la direction de l’ancien CEO Pat Gelsinger, un projet avait été élaboré dans le but de fabriquer également des puces pour des tiers (Intel Foundry Services). Mais ce département ne fournit temporairement pas encore la qualité requise.
Dans ce contexte, le gouvernement américain aurait demandé à TSMC de soutenir Intel. Il y a quelques semaines encore, on apprenait qu’elle le ferait en collaboration avec Nvidia, Broadcom, AMD et peut-être Qualcomm, mais ces noms ne sont actuellement pas mentionnés par The Information, qui se base sur des sources proches des parties concernées. Entre-temps, Intel a un nouveau directeur en la personne de Lip-Bu Tan.
Intel et TSMC sont également concurrents, mais dans un rapport quelque peu différent. D’une part, Intel produit des puces qu’elle vend elle-même, mais souhaite également fabriquer des puces pour d’autres via ses Intel Foundry Services. D’autre part, le groupe taïwanais TSMC est le plus grand fondeur de puces au monde, mais il le fait en produisant uniquement des puces pour des tiers, notamment AMD, Nvidia et Qualcomm.
Dans cette optique, la collaboration s’avère déjà particulière. TSMC aiderait Intel par le biais d’un service qui concurrence essentiellement ce qu’il fait lui-même. Parallèlement, Intel est également un rival majeur pour les clients de TSMC.
Des milliards de perte
Pour Intel, il est plus que temps de remettre sa production de puces sur les rails. L’entreprise occupe toujours une position dominante sur le marché des puces, mais le fait d’avoir raté la révolution mobile, il y a plus de quinze ans, et d’avoir récemment eu du mal à concurrencer les puces d’IA de firmes telles que Nvidia, signifie qu’Intel n’est plus la machine intouchable du début des années 2000. L’année dernière, elle a enregistré une perte de pas moins de 18,8 milliards de dollars et ce, pour la première fois depuis 1986.
TSMC, pour sa part, avait précédemment indiqué qu’elle souhaitait investir 100 millions de dollars dans la production de puces aux Etats-Unis au cours des prochaines années, en installant des usines supplémentaires. Une partie de cette opération pourrait donc prendre la forme d’un partenariat avec Intel. Dans le même temps, il n’est pas impensable que l’entreprise soutienne son concurrent à la demande du gouvernement américain, afin de pouvoir s’étendre plus facilement aux Etats-Unis.
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