Rétrospective de l’année: sept technologies qui ont percé en 2020

© Coronalert
Els Bellens

‘De la nécessité surgit l’innovation’. Cette citation étant attribuée à Platon, on peut en déduire que l’idée est loin d’être neuve, mais ce qui est vrai, c’est que 2020 fut une année exceptionnelle pour l’innovation technologique et pour la percée de quelques services. Les tendances technologiques suivantes nous ont en tout cas aidés à passer l’année.

‘Distancing wearables’

Même si la distanciation sociale n’est peut-être pas l’expression de l’année, elle représente néanmoins quasiment le principal mandat que nous ayons reçu. Pour contrer la propagation du virus par l’air, nous devons nous tenir à distance les uns des autres. Et c’est un défi à relever par les entreprises, où les employés travaillent parfois à proximité.

Car un mètre et demi, c’est plus que ce qu’on pense, et ce n’était à coup sûr pas le type de distance qu’on gardait instinctivement par rapport aux autres au début de la pandémie. Plusieurs entreprises, dont deux belges, ont été particulièrement rapides pour lancer des ‘wearables’ vous signalant que vous être trop proche d’un(e) collègue. L’une d’elles s’appelle Lopos, une émanation de l’imec, d’ID lab et de l’UGent, spécialisée jusque là dans la technologie de localisation. Leur bracelet émet une vibration, lorsqu’il est trop proche d’un autre. La firme technologique Rombit, qui avait déjà sorti un bracelet de sécurité, y a cette année aussi ajouté une fonction de distanciation sociale.

Rétrospective de l'année: sept technologies qui ont percé en 2020
© BELGA

‘Track and trace apps’

Avant de mettre tous nos espoirs dans les vaccins, on accordait notre attention au système de pistage et de traçage. L’idée sous-jacente – souvenez-vous – c’est que quelqu’un qui est testé positif au virus, peut signaler avec qui il ou elle a été en contact, afin que ces personnes puissent être aussi testées rapidement et placées en quarantaine le cas échéant.

Selon une bonne vieille tradition, on a aussi prévu une appli destinée à automatiser l’ensemble de ‘la mise à jour des contacts’. Le développement de la version belge a été sujet à des retards et à des discussions, mais l’appli fut finalement lancée en septembre.

La Belgique opta pour un système décentralisé avec Bluetooth, sur la base d’API supportées par Google et Apple, les auteurs des systèmes mobiles les plus utilisés. Quiconque active l’appli, envoie avec son smartphone des codes (anonymisés). Ces codes sont captés par les autres smartphones intégrant l’appli, lorsqu’ils restent proches pendant une certaine période. Au moment où un médecin diagnostique une infection, l’utilisateur peut l’indiquer dans l’appli, et tout un chacun, dont le téléphone a intercepté ces codes dans les semaines précédentes, en est ainsi informé. Ces personnes doivent alors à leur tour prendre contact avec un médecin.

Indicateurs d’affluence

Encore une technologie qui a été massivement déployée cette année, c’est l’indicateur d’affluence. Il s’agit là d’un système, qui était précédemment surtout utilisé dans les parcs d’attractions, mais qui a fait cette année son entrée dans les supermarchés, les transports publics, etc. 2020 fut dès lors aussi l’année, où on a appris qu’il valait mieux ne pas se rendre dans le magasin Colruyt local à onze heures du matin.

Les transports publics ont aussi sorti toutes sortes d’applis enregistrant le degré d’occupation des véhicules. A la SNCB, elle s’appelle MoveSafe. De Lijn a pour sa part intégré un baromètre d’affluence dans son appli existante, alors que la MIVB/STIB a choisi un indicateur d’affluence un peu plus traditionnel sur son site même.

Orange Belgium a, elle, lancé Crowdsurfer, une appli mobile à propos de laquelle nous nous posons quand même quelques questions. L’appli est destinée à passer en revue la densité du public en Belgique sur base de données télécoms rendues anonymes. Nous pensions un instant qu’on pourrait ainsi rechercher plus aisément des fêtes anti-confinement, mais les régions sont si étendues qu’elles ne permettent pas d’obtenir des informations très précises. Dans la pratique, la zone des magasins dans ma ville est teintée de rouge, le reste d’orange et les quartiers périphériques de vert, ce qu’on pouvait plus ou moins présumer. Ces applis ne sont donc pas vraiment utiles, mais nous apprécions quand même de pouvoir éviter non seulement les files à Bruxelles et aux environs, mais aussi autour du supermarché local.

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.© Getty Images

Visioconférence

2020 fut l’année de la communication vidéo. La technologie existe depuis très longtemps déjà, mais elle a connu une véritable révolution cette année, au cours de laquelle les gens ont été confinés d’un jour à l’autre. Toutes les réunions de travail, jeux de société et cocktails entre amis, mais aussi les concerts, l’enseignement et les conférences internationales durent subitement être organisés sur le web.

