OpenAI: le personnel furieux contre la direction – Microsoft n’exclut pas le retour d’Altman

Sam Altman © ANDREW CABALLERO-REYNOLDS/AFP via Getty Images
Pieterjan Van Leemputten

Même après le week-end chaotique qu’a connu OpenAI, les choses restent mouvementées au sein de l’entreprise. Après le passage de l’ex-CEO Sam Altman chez Microsoft, le personnel menace quasiment de démissionner collectivement. Microsoft aimerait accueillir ces personnes, mais laisse également la porte ouverte au retour d’Altman.

Petit récapitulatif: juste avant le week-end, Sam Altman, CEO d’OpenAI, l’entreprise à l’initiative de ChatGPT, a été licencié de manière inattendue par le conseil d’administration. Le co-fondateur et président Greg Brockman a également été démis de sa fonction d’administrateur, avant de démissionner.

OpenAI a aussitôt nommé la CTO Mira Murati au poste de CEO ad intérim, mais plus tard ce même week-end, Emmet Shear, l’ancien patron de Twitch, lui a succédé. Il a déjà indiqué sur X qu’il souhaitait que tout ce qui s’est passé les jours derniers, mais aussi précédemment fasse l’objet d’une enquête indépendante.

Microsoft, qui possède 49 pour cent d’OpenAI, mais ne siège pas au conseil d’administration, n’est pas satisfaite du départ inattendu d’Altman. Lundi matin (dimanche soir, heure américaine), le CEO de Microsoft, Satya Nadella, a annoncé qu’Altman et Brockman allaient rejoindre Microsoft pour y diriger un nouveau département d’IA, mais que Microsoft continuerait néanmoins à soutenir OpenAI. Les discussions menées avec le conseil d’administration en vue de réintégrer Altman ont cependant échoué.

Personnel en colère, un membre du conseil d’administration se ravise

Peu de temps après, on apprenait que le personnel d’OpenAI était également mécontent de l’éviction soudaine de son CEO. Dans une lettre ouverte signée par 550 des 700 collaborateurs, le personnel qualifiait le conseil d’administration d’insuffisamment compétent et exigeait son licenciement et le retour d’Altman.

Il y a deux éléments singuliers à noter ici: Ilya Sutskever, un membre du conseil d’administration et l’une des personnes qui ont contribué à licencier Altman (sans doute même l’initiateur), a cosigné la lettre ouverte. Il a entre-temps déclaré qu’il regrettait sa décision et souhaitait réintégrer Altman dans l’entreprise. Tout au long de la journée de lundi, le nombre de signataires est passé à 650 personnes sur 770. Le nombre mentionné plus avant ne concernait en fait que les employés ayant aussitôt confirmé leur participation à ce moment-là, au beau milieu de la nuit.

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Nadella met la pression

Le conseil d’administration d’OpenAI voit de la sorte son entreprise virtuellement s’effondrer. Un certain nombre de membres du personnel ont déjà clairement indiqué sur les réseaux sociaux que leur objectif principal pour le moment était de s’assurer que les services d’OpenAI continuent de fonctionner pendant cette crise sans précédent.

Mais si Altman et Brockman rejoignent définitivement Microsoft, et que la majorité du personnel d’OpenAI les suit spontanément, il ne restera pratiquement plus rien de l’entreprise, et Microsoft l’aura de facto rachetée sans payer plus que les investissements en cours.

L’objectif de Microsoft n’est toutefois pas de vider OpenAI de sa substance, même si elle indique clairement que cette option existe. Dans une interview accordée à CNBC, le directeur de Microsoft, Satya Nadella, a déclaré qu’il n’excluait pas le retour de Sam Altman chez OpenAI sous une forme ou une autre, mais qu’il souhaitait donner à Altman et à Brockman un hébergement professionnel chez Microsoft, si le conseil d’administration et le reste du personnel d’OpenAI en décidaient ainsi.

Et d’ajouter que le partenariat avec OpenAI dépend en grande partie des personnes qui y travaillent et de leur passage ou non chez Microsoft. Le lecteur futé en déduira que si la moitié ou plus de ces personnes suivent Altman chez Microsoft, cette dernière n’aura plus grand-chose à associer avec ‘l’ancienne’ OpenAI. Un retour d’Altman nécessiterait en tout cas également des ajustements qui élimineraient ce type de conflit, probablement pour ce qui est de la direction de l’entreprise.

Trois membres du conseil d’administration

Ce qui rend la situation encore plus étrange, c’est qu’elle concerne essentiellement trois membres du conseil d’administration d’OpenAI, qui doivent trouver une solution ou démissionner. Jusqu’à la semaine dernière, le conseil d’administration était composé de six personnes, dont le CEO licencié Sam Altman et le président évincé Greg Brockman. Suskever, qui avait initialement dirigé ce coup d’Etat contre Altman, souhaite à présent aussi qu’Altman revienne.

Ne restent donc plus qu’Adam D’Angelo, CEO de Quora, Tasha McCauley, Helen Toner, director of strategy and foundational research grants for the Center for Security and Emerging Technology bij Georgetown University, et Tasha McCauley, CEO de GeoSim. Si deux d’entre eux changent de point de vue, Altman pourrait revenir.

Ceux qui souhaitent partir, seront les bienvenus ailleurs

Entre-temps, il y a aussi davantage de personnes concernées. Maintenant que presque tous les membres du personnel d’OpenAI ont clairement indiqué qu’ils partiraient, si le conseil d’administration ne démissionnait pas, le CEO de SalesForce, Marc Benioff, entre autres, se dit heureux d’accueillir ces chercheurs en IA mécontents.

Même s’il semble probable que la plupart suivront Altman, c’est le moment idéal pour les entreprises technologiques de se débarrasser d’une firme en crise, avant que les choses s’aplanissent. Détail ‘sympa’: Microsoft et Salesforce avaient annoncé des milliers de licenciements au début de cette année. Mais il reste clairement du budget disponible pour accueillir des spécialistes de l’IA d’une des entreprises à la croissance la plus rapide au monde.

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