Un service de crypto-téléphonie piraté: la police belge effectue 200 perquisitions

Els Bellens

Mardi, la police judiciaire fédérale a effectué plus de 200 perquisitions dans le cadre d’une vaste enquête sur des gangs de drogues. La police aurait des semaines durant mis sur écoute le service de téléphonie soi-disant ‘inviolable’ des suspects.

Le service de crypto-téléphonie en question s’appelle Sky ECC et se présente lui-même comme inviolable. Les suspects auraient utilisé ce service de messagerie cryptée pour perpétrer leurs méfaits et vendre la drogue.

En tout, la police a perquisitionné plus de deux cents endroits, surtout dans les provinces d’Anvers et du Limbourg. Il s’agit cependant d’une enquête internationale à laquelle participe par exemple aussi la police néerlandaise. La direction de l’enquête a été confiée au juge d’instruction de Malines. Quelques dizaines de personnes ont été arrêtées, selon la chaîne publique flamande VRT, dont trois avocats qui protégeraient les suspects.

Crypto-téléphonie

Ces perquisitions ont été précédées par une longue enquête, selon la RTBF. Les suspects utilisaient en effet un service de téléphonie cryptée, Sky ECC, pour communiquer entre eux. Le service est connu à l’échelle mondiale comme un réseau ultra-sûr. Il est de ce fait souvent utilisé par le crime organisé. Il fonctionne avec des téléphones adaptés, dont des iPhone, Google Pixel et quelques modèles Blackberry, dont l’appareil photo, Bluetooth et le GPS sont désactivés, afin d’éviter le repérage. Une appli de clavardag(chat) crypté doit en outre garantir le caractère secret des utilisateurs et des messages.

Dans ce sens, Sky ECC est une sorte de successeur d’EncroChat, le service de crypto-communication qui, l’année dernière déjà, avait été piraté par les polices française et néerlandaise, ce qui entraîna des centaines d’arrestations.

Sky ECC aurait aussi été piraté, cette fois par des agents de la Computer Crime Unit fédérale. Il est possible qu’ils aient reçu l’aide d’instances publiques néerlandaises, même si on ne sait pas encore grand-chose sur cette partie de l’enquête. Il semble cependant que les agents en question aient pu des semaines durant mettre sur écoute des millions de communications des suspects.

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