Sam Altman reprend son poste de CEO d’OpenAI
Au terme d’une saga à propos de laquelle Netflix pourrait un jour réaliser un documentaire, Sam Altman retrouve sa fonction de CEO d’OpenAI. Il y aura également un nouveau conseil d’administration provisoire comprenant un seul ancien membre et un ex-ministre.
Mercredi matin (de notre heure), OpenAI a elle-même annoncé sur X qu’un accord de principe avait été conclu pour reconduire Altman au poste de CEO. Voilà qui semble mettre fin à l’effervescence en cours depuis vendredi.
Altman avait été licencié de manière inattendue vendredi soir. Le président Greg Brockman avait également été démis de ses fonctions. Les deux se sont ensuite tournés vers le principal investisseur, Microsoft, et la quasi-totalité du personnel a menacé de les suivre. Il est vite apparu que le conseil d’administration avait mal évalué les conséquences de sa décision.
Nouveau conseil d’administration
Le retour d’Altman ne constitue pas le seul changement en cours. OpenAI disposera en effet d’un nouveau conseil d’administration ‘initial’ composé de trois personnes: Larry Summers, Bret Taylor (président) et Adam D’Angelo.
Bret Taylor est peut-être le nom le moins singulier. Ce vétéran technologique a travaillé auparavant pour Google, a été CEO de Friendfeed, y est devenu CTO après le rachat par Facebook, puis a fondé Quip, qui a été rachetée par Salesforce, où il est devenu co-CEO jusqu’au début de cette année. Entre-temps, il était également membre du conseil d’administration de Twitter, alors que l’entreprise était encore stable.
Adam D’Angelo, CEO de Quora, est le seul membre subsistant de l’ancien conseil d’administration. Mais le fait qu’il reste en place est étonnant dans la mesure où il fut l’une des personnes à avoir contribué à licencier Altman et, jusqu’à hier, il était cité comme l’un des trois membres du conseil d’administration à avoir dû reconsidérer leur avis antérieur en vue de réembaucher Altman. Il semble donc que cela soit désormais le cas.
Pour sa part, Larry Summers est connu du grand public comme l’ex-ministre des finances sous Clinton entre 1999 et 2001. Sous l’administration Obama, il dirigea le National Economic Council. Il n’est pas issu du secteur technologique, mais OpenAI veut peut-être s’assurer qu’en le nommant, l’entreprise dispose d’une personne ayant des liens politiques à un moment où de nombreuses réglementations sur l’IA se profilent à l’horizon.
Certain restent, d’autres s’en vont
Le nouveau conseil d’administration se passera donc d’Ilya Sutskever, également co-fondateur et chief scientist d’OpenAI. Il était favorable au licenciement d’Altman, mais il est revenu publiquement sur sa décision ce week-end. Il semble qu’il restera provisoirement dans l’entreprise.
Pour le reste, c’en est fini pour Tasha McCauley et Helen Toner, les deux membres du conseil qui, avec D’Angelo et Sutskever, furent à l’origine du départ d’Altman. Détail intéressant: selon le New York Times, Altman en personne aurait tenté de virer Toner du conseil d’administration, après qu’elle ait collaboré à un article scientifique critiquant la façon dont OpenAI gère la sécurité.
Greg Brockman, ancien président et co-fondateur d’OpenAI, ne reprend pas sa place de président, même s’il a déjà annoncé sur X son retour dans l’entreprise. Il continuera donc à jouer un rôle de premier plan chez OpenAI, mais temporairement pas au sein du conseil d’administration.
Retour au calme, mais pas sans dommages
Avec le retour d’Altman et la nomination d’un nouveau conseil d’administration, la paix semble être revenue chez OpenAI. Mais l’entreprise n’en sortira pas indemne. Les employés ont dû rassurer les clients à plusieurs reprises sur le fait que les services continuaient de fonctionner.
Il ne fait aucun doute que les concurrents d’OpenAI ont également tenté de s’attirer ses clients. On ne sait actuellement pas non plus si des collaborateurs sont partis définitivement. Même si OpenAI s’est montrée à plusieurs reprises comme une entreprise soudée, il est préférable qu’une telle situation ne se reproduise pas.
Le directeur de Microsoft, Satya Nadella, se dit également satisfait du nouveau conseil d’administration et du retour de la stabilité. Nadella, dont l’entreprise détient 49 pour cent d’OpenAI, tout en ne siégeant pas au sein de son conseil d’administration, avait promis à Altman et Brockman un nouveau département d’IA après leur licenciement. Tel ne sera donc pas le cas, même si Nadella avait toujours indiqué qu’un retour d’Altman chez OpenAI n’était certainement pas exclu.
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