Le boycott publicitaire met de plus en plus la pression sur Facebook

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Els Bellens

Le boycott publicitaire de Facebook continue de s’étendre. Les entreprises tentent ainsi de faire pression sur Facebook pour qu’il rende ses règles sur les messages haineux plus strictes.

Le constructeur automobile américain Ford et les fabricants d’articles de sport Adidas et Reebok rejoignent les rangs grandissants des entreprises qui semblent en avoir assez des manifestations de haine sur les médias sociaux. Pendant trente jours, Ford interrompt ses campagnes publicitaires sur des plateformes telles que Facebook aux États-Unis. Dans d’autres secteurs, l’initiative reste encore à l’étude. Adidas et Reebok boycotteront quant à eux Facebook et Instagram dans le monde entier le mois prochain.

Ils suivent notamment l’exemple de la chaîne de cafés Starbucks, du fabricant de crèmes glacées Ben & Jerry’s, des marques de vêtements Patagonia et The North Face, du groupe agroalimentaire anglo-néerlandais Unilever, du géant des télécommunications Verizon et de Coca-Cola.

L’origine de cette campagne est la manière dont Facebook gère les propos incendiaires et les discours de haine, en particulier lorsqu’ils sont exprimés par des personnalités politiques. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est clairement un message du président Trump dans lequel il semble appeler à tirer sur les manifestants qui protestent contre la violence policière. Depuis des semaines, les États-Unis sont submergés par des manifestations contre le racisme et la violence policière, en réponse (entre autres) à la mort de George Floyd.

Le message de Trump, dont il est question, a été supprimé ou tagué par d’autres médias sociaux comme Twitter, mais Facebook l’a conservé parce que, selon le patron de Facebook, Marc Zuckerberg, il n’enfreignait pas les règles. Bien que son entreprise ait entre-temps retiré plusieurs publicités de la campagne de Trump, elle s’est construit l’image du seul site technologique qui ne fait rien ou presque pour lutter contre les messages de haine. En ce moment, le sujet est particulièrement sensible dans les entreprises américaines, qui veulent montrer leur côté le plus divers à travers des manifestations et l’intérêt pour le mouvement Black Lives Matter.

Entre-temps, chez Microsoft

Entre-temps, un article du site d’information Axios montre que Microsoft était en avance sur les autres. Dès le mois de mai, l’entreprise a interrompu ses publicités sur Facebook et Instagram aux États-Unis. La raison principale n’est pas, comme dans le cas du boycott actuel, les règles que Facebook peut ou non imposer à ses messages, mais le placement de ces publicités. Le géant de la technologie craignait que des publicités soient placées à côté d’un “contenu inapproprié”, écrit Chris Capossela, responsable marketing chez Microsoft, dans un message interne qu’Axios a pu consulter. On ignore s’il y a des raisons spécifiques à cela, mais le message cite “les discours de haine, la pornographie, les messages terroristes, etc.”, comme exemples de messages inappropriés. En ce sens, le boycott de Microsoft ressemble un peu aux actions antérieures d’annonceurs contre YouTube, où il s’avérait que leurs publicités étaient diffusées avant et après des photos inappropriées d’enfants ou des vidéos de musulmans radicaux.

Microsoft veut clairement préciser qu’elle ne participe pas nécessairement au boycott, mais qu’elle est en contact avec Facebook afin d’apporter des changements. Il semble logique que le géant de la technologie soit un peu plus prudent. Microsoft collabore avec Facebook sur quelques projets. Par exemple, elle renvoie tous les utilisateurs de sa plateforme de streaming récemment disparue, Mixer, sur Facebook Gaming.

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