Les dominos ne cessent de tomber pour Huawei

Els Bellens

Quelques jours, après que les autorités américaines aient placé Huawei sur une liste noire, des entreprises, même non américaines, rompent leurs liens avec le géant télécom chinois. Une filiale belge serait aussi dans la ligne de mire.

Quelques jours, après que les Etats-Unis aient banni Huawei, l’impact de cette décision ne cesse de s’amplifier. Toujours plus d’entreprises, même non américaines, interrompent leurs relations avec le géant technologique chinois ou prennent des mesures en vue de protéger leurs propres clients.

C’est ainsi que les fournisseurs télécoms britanniques Vodafone et EE ont annoncé qu’ils ne proposeront provisoirement plus de téléphones d’Huawei pour leurs nouveaux réseaux 5G. Ils ont pris cette décision, parce que la firme technologique chinoise ne pourra sans doute plus fournir de mises à jour pour ces appareils. Concrètement, cela signifie pour Vodafone qu’aucune commande d’appareils Mate 20X d’Huawei parés pour la 5G ne sera plus acceptée. Quant à EE, il a temporairement décidé de ne plus proposer provisoirement d’appareils 5G d’Huawei.

Précédemment, deux importantes firmes télécoms japonaises, à savoir SoftBank et KDDI, avaient déjà décidé de postposer le lancement de l’appareil P30 Lite d’Huawei. Le plus important fournisseur télécom nippon, NTT DoCoMo, y réfléchit aussi. Et le géant japonais de l’électronique Panasonic a déjà annoncé qu’il suspendait la livraison de certains composants au groupe chinois Huawei.

Ces réactions sont dues au fait que le gouvernement américain a placé Huawei sur ce qu’on appelle là-bas l”Entity List’. Il s’agit en l’occurrence d’une liste noire d’organisations avec lesquelles les entreprises américaine ne peuvent plus commercer. Le gouvernement Trump accuse Huawei d’espionnage et craint que l’utilisation de la technologie de cette entreprise puisse menacer la sécurité nationale. Voilà pourquoi Google, Microsoft, Intel, Qualcomm et Broadcom ont déjà gelé leurs livraisons et contrats avec Huawei.

Hier, on a aussi appris que le fondeur de puces britannique ARM ne fera plus d’affaires avec Huawei. ARM conçoit une importante architecture qui constitue la base d’une majorité des puces mobiles actuellement sur le marché. A présent que toujours plus d’entreprises la laissent tomber, Huawei éprouvera bien du mal à encore fabriquer des smartphones.

Extension de la liste

Peu après avoir annoncé avoir placé Huawei sur la liste noire, les autorités américaines ont donné à l’entreprise 90 jours de répit, notamment afin qu’elle honore les contrats existants.

Selon le journal L’Echo, une filiale belge d’Huawei est à présent aussi dans la ligne de mire. Le ministère américain des affaires économiques aurait dressé une liste de 68 entreprises entretenant des liens avec le géant télécom chinois Huawei. Et l’une d’elles est la gantoise Huawei Technologies Research & Development NV, créée en 2010 sous la forme d’une émanation de l’Imec louvaniste et rachetée par les Chinois en 2013. Selon le journal, Washington entend mettre un terme aux relations commerciales entre les Etats-Unis et cette entreprise, parce qu’il “y a un grand risque qu’elle soit impliquée dans des activités allant à l’encontre de la sécurité nationale américaine ou des intérêts stratégiques américains à l’étranger”.

De plus, le gouvernement américain semble aussi envisager une extension de sa liste noire à d’autres entreprises (chinoises). Elle réfléchirait ainsi à imposer des sanctions à quelques fabricants de caméras de surveillance, dont Hikvision et Dahua. Leurs technologies seraient utilisées dans le cadre de l’oppression de la minorité ouïghoure en Chine occidentale.

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