Malgré une série de scandales, une entreprise comme Zoom passa du stade d’illustre inconnu à celui d’important acteur technologique, et plus de personnes que jamais durent apprendre à connaître les interfaces de Webex, Microsoft Teams, Google Meet et Jitsi. Ce fut du reste aussi l’année au cours de laquelle on a appris que ces produits – exception faite de Jitsi et WhatsApp – imposent une limite de temps sur leur version gratuite. Teams, dont l’entreprise n’avait encore acquis aucun compte ‘corporate’, a donc obligé les organisations à s’en tenir à des réunions brèves et pertinentes. Est-ce un avantage ou un inconvénient de la version gratuite? Nous ne nous prononcerons pas sur le sujet.

Streaming

Encore un service existant à s’être vraiment imposé cette année: le ‘videostreaming’ (diffusion vidéo). Non seulement des séries télévisées et des films, mais aussi de tous les formes de loisirs possibles. Par manque de visites physiques au cinéma, au théâtre, aux salles de concert, voire aux musées, nous nous sommes massivement décidés à nous distraire numériquement dans notre sofa. Selon le chercheur Conviva, le streaming a progressé de 57 pour cent au niveau mondial. Le service de diffusion vidéo Netflix a par exemple accueilli jusqu’à 183 millions d’abonnés, dont 16 millions de nouveaux utilisateurs durant le premier trimestre de l’année. Et ce, malgré la concurrence de toujours plus de services, dont – dans notre pays – Amazon Prime, Disney+ et Streamz. YouTube, le service de diffusion le plus participatif, possède entre-temps deux milliards d’utilisateurs actifs mensuels et a été téléchargé 5 milliards de fois sur Android.

Et c’est sans parler de tous les autres services tels Spotify, Twitch ou Google Stadia. 2020 est donc l’année du streaming et, sur base des rapports de consommation de plusieurs membres de la rédaction, aussi de la dilapidation massive de la bande passante et du dépassement des limites mensuelles en-deçà desquelles nous demeurions facilement avant.

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© New Era AI

Gadgets désinfectants

Lavez-vous les mains, désinfectez votre caddie et, chez moi, les poignées de porte après une visite inattendue. 2020 a été une année durant laquelle nous avons tous eu un peu peur des traces laissées ci et là. Rien d’étonnant donc que les gels désinfectants aient été vendus si massivement, mais aussi des gadgets comme le ‘PhoneSoap’, un produit qui désinfecte les smartphones par la lumière ultra-violette. Selon son fabricant, il s’agit là d’une solution pour supprimer les bactéries sans endommager les composants délicats.

Une autre tendance qui a reçu un ‘boost’ cette année, c’est le robot hospitalier sous toutes les formes. Le grand avantage de ce genre de chose, c’est qu’il absorbe des tâches du personnel infirmier lourdement sollicité et qu’il ne se fatigue pas et ne tombe pas malade.

Pour ce type d’appareil, il convient de se tourner surtout vers l’Asie, par exemple vers la firme New Era AI Robotic, qui propose toute une gamme de robots: des mini-véhicules autonomes transportant du matériel jusqu’à des appareils qui désinfectent d’eux-mêmes des espaces, en passant par des robots sociaux qui vous signalent que le masque, c’est fait pour couvrir la bouche, mais aussi le nez.

Purificateurs d’air

Les purificateurs d’air sont depuis quelque temps déjà en train de conquérir le marché. Ils sont assez bien introduits dans les régions sujettes au smog et à la pollution atmosphérique, mais cette année, l’air qu’on respire, est considéré différemment. Quiconque ne peut ou ne veut pas ouvrir ses fenêtres, afin de ne pas faire entrer à l’intérieur d’éventuelles particules virales, peut facilement trouver à présent toutes sortes de produits. Notre boîte mail a littéralement débordé cette année de messages de fabricants. Tel est le cas du Breezer de la jeune pousse belge Noman Technics. L’appareil combine une technologie de filtrage de l’air existante à la lumière UV. On dit de lui qu’il est capable de supprimer de l’air 99,95 pour cent des particules nocives et des germes pathogènes. Ses auteurs affirment ainsi combattre aussi la propagation du covid-19.

Autre exemple intéressant: l’Airvida, un wearable purifiant l’air et pouvant se porter autour du cou. L’appareil est conçu pour neutraliser notamment le pollen et la fumée de cigarette. Par souci de clarté, l’entreprise taïwanaise ne prétend pas ainsi pouvoir supprimer le covid-19 de l’air ambiant. Elle envisage cependant un assez grand marché du fait que le virus est lié à la pollution de l’air chez beaucoup de patients. Le système émet des ions négatifs qui adhèrent aux particules polluantes, afin qu’elles prennent du poids et tombent au sol avant qu’elles soient inhalées. L’appareil se décline en plusieurs teintes. Il en existe même des versions en rose et en jaune pour les enfants.

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