Microsoft n’envisage pas de résilier le contrat signé avec l’armée à propos de l’HoloLens

Satya Nadella © .
Els Bellens

Satya Nadella, le CEO de Microsoft, ne semble pas vouloir faire cesser la collaboration entre son entreprise et l’armée américaine. Voilà ce qu’il a déclaré en réaction aux protestations de ses employés.

“Nous n’allons pas retenir la connaissance”, a déclaré le CEO de Microsoft, Satya Nadella, dans une interview accordée à CNN. Il réagit ainsi aux protestations de ses propres employés, qui demandent que Microsoft arrête de collaborer avec l’armée américaine. La cause de cette affaire n’est autre qu’un contrat de 480 millions de dollars portant sur l’HoloLens, un casque de réalité augmentée, qui mêle images numériques et images de l’environnement réel. Une nouvelle version de cet appareil vient du reste d’être lancée. Il faut savoir que l’HoloLens est aussi utilisé par l’armée, probablement à des fins de formation militaire.

La semaine dernière, quelques collaborateurs de Microsoft publièrent une lettre ouverte, dans laquelle ils invitent leur entreprise à interrompre cette collaboration. Dans ce message teinté d’émotion, ils indiquent qu’ils ne veulent pas mettre au point des armes. “Nous exigeons un droit de vision sur la façon dont notre travail est utilisé”, peut-on lire dans la lettre. “Nous refusons de développer une technologie pouvant servir pour la guerre ou l’oppression.”

C’est là une sensation que les employés de Google avaient précédemment déjà ressentie, et qui les avait incités à protester contre un contrat AI conclu par Google avec le Pentagone. Google avait finalement mis fin au contrat, mais Nadella, lui, rejette les critiques.

Microsoft collabore depuis trente ans déjà avec l’armée américaine, selon lui, et n’envisage pas d’arrêter dans l’immédiat. “Nous avons pris la décision éthique de ne retenir aucune technologie pour des institutions que nous avons démocratiquement élues en vue de protéger nos libertés”, explique-t-il dans une interview accordée à CNN Business et enregistrée lors de son passage au Mobile World Congress de Barcelone.

Ces protestations s’inscrivent dans une tendance plus large, où des employés d’entreprises technologiques en vue n’hésitent pas à critiquer leur direction sur la façon dont la technologie qu’ils développent, est utilisée. Le contrat conclu entre Google et le Pentagone en est un exemple, mais des employés de Google ont également protesté contre le projet de créer un moteur de recherche censuré pour la Chine. Quant à Amazon, elle avait été montrée du doigt pour fournir une technologie de surveillance aux services de police.

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