Des sénateurs américains veulent bannir (de nouveau) des firmes télécoms chinoises

Marco Rubio © Reuters
Els Bellens

La problématique quant à savoir si le fabricant chinois de smartphones ZTE peut poursuivre ou non ses activités aux Etats-Unis, reste d’actualité. Au sénat, on prépare à présent une nouvelle proposition de loi visant à bloquer plusieurs entreprises télécoms chinoises elles aussi.

Deux sénateurs, dont l’ex-candidat aux présidentielles Marco Rubio, envisagent (de nouveau) à une loi qui interdirait les entreprises télécoms chinoises d’opérer sur le territoire américain. Selon Rubio, cette loi pourrait être approuvée par une large majorité au parlement.

La proposition de loi est en fait une réaction au souhait émis par le président Donald Trump de lever les sanctions prises à l’encontre de ZTE en échange du paiement d’une amende d’1,3 milliard de dollars, de la mise en place d’une nouvelle direction et de l’assurance de ‘garanties de sécurité au plus haut niveau’. Tout cela devrait faciliter les entretiens entre Trump et le président chinois Xi Jinping, qui se mènent depuis quelque temps déjà une sorte de guerre commerciale.

Selon le sénateur, le matériel vendu par ZTE et par d’autres firmes chinoises servirait à des fins d’espionnage.

Sanctions

ZTE a connu une piètre année aux Etats-Unis. En avril, l’entreprise s’était ainsi vu infliger une sanction, par laquelle elle ne pouvait plus pendant sept ans acheter de la technologie de firmes américaines. Cette sanction avait été prise, après que ZTE ait fait des affaires avec l’Iran, un pays banni par les Etats-Unis. Il en résultait que ZTE était dans l’impossibilité d’encore équiper ses téléphones de puces de Qualcomm et qu’elle allait peut-être même perdre ses licences Android.

Le président Trump a ensuite indiqué clairement dans quelques tweets, dont il a le secret, qu’il voulait réintégrer ZTE sur le marché, une action qui n’a pas été appréciée par son parlement.

La chambre des représentants américaine a entre-temps déjà approuvé une loi qui défend aux instances publiques d’utiliser la technologie de ZTE, et qui interdit à la Défense de renouveler des contrats avec des distributeurs collaborant avec la firme chinoise.

Tous les mêmes, les Chinois?

Tout semble donc indiquer que les pratiques commerciales et de pseudo-espionnage chinoises soient mises en exergue en vue de bannir les firmes télécoms de ce pays.

Le site web TechCrunch signale que ZTE est peut-être le pire exemple qui soit pour une suppression des sanctions prises à son égard, car cette entreprise est connue de manière particulièrement notoire pour s’approprier indûment de la propriété intellectuelle. C’est ainsi qu’aux Etats-Unis, elle a été accusée à 126 reprises de violation de brevets au cours des cinq dernières années. Elle aurait du reste aussi été mise en accusation en Chine même, mais aussi en Allemagne, en,Norvège, aux Pays-Bas, en Inde, en France, en Grande-Bretagne, au Canada, en Australie et dans quelques autres pays encore, ce qui représente en tout une centaine d’affaires.

Comme ZTE n’a guère tenu compte non plus des sanctions prises à l’encontre de l’Iran, elle doit peut-être être surtout considérée comme un mauvais élève sur le plan du commerce international, ce que ne sont par exemple pas d’autres firmes chinoises, telles Huawei ou Lenovo. Si cette proposition de loi est acceptée, c’est l’ensemble du commerce mondial qui en paiera les frais.

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