Opération Trojan Shield: aperçu de toutes les actions de police via des téléphones cryptés

© Getty Images/Europol

La police est de nouveau parvenue à regarder par-dessus l’épaule de criminels grâce à des services de clavardage par lesquels les utilisateurs se sentent en sécurité et non surveillés. Précédemment, des enquêteurs s’étaient déjà introduits chez Sky ECC, EncroChat, IronChat, Ennetcom et PGP Safe. Aperçu.

ANOM: la police américaine et australienne développe dans le plus grand secret un téléphone crypté. Avec l’entreprise ANOM, elle a réussi à lancer ce dernier sur le marché. Plus de 12.000 appareils ont ainsi été fournis à plus de trois cents organisations criminelles dans plus de cent pays. Les utilisateurs ignorent qu’ils sont tombés dans un piège et que des enquêteurs peuvent tout suivre. L’opération Trojan Shield a en 2021 déjà conduit à des centaines d’arrestations dans le monde entier, dont des dizaines aux Pays-Bas.

Sky ECC: des enquêteurs ont ‘craqué’ Sky ECC, un service de chat utilisé par quelque 70.000 personnes, notamment en Belgique. Selon la police, des kidnappings et des crimes ont ainsi été évités. Depuis le début de cette année, des dizaines de personnes ont déjà été appréhendées en Belgique et aux Pays-Bas dans le cadre de l’enquête.

EncroChat: des enquêteurs aux Pays-Bas et en France ont ‘craqué’ le service de clavardage secret EncroChat. Il en est résulté que la police a mis la main sur quelque 20 millions de messages. EncroChat possédait plus de 50.000 utilisateurs, dont 12.000 Néerlandais. Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées en 2020.

IronChat: en 2018, la police a ‘craqué’ le service IronChat. Plus de cent criminels utilisaient cette appli, tout en ignorant que des enquêteurs écoutaient leurs communications. La police a visionné 258.000 messages de clavardage environ. Lorsque les criminels commencèrent à se méfier mutuellement et menacèrent de tuer quelqu’un, la police révéla ce qui se tramait. IronChat était installée sur des appareils spéciaux appelés crypto-phones. Ceux-ci coûtaient quelque 1.500 euros pour six mois et intégraient un bouton de panique en vue d’effacer rapidement toutes les données, tout comme chez EncroChat du reste.

PGP-Safe: en 2017, la police parvint à pénétrer au Costa Rica dans un serveur de l’entreprise PGP-Safe. S’y trouvaient des centaines de milliers de messages PGP protégés de dizaines de milliers de personnes. Ils ont été utilisés comme preuves dans plusieurs procès.

Ennetcom: en 2016 au Canada, les serveurs de l’entreprise Ennetcom (Encrypted Network Communication) de Nimègue (Pays-Bas) furent saisis. On y a trouvé 3,6 millions de messages protégés par cryptage, mais des spécialistes réussirent à ‘craquer’ le code et à rendre les messages lisibles. Ces ‘chats’ sont notamment utilisés comme preuves dans le vaste processus de liquidation Marengo. Les messages étaient sécurisés au moyen de la technologie de protection de PGP (Pretty Good Privacy).

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