Facebook teste le cryptage bout-à-bout sur Messenger

Pieterjan Van Leemputten

Après des années d’atermoiements, Facebook se met à tester le cryptage bout-à-bout par défaut sur Messenger. Le timing n’est pas le fait du hasard, puisque l’entreprise a partagé cette semaine des contenus de clavardage (chats) qui ont mené à la mise en accusation d’une adolescente.

Dans un communiqué posté sur son blog, Meta annonce que chez certaines personnes, une partie de leurs chats souvent utilisés seront automatiquement complètement cryptés. Il s’agit là d’un test en vue de proposer le cryptage bout-à-bout à tous les utilisateurs.

Si vous chattez aujourd’hui via WhatsApp, une composante de Meta, vous disposez par défaut du cryptage bout-à-bout (E2EE). Sur Messenger, ce n’est possible que si dans les paramètres, vous lancez un chat en tant que ‘communication secrète’. Meta a toujours déclaré que son ambition était de proposer le cryptage bout-à-bout également sur Messenger, mais la mise en application effective traîne depuis des années déjà, alors que WhatsApp dispose de cette possibilité depuis 2014.

En même temps, Meta teste aussi le ‘secure storage’, une fonction conservant de manière cryptée l’archive d’anciens messages expédiés non cryptés. Ces messages demeurent ainsi récupérables si vous changez d’appareil, mais ils ne sont pas accessibles aux services d’ordre. Meta prépare également des possibilités de retrait de messages et de synchronisation de messages supprimés dans différents appareils.

Timing sensible

La plus-value d’E2EE réside entre autres dans le fait que les autorités ne peuvent visionner les messages de clavardage, lorsqu’elles demandent des renseignement à Meta. Il en va de même pour les hackers au cas où ils réussiraient à pénétrer dans une entreprise ou organisation. Seuls l’expéditeur et le destinateur le peuvent. Il va de soi que cela n’importe guère, si quelqu’un explore votre appareil, car les messages y sont de nouveau décryptés.

Le fait que Meta fasse cette annonce à présent, n’est cependant pas le fait du hasard. Plus tôt cette semaine, on apprenait en effet qu’une jeune fille de dix-sept ans de l’état américain du Nebraska avait été accusée d’avortement illégal. Or la police avait trouvé des preuves de ces faits dans des conversations de chat entre l’ado et sa mère sur Messenger. C’est après avoir sollicité ces conversations chez Meta que la police a fait cette découverte.

Facebook utilise assez souvent cette technique. C’est ainsi qu’au début de ce mois, on avait appris qu’il est toujours possible que des annonces incitant à la violence ou à la haine soient encore approuvées sans problème. Quelques jours plus tard, Facebook annonça qu’elle mettait tout en oeuvre pour supprimer tout contenu dommageable.

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