Clearview AI doit supprimer toutes les données des Australiens

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Els Bellens

L’entreprise de reconnaissance faciale Clearview AI a enfreint la loi australienne sur le respect de la vie privée, selon le régulateur australien. L’entreprise doit à présent supprimer toutes les données des citoyens australiens.

Clearview AI procède à de la reconnaissance faciale à partir d’une base de données contenant dix milliards de photos de visages. L’entreprise déclare les avoir collectées via internet. Ce faisant, Clearview AI a enfreint la loi australienne sur le respect de la vie privée, selon le régulateur. La collecte de données biométriques de citoyens australiens par le truchement de photos disponibles en ligne contrevient aussi aux règles en vigueur.

La firme américaine Clearview AI développe un logiciel de reconnaissance faciale éponyme. Ses utilisateurs peuvent déposer une photo d’une personne, après quoi le logiciel recherche une correspondance dans la base de données contenant plus de trois milliards de personnes. Les photos se trouvant dans la base de données ont été collectées via internet à partir de sources publiquement disponibles. Diverses instances législatives dans le monde ont recours à Clearview AI. La police belge a également utilisé le logiciel en catimini, tout en le niant.

Le jugement rendu à présent par l’Office of the Australian Information Commissioner (OAIC) repose sur une enquête effectuée en collaboration avec l’Information Commissioner’s Office (ICO) britannique. Le contrôleur affirme que Clearview AI a enfreint le Privacy Act en collectant des informations sensibles de citoyens australiens et ce, sans autorisation. L’entreprise aurait collecté de manière illicite des renseignements personnels, sans en avoir informé les personnes concernées. Le régulateur reproche en outre à Clearview AI de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour mettre ses modes de travail, procédures et systèmes en harmonie avec la loi australienne sur le respect de la vie privée.

En Australie aussi, la police fédérale a utilisé ce logiciel entre octobre 2019 et mars 2020 dans le cadre d’un projet-pilote. Le contrôleur australien du respect de la vie privée examine à présent si cela s’est fait en conformité avec les exigences de l’Australian Government Agencies Privacy Code.

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