Toshiba doit rechercher d’urgence un comptable valable
Le cours de l’action Toshiba s’effondre ces jours-ci, à présent qu’il apparaît que l’entreprise ne dispose encore et toujours pas d’une comptabilité correcte. Le risque existe qu’elle doive dès lors revendre une partie de sa technologie NAND-Flash.
Les temps sont durs pour Toshiba. Le cours de l’action du géant technologique a chuté en tout de 40 pour cent cette semaine. Hier jeudi, il a reculé de 19 pour cent, la veille de 20 pour cent et mardi de 12 pour cent. Toshiba a ainsi perdu cette semaine 6,5 milliards de dollars, soit quelque 6,16 milliards d’euros, en valeur marchande.
Entre-temps, l’entreprise est en train de vider sa trésorerie de manière accélérée et n’a plus guère d’options en vue d’obtenir de l’argent frais: elle ne peut émettre de nouvelles actions après le scandale comptable de l’année dernière et elle ne dispose plus guère de biens dont elle pourrait (ou voudrait) se défaire.
Que se passe-t-il? Un rachat fautif surtout, et la réputation d’une entreprise à qui échappe le concept de ‘bonne gouvernance’. Chez nous, Toshiba est principalement connue par les puces qu’elle produit, surtout sa mémoire NAND. L’entreprise est également active sur le marché nucléaire. L’année dernière, elle a racheté CB&I Stone & Webster, une firme nucléaire américaine qui aurait à présent une valeur de quelques milliards de yens inférieure à ce qui était attendu dans un premier temps. Toshiba n’annoncera qu’en février de combien elle s’est trompée sur ce rachat, mais selon des sources de l’agence Reuters, il serait question de 500 milliards de yens (4 milliards d’euros environ). Ce serait plus que le bénéfice net que l’entreprise espérait engranger cette année.
Piètre comptabilité
Toshiba se retrouve donc dans un trou qu’il lui sera difficile de combler, et les investisseurs ne voient pas cela d’un bon oeil. Selon Toshiba, la différence en valeur est due aux coûts des projets prévus par CB&I Stone & Webster. “Nous avons sous-estimé les coûts des projets aux Etats-Unis”, a déclaré Mamoru Hatazawa, directeur du département nucléaire de Toshiba, lors d’une conférence de presse à Tokyo, sans expliquer pourquoi cette conclusion ne sort qu’un an après l’acquisition.
L’entreprise pâtit encore et toujours des suites du gigantesque scandale comptable de l’an dernier, où elle dut bien admettre qu’elle avait gonflé pendant des années son bénéfice de quelques milliards de yens. Un optimisme non fondé semble donc être bien ancré chez Toshiba. Elle s’est vu obligée de payer l’année dernière 7,4 milliards de yens (quasiment 600 millions d’euros) d’amendes aux autorités japonaises en raison de ses pratiques comptables. Toute la direction de l’entreprise a entre-temps été remplacée, mais les problèmes ne sont pas finis pour autant. Selon Reuters, le risque existe à présent qu’elle doive revendre une partie de sa technologie NAND Flash pour maintenir la tête hors de l’eau.
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