Un sénateur polonais accuse les autorités de piratage

Els Bellens

Le scandale Pegasus généré par l’espiogiciel du groupe NSO reçoit un prolongement en Pologne. Le smartphone du sénateur Krzysztof Brejza aurait en effet été piraté jusqu’à 33 fois lors des élections de 2019.

Voilà ce que révèle l’agence de presse AP News sur base d’une enquête réalisée par Citizen Lab, le laboratoire de médias de l’université de Toronto. Brejza est un politicien appartenant au principal parti d’opposition en Pologne, appelé Plate-forme des Citoyens. Son smartphone aurait été espionné 33 fois entre le 26 avril et le 23 octobre 2019, ce qui correspond à la période des élections régionales polonaises. Ces élections furent du reste remportées par le parti Droit et Justice.

Lors de ces attaques d’espionnage, des SMS notamment ont été dérobés, selon AP News. Ces vols auraient été ensuite exploités pour propager sur la chaîne d’état de fausses informations à propos de Brejza, comme par exemple qu’il avait fondé des groupuscules en vue de diffuser de la propagande anti-gouvernementale. Toujours selon AP News, Brejza ne fut pas la seule cible d’attaques Pegasus au sein de l’opposition polonaise. Un procureur et un avocat, qui s’étaient précédemment montrés critiques à l’égard des autorités polonaises, accusent également ces dernières d’espionnage. Le gouvernement polonais de son côté affirme ne pas recourir à des moyens illégaux et ne pas utiliser le logiciel Pegasus.

La firme israélienne NSO vend du spyware à des pays et à des services d’ordre. Officiellement, le but est de tenir à l’oeil les ‘organisations terroristes, cartels de drogue, milieux de pédophiles et autres syndicats criminels’, mais l’enquête réalisée par Citizen Lab et par des journalistes plus tôt cette année a révélé que l’espiogiciel est aussi utilisé par des régimes dictatoriaux afin d’espionner des politiciens, activistes des droits de l’Homme et autres journalistes.

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