Les co-CEO d’Intel n’excluent pas une scission de la fabrication des puces
Les deux directeurs intérimaires d’Intel après le départ de Pat Gelsinger n’excluent pas que l’entreprise se sépare de sa production de puces. Tout dépendra de la prochaine génération.
À ce stade, aucune scission n’est au planning. Mais ce scénario n’est pas impensable et ne semble plus tabou pour Intel, longtemps le premier fabricant de puces électroniques au monde.
Les co-CEO temporaires Michelle Johnston Holthaus et David Zinsner ont pris la parole lors d’une conférence de Barclays à San Francisco. Ils y ont admis qu’une vente ou une scission des activités de production pourrait être envisagée si la prochaine génération de puces n’était pas un succès.
« Si l’on se veut pragmatique, est-il logique que les deux soient complètement séparés, sans aucun lien ? Je ne le pense pas, mais quelqu’un devra en décider. » C’est ce qu’a déclaré Michelle Johnston Holthaus, selon Reuters.
Devid Zinsner, qui est également CFO d’Intel, a déclaré que l’entreprise était déjà en train de transférer les finances et les opérations de la division de production dans des filiales distinctes, indépendantes des autres activités. « Cela, c’est acquis. Mais en viendra-t-on à une scission totale ? Je n’ai pas encore la réponse à cette question. »
Pour être clair, ces déclarations ne sont pas une confirmation de ces plans. Ainsi, la scission opérationnelle de la production de puces était prévue de longue date après qu’Intel, sous la direction de Pat Gelsinger, a décidé pour la première fois de produire également des puces pour des tiers sous le nom d’Intel Foundry Services.
Mais pour Intel, une vente de ses joyaux de la couronne ne semble plus taboue. Traditionnellement, Intel concevait et fabriquait ses puces elle-même, alors que des concurrents comme AMD et Nvidia font produire leurs puces par la société taïwanaise TSMC. Mais des problèmes techniques ont contraint Intel à faire également produire ses puces d’ordinateur de bureau Arrow Lake par TSMC.
1,8 nanomètre
La scission effective de la production dépendra grandement du succès de la prochaine génération de puces d’Intel. Elle a pour nom 18A, les puces étant basées sur un procédé à 1,8 nanomètre. Intel a annoncé cet été que les premières puces étaient prêtes et que la production de masse commencerait l’année prochaine.
Cette ligne doit permettre à l’entreprise de retrouver sa place d’innovateur technologique. Pendant des décennies, Intel n’a cessé de faire honneur à sa réputation de régulièrement réduire la taille des puces et donc de les rendre plus puissantes et plus économes en énergie. Mais l’entreprise a également commis plusieurs faux pas.
Dans le même temps, ses dirigeants, ces dernières années, ont semblé plus intéressés par des activités auxiliaires comme la technologie des drones que par les points forts historiques d’Intel. Et le monde n’a cessé d’évoluer. Intel n’a pas pu rivaliser avec Qualcomm lors de l’émergence des smartphones, ni avec Nvidia, traditionnellement un producteur de cartes graphiques, qui domine aujourd’hui le marché des puces utilisées par l’IA. Ce sont ainsi des milliards de revenus qui échappent actuellement à Intel.
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