Une nouvelle plate-forme entend protéger les artistes contre le scraping IA
La plate-forme, cofondée par un Belge, a levé 3,4 millions de dollars pour, à l’entendre, révolutionner le marché de l’art numérique. La plate-forme a été lancée cette semaine.
Les artistes qui ne souhaitent pas que des algorithmes soient formés à partir de leurs œuvres, disposent d’un nouvel outil avec Kin.art. La plate-forme devrait leur fournir un moyen simple de se protéger contre l’IA.
Les générateurs d’images tels que Midjourney et Dall-E sont devenus très efficaces dans la production d’images, souvent dans le style d’artistes ou de mouvements artistiques. Ils y parviennent, parce qu’ils ont été formés à partir d’un large éventail d’images existantes, souvent à l’insu ou sans la permission des artistes originaux. Cela a donné lieu à une série de poursuites au cours de l’année écoulée, alors que certaines plates-formes d’IA préparent désormais des formulaires de désengagement ‘(opt-out’) ou des systèmes de compensation. Et pour les artistes qui préfèrent ne pas voir leurs œuvres utilisées du tout, il existe également une option plus proactive: rendre l’œuvre inutilisable pour la formation.
Segmentation
Kin.art souhaite précisément proposer une méthode de ce genre. La plate-forme, codéveloppée par le Belge Flor Ronsmans De Vry (20 ans), utilise la segmentation d’images et la randomisation de labels pour perturber la formation de l’IA. ‘Étant donné que les ensembles de données de l’IA exigent que des images et des labels soient chargés en combinaison pour apprendre correctement à l’IA ce que sont exactement les images et labels, nous pouvons empêcher que la saisie soit utilisable avec l’œuvre d’art en perturbant l’image ou le label associé à celle-ci’, explique-t-il dans un communiqué de presse.
La plate-forme s’inscrit dans un ensemble plus large de tentatives visant à protéger les artistes qui ne souhaitent pas que leur art soit utilisé pour l’IA. Les artistes peuvent notamment utiliser des algorithmes tels que Nightshade et Glaze pour adapter subtilement leurs œuvres et faire ainsi croire aux modèles d’IA qu’il y a quelque chose de différent dans l’image. Selon Ronsmans De Vry, il s’agit toutefois d’une mesure a posteriori. Avec sa plate-forme portefeuille, Kin.art souhaite protéger les artistes dès le départ et ce, de manière économique. La segmentation et la randomisation des labels perturbent en effet la formation sans recourir à des processus cryptographiques lourds. ‘On peut y voir une première mesure défensive’, explique Ronsmans De Vry.
L’entreprise, qui a levé 3,4 millions de dollars pour son produit, a été fondée par Mai Akiyoshi, Ben Yu et Flor Ronsmans De Vry. L’outil est gratuit pour les artistes, car le modèle économique de kin.art s’articule principalement autour de l’offre de services tels que des commandes de dessin et le commerce électronique. La segmentation des images et autres mesures de protection pourront ultérieurement être également proposées sous forme de Software-as-a-Service à d’autres plates-formes.
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