Le géant américain des puces électroniques Nvidia souhaite ouvrir un centre de recherche et développement dans la métropole chinoise de Shanghai. Le leader mondial des puces d’IA entend rester compétitif en Asie, où les ventes ont chuté en raison du renforcement des contrôles américains à l’exportation de produits technologiques. Voilà ce que révèle le journal d’affaires britannique Financial Times.
Nvidia domine le marché des puces pour les applications d’IA, mais l’entreprise ressent la pression des restrictions américaines à l’exportation de puces à haute valeur technologique vers la Chine. L’ancien président américain Joe Biden les avait introduites pour empêcher la Chine d’utiliser de tels semi-conducteurs à des fins militaires, et son successeur Donald Trump a maintenu ces mesures en place.
Avec un nouveau centre de R&D à Shanghai, Nvidia veut mieux répondre aux besoins spécifiques du marché chinois, compte tenu des restrictions imposées par Washington, selon le Financial Times. La conception et la production continueraient d’être hébergées ailleurs dans le monde. L’entreprise n’enverrait donc pas de concepts en Chine pour les adapter au marché local, car il est délicat de transférer de la propriété intellectuelle en Chine.
Fins militaires
Le centre travaillerait sur des projets de recherche globaux, optimiserait des produits existants ou mènerait des recherches dans des domaines spécifiques tels que la conduite autonome, selon des sources. Le CEO Jensen Huang en aurait discuté avec le bourgmestre de Shanghai, Gong Zheng, lors de leur rencontre dans la ville le mois dernier.
Huang ne distingue aucune preuve selon laquelle les semi-conducteurs du groupe aboutiraient sur le marché chinois malgré les restrictions à l’exportation. Le hardware de l’entreprise est de trop grande taille pour être introduit clandestinement via la frontière, selon lui. ‘Ce sont des systèmes énormes’, a-t-il déclaré à l’agence de presse Bloomberg. Et de citer en exemple le système Grace Blackwell de Nvidia, qui pèse près de deux tonnes. ‘On ne le range pas simplement dans sa poche ou son sac à dos’, a-t-il ajouté. Les produits de Nvidia sont vendus sous forme de systèmes intégrés de plusieurs millions de dollars, qui peuvent contenir jusqu’à 72 unités de traitement graphique et 36 processeurs.
DeepSeek
Néanmoins, des initiés avaient déclaré à Bloomberg en janvier que la Maison Blanche et le FBI enquêtaient pour savoir si le chatbot d’IA chinois DeepSeek avait utilisé des intermédiaires à Singapour pour obtenir des puces Nvidia. Une enquête a également été ouverte à Singapour.
Au cours de l’exercice fiscal se clôturant le 26 janvier, Nvidia avait généré 17 milliards de dollars de chiffre d’affaires en Chine, soit 13 pour cent de son chiffre d’affaires total supérieur à 130 milliards de dollars.