La désinformation liée à la 5G émane tant de l’extrême gauche que de l’extrême droite

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Pieterjan Van Leemputten

La diffusion de faux messages sur les dangers de la 5G, mais aussi les appels lancés en vue de détruire les pylônes GSM ont pour origine tant l’extrême gauche que l’extrême droite. Voilà ce qui ressort d’une question posée par le parlementaire Sammy Mahdi au ministre de l’intérieur Pieter De Crem.

Le ministre De Crem se base sur des informations de l’OCAM, l’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace, qui affirme qu’il s’agit d’individus et de groupes partisans de certaines théories du complot.

D’abord la gauche, puis la droite

Initialement, l’OCAM pensait qu’il s’agissait surtout d’adeptes de l’extrême gauche et d’anarchistes. C’est ainsi qu’un site web anarchiste bruxellois expliquait comment vandaliser un pylône d’antennes. Les appels de ce genre ne portaient du reste pas uniquement sur la 5G, mais aussi sur la détérioration des câbles à fibre optique et sur des attaques contre la police et les gardiens de prison.

Après le 22 avril, l’OCAM revit cependant sa position. “Il ne cite aucun nom, mais alors que l’OCAM citait d’abord des organisations plutôt anarchistes, il est à présent convaincu que des organisations d’extrême droite sont aussi impliquées”, déclare Sammy Mahdi à Data News. Et d’ajouter qu’il n’y a du reste pas que l’extrême gauche ou l’extrême droite, puisque des personnes sans idéologie répandent activement de la désinformation à propose de la 5G. Elles établissent parfois aussi un lien entre le corona et la 5G, ce qui n’a jamais encore été étayé scientifiquement.

Même si quasiment tous les experts en rayonnement, mais aussi Test-Achats et les organisations qui élaborent les normes de rayonnement, aient déjà déclaré qu’il n’y a aucune raison d’être préoccupé par la 5G, la désinformation en la matière n’en reste pas moins très disparate. Certains prétendent que la 5G est bel et bien dangereuse. D’autres vont encore un pas plus loin et relient même la 5G à la propagation du coronavirus ou lancent des appels à détruire les pylônes d’antennes. En tout, on a déjà bouté le feu à 88 de ces pylônes en Europe, dont un dans notre pays à Pelt entre le 19 et le 20 avril.

L’identification d’un pylône 5G semble très malaisée pour les auteurs, puisqu’il ne s’agissait pas d’un tel pylône de Proximus à Pelt, mais c’est un pylône 4G du concurrent Telenet qui a été incendié. On ne sait du reste pas si cet acte de vandalisme est à mettre au compte de l’extrême gauche ou de l’extrême droite.

Les opérateurs doivent mieux informer

Pour contrer cette désinformation, Mahdi plaide en faveur d’une campagne explicative, ce que souhaitait aussi la fédération technologique Agoria la semaine dernière. Mahdi espère ainsi que Proximus, qui est actuellement le seul opérateur à avoir démarré un réseau 5G, fournira davantage de renseignements afin d’apaiser les citoyens.

“Il y a une forme d’inquiétude dans une partie de la population. Or certains citoyens sont sensibles à la désinformation qui se propage. Il appartient donc aux opérateurs de communiquer sur le sujet, même si les pouvoirs publics ont aussi un rôle de support à jouer en la matière”, affirme Mahdi.

La semaine dernière, Groen et Ecolo appelaient à suspendre les licences d’utilisation provisoires pour la 5G, parce qu’il y a en raison de la crise du corona trop peu d’espace pour un débat social. Mais Mahdi et le CD&V n’en sont pas partisans. Mahdi: “Je comprends qu’ils demandent un report parce qu’ils sont inquiets, mais selon l’un des arguments de leur résolution, on ne connaît actuellement pas non plus tous les risques pour la santé. Si nous appliquons cela partout, il nous faut également interdire l’eau.”

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