L’accord est finalisé, comme le confirme Salesforce elle-même dans un communiqué de presse: l’éditeur de logiciels cloud rachète le spécialiste des données Informatica pour quelque 8 milliards de dollars.
La nouvelle survient après de récentes spéculations, dans lesquelles la société-mère de Citrix avait également été citée comme un acheteur potentiel. Salesforce avait, elle aussi, manifesté son intérêt pour Informatica l’année dernière, mais cet accord d’une valeur de 11 milliards de dollars (environ 9,65 milliards d’euros) a échoué parce que les parties n’avaient pas pu s’entendre sur les conditions. Informatica a actuellement une valeur boursière d’environ 6,8 milliards de dollars (quelque 6 milliards d’euros). Salesforce finit donc à présent par verser environ 8 milliards de dollars pour acquérir Informatica.
Avec ce rachat, le géant du CRM vise à renforcer sa position sur le marché en pleine croissance de l’analyse de données et des expériences client basées sur l’IA. Salesforce tente avec insistance de se positionner en première ligne de l’IA agentique: le terme à la mode de 2025. Marc Benioff, CEO de Salesforce, déclare dans le communiqué de presse que le #1 AI CRM au monde est désormais uni à l’un des leaders des plateformes de gestion de données cloud pilotées par l’IA d’entreprise’. Il souligne l’importance de combiner ‘deux pionniers de l’IA’ et des ‘données fiables, neutres et ouvertes’ avec ‘une IA fiable, neutre et ouverte’.

‘Des capacités cruciales pour l’IA’
Informatica (désolé, il faut le dire, what’s in a name?) est surtout connue pour son Intelligent Data Management Cloud et offre une large gamme de services de gestion de données, notamment l’intégration de données, la qualité, la gouvernance et la gestion des données de référence. Ces capacités sont considérées comme cruciales pour l’entraînement et le déploiement efficaces des modèles d’IA. ‘Unir nos forces à celles de Salesforce représente un bond en avant significatif dans notre parcours visant à donner vie aux données et à l’IA en donnant aux entreprises le pouvoir de transformation de leur atout le plus crucial: leurs données’, ajoute Amit Walia, CEO d’Informatica.
La transaction, qui devrait être conclue au début de l’exercice 2027 de Salesforce, est toujours soumise à l’approbation des instances régulatrices et des actionnaires d’Informatica.
Synergie, sur papier
La question est de savoir si la combinaison de Salesforce et d’Informatica sera en mesure de répondre à ces attentes exorbitantes et quelles seront les implications pour les clients existants d’Informatica. La concurrence sur le marché de la gestion des données et de l’IA est féroce. Et si la synergie semble évidente sur le papier – le besoin de Salesforce de disposer de données propres et bien gérées pour ses ambitions en matière d’IA et l’expertise d’Informatica dans ce domaine – le rachat soulève également des questions. Salesforce a déjà effectué des acquisitions majeures par le passé, comme MuleSoft pour l’intégration d’API, Tableau pour la visualisation de données ou Slack comme concurrent pour Teams. De telles intégrations ne sont jamais évidentes, et celle d’Informatica ne le sera certainement pas non plus.
Et la façon dont Salesforce traitera les clients existants d’Informatica, sera au moins aussi importante. Ces clients apprécient souvent la plate-forme précisément en raison de sa neutralité et de sa large compatibilité avec divers systèmes. Vous pouvez être sûr que ces clients existants garderont un œil attentif sur la mesure dans laquelle cette indépendance sera maintenue au sein de l’écosystème Salesforce. Benioff l’exprime joliment ‘en mettant l’accent sur les données et l’IA fiables, neutres et ouvertes. Mais cette affirmation devra à tout le moins être prouvée.