
Les actionnaires demandent à Toshiba de faire faillite

Quelques actionnaires et créditeurs tentent de persuader Toshiba de faire aveu de faillite. L’entreprise détient actuellement plus d’obligations que de capitaux. La différence s’élèverait à plus de cinq milliards de dollars, ce qui compromet les chances de survie de l’entreprise.
Toshiba s’est retrouvée en difficulté à la suite de plusieurs scandales comptables et d’une reprise catastrophique de centrales atomiques américaines. Pour renflouer sa trésorerie, l’entreprise tente à présent de vendre son département NAND Flash. Toshiba souhaite ainsi d’ores et déjà récupérer 2,2 milliards de dollars. Ce n’est pas assez pour combler le déficit, mais c’est peut-être suffisant pour survivre. La reprise se heurte toutefois à quelques obstacles, incarnés par Western Digital, qui détient une partie de l’usine de fabrication de semi-conducteurs de Toshiba et exige de participer aux négociations de reprise. Les deux entreprises se sont mutuellement traînées en justice et tandis que leurs avocats tentent de régler ce divorce houleux, l’argent se tarit chez Toshiba. Les affaires judiciaires peuvent durer de 16 à 24 mois, ce qui est beaucoup plus long que le délai dont dispose Toshiba pour trouver de nouveaux capitaux.
Les créditeurs (tels que de grandes banques et des actionnaires) encourageraient maintenant Toshiba à penser à la faillite, ce qui serait un grand déshonneur pour une entreprise japonaise. Mais même une faillite ne résoudrait pas les problèmes. Aux États-Unis, l’entreprise a par exemple déjà promis de payer 5,85 milliards de dollars pour rembourser les dettes de sa division nucléaire. Une banqueroute pourrait également ralentir la poursuite du démantèlement du réacteur nucléaire de Fukushima Daiichi. Ce réacteur a été endommagé lors d’un tsunami en 2011 et Toshiba participe aux activités visant à collecter des données sur la catastrophe.
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