Démarrage ‘cet été’ du quatrième opérateur Digi
En ouvrant son siège bruxellois, Digi annonce qu’il lancera des services mobiles cet été. Les prix et une date exacte suivront ultérieurement.
Digi, une collaboration entre la société roumaine Digi et Citymesh/Cegeka, prépare son propre réseau depuis la vente aux enchères de la 5G. Pendant les cinq premières années, l’opérateur pourra encore compter sur les pylônes d’antennes de Proximus pour la couverture de son réseau, après quoi elle devra être elle-même active au niveau national. Pour ce faire, elle aura besoin de 4.500 pylônes.
Un lancement? ‘Cet été’, que ce soit au début de l’été le 21 juin ou à sa fin à la mi-septembre, cela n’est pas encore précisé. Rien n’a encore été divulgué non plus sur les abonnements spécifiques, à l’exception de vagues indications. Il est possible que l’entreprise veuille empêcher ainsi la concurrence d’anticiper déjà.
Digi insiste cependant sur le fait que les télécommunications sont encore et toujours chères en Belgique et que dans les pays ayant un quatrième opérateur, les prix sont généralement plus bas. Et de se référer à une comparaison de prix issu de l’indice DESI, où l’on peut disposer de 100 Go de données mobiles en Belgique à partir de 25 euros par mois (Mobile Vikings propose 85 Go pour 29 euros, alors que le fournisseur d’énergie Mega offre 90 Go pour 22 euros). Dans les pays comptant quatre opérateurs, ce prix est proche de 8 euros. Cependant, rien n’indique que Digi veut offrir 100 giga-octets par mois pour ce prix. Des abonnements concrets et/ou des formules prépayées suivront plus tard, mais le slogan de Digi est ‘moins cher’.
Simplicité
En même temps, l’offre sera ‘simple’. Des prix transparents, sans anguille sous roche, telle est la promesse. ‘Si l’offre est claire, elle l’est aussi pour nos vendeurs, pour nos équipes logicielles, mais aussi pour notre service client. Cela, combiné à une qualité de réseau supérieure, nous donnera une longueur d’avance’, déclare Jeroen Degadt, qui dirige Digi Belgium.
Mais derrière cette ambition se cache un grand savoir-faire. Digi était certes une parfaite inconnue chez nous, lorsqu’elle annonça son partenariat avec Citymesh, mais elle insiste sur le fait qu’elle a déjà gagné ses lettres de noblesse à travers l’Europe ces dernières années.
‘Beaucoup de gens ne nous connaissent pas encore. Mais nous sommes actifs en Roumanie, en Espagne, au Portugal et en Italie depuis des années déjà’, explique Valentin Popoviciu, executive director de Digi Communications, la société-mère roumaine derrière Digi.
Dans notre pays, Digi est une coentreprise entre Citymesh et la firme roumaine Digi. Un fait intéressant à propos de cette dernière est qu’elle fait presque tout elle-même. Là où la plupart des acteurs télécoms sous-traitent divers systèmes ou travaux à des tiers, Digi, elle, possède quasiment toute l’expertise en interne.
Voilà qui donne à l’entreprise, selon elle, plus de contrôle sur les coûts et la qualité. Pour son démarrage en Belgique, cela présente l’avantage que beaucoup de connaissances et pas mal de main-d’œuvre sont immédiatement disponibles pour faire face aux intégrations avec Itsme, par exemple, ou pour déployer le réseau de pylônes d’antennes dans les années à venir.
Fibre optique
Digi ne se contente pas de fournir la 5G, car sa société-mère déploie également la fibre optique en Europe pour l’internet fixe et la TV. Elle le fait actuellement aussi à Bruxelles, mais temporairement, surtout là où c’est opportun.
À ce jour, elle a déjà raccordé soixante mille foyers à son réseau de fibre optique à Bruxelles. Cela se passe le long des façades, donc sans travaux de terrassement (coûteux). Digi a-t-elle dès lors l’ambition de déployer un troisième réseau national de fibre optique après Proximus et Telenet/Fluvius? La réponse est négative.
‘Cela peut encore évoluer, mais plus les conditions seront favorables, plus nous investirons. Pour l’instant, nous le faisons dans les zones A (les grandes villes, ndlr), mais si c’est faisable, nous examinerons également les zones B (les petites villes ou les zones périphériques, ndlr)’, explique Degadt.
Concrètement, l’entreprise déclare qu’elle n’a pas l’intention de diviser tout le pays. Mais elle tient à l’accès passif. Cela signifie qu’elle est autorisé à installer sa propre fibre optique dans les canalisations qui existent déjà ou qui sont en cours de pose. Pour être autorisée à ce faire, elle doit conclure soit un accord avec les opérateurs propriétaires des canalisations, soit faire l’objet d’une obligation de la part du régulateur de le faire à des conditions raisonnables.
Autrement dit, Digi ne va pas investir des milliards d’euros dans un déploiement national au moment où elle doit installer des milliers de pylônes d’antennes. Mais dans les endroits où cela peut être abordable financièrement, c’est envisagé. ‘Nous voulons un accès là où c’est possible. Faisons-le ensemble dans des endroits où il n’y a encore rien. Cela signifie également moins de travaux de terrassement’, explique Degadt. Que Digi soit l’un des opérateurs avec qui une collaboration avancée est actuellement possible, Degadt ne veut ni le confirmer ni l’infirmer. On suppose généralement que Telenet et Proximus sont actuellement en train d’en discuter. Le régulateur télécom IBPT l’a confirmé cette semaine, sans citer de noms.
Chaînes TV
Il va de soi qu’un opérateur national n’a des chances de rséussite que s’il peut tout proposer. L’époque où seul un réseau mobile suffisait, comme lors de l’arrivée d’Orange (alors encore Mobistar) ou de Base (alors encore… Orange) dans les années nonante est révolue. La plupart des consommateurs souscrivent leurs abonnements dans un pack avec l’internet fixe et, bien que dans une moindre mesure, un abonnement TV.
Ici encore, Digi veut également disposer d’une offre, mais sans en donner de détails pour le moment. Ce n’est pas impossible, car même sans un accord direct avec les opérateurs, Citymesh possède aujourd’hui déjà l’opérateur alternatif Edpnet. Pour les chaînes TV locales, des négociations sont actuellement en cours avec les acteurs concernés. L’ambition est de pouvoir le proposer via sa propre interface Digi.
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