Black Friday, journée d’actions anti-Amazon dans des dizaines de pays
La boutique en ligne et l’entreprise technologique Amazon sont confrontées à des grèves et à des protestations de la part de milliers d’employés dans quelque quarante pays lors de la journée des bonnes affaires Black Friday.
Le personnel réclame des salaires supérieurs et de meilleures conditions de travail aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Inde, en Australie et en Afrique du Sud notamment.
Une alliance internationale de syndicats mène ce vendredi une campagne sous le dénominateur ‘Make Amazon Pay’ (forcez Amazon à payer). Dans de nombreux pays, les employés expriment régulièrement leur mécontentement à propos des salaires et de la charge de travail élevée dans les centres de distribution. En outre, l’entreprise empêcherait dans certains pays les employés souhaitant adhérer à un syndicat. Des organisations environnementales et de la société civile se sont également jointes à la journée de protestation.
Black Friday, le lendemain de la fête américaine du Thanksgiving, est connu comme un moment où les détaillants proposent des produits à prix réduits. Voilà pourquoi ce festival des ristournes, qui a ces dernières année gagné également en importance en dehors des Etats-Unis, représente l’une des plus importantes journées de l’année pour Amazon. Mais en France et en Allemagne, les syndicats CGT et Ver.di organisent des grèves dans dix-huit grands centres de distribution, afin de contrecarrer la distribution des produits commandés en ligne.
Les grèves dans les centres d’Amazon sont plutôt la règle que l’exception. En Allemagne, tel a encore été le cas en juillet, parce que l’entreprise ne payait pas ses collaborateurs soumis à la pression lors de périodes de vente chargées. Depuis 2013 au moins, les syndicats se plaignent en Europe des conditions de travail chez et autour d’Amazon.
Une manifestation à Bruxelles aussi
A Bruxelles, une manifestation est prévue contre ‘l’abus des règles fiscales, de la planète et des employés qui font tourner le groupe’, peut-on lire sur le site web de la campagne. Sur le Dam au centre d’Amsterdam est planifiée une action de solidarité avec celles qui se tiennent chez Amazon.
En Grande-Bretagne, des collaborateurs protestent dans les centres de distribution, comme celui de Coventry. ‘Les employés d’Amazon à Coventry sont surchargés de travail, mal payés et en ont à présent assez’, déclare un chef de campagne du syndicat britannique GMB. Les membres du personnel qui partent en grève, risquent pourtant de perdre la moitié de leur bonus de 500 livres (582 euros). Cela peut constituer un moyen de pression interdit pour empêcher les grèves, selon GMB.
Bezos
Dans le coeur de New York, une manifestation est prévue devant l’appartement du fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, sur la Cinquième Avenue. Au Bangladesh, des travailleurs d’usines de textile fournissant à Amazon effectuent des marches de protestation à travers la capitale Dhaka et à Chittagong.
Dans une réaction, Amazon déclare ‘ne pas être parfaite’, mais faire grand cas de bonnes conditions de travail et d’une politique environnementale correcte. Un porte-parole évoque l’objectif de ne plus émettre de CO2 d’ici 2040. Selon lui, Amazon propose également ‘des salaires compétitifs et d’autres avantages intéressants, et trouve de nouvelles manières en vue de garder ses employés en bonne santé et en sécurité’.
Il convient cependant de toujours prendre la réponse d’Amazon à ce genre d’actions avec la circonspection qui s’impose. C’est ainsi que l’entreprise n’était soi-disant pas au courant de situations où des employés devaient se soulager dans des sacs pour gagner du temps, alors que des mails internes montrèrent qu’Amazon le savait parfaitement. Au lendemain de la crise du coronavirus, il est aussi apparu qu’Amazon se profilait comme un employeur sûr et sympa, alors que dans la pratique, elle n’avait aucune compréhension pour les employés qui s’étaient déclarés malades. Un vice-président d’Amazon a même été jusqu’à démissionner parce qu’il ne voulait plus travailler pour l’entreprise, lorsqu’il découvrit la culture toxique qui y sévissait durant le corona.
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