« Pourquoi j’investis durablement ? Parce que chaque euro a un impact »

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30 avril 2000, 11:20 Mise à jour le: 30 avril 2025, 11:36

Dix-sept ans après ses débuts dans l’investissement, tous les fonds de Bruno Iserbyt sont désormais durables. « Bien sûr, je recherche le rendement, mais je m’intéresse tout autant à l’impact sociétal qu’aux gains financiers. D’un point de vue statistique, il n’y a aucune différence entre les produits financiers durables et non durables. Avec une vision à long terme, on gagne toujours. »

L’approche de Bruno trouve son origine dans la crise financière de 2008. « À l’époque, je travaillais dans la finance et je me demandais quelle était la finalité de l’argent, notamment de mon argent. La crise m’a fait prendre conscience qu’en réalité, on vote avec son argent. Chaque euro dépensé représente le choix d’un système ou le maintien de l’ordre établi. C’est ainsi qu’a émergé en moi l’idée que l’investissement va au-delà du simple rendement financier : c’est aussi un choix éthique. »

Le choix éthique sacrifie-t-il le rendement ?

« En tant que consommateur, j’ai étudié la question. En ce qui concerne le seul rendement financier, de nombreuses études montrent qu’à long terme, il n’y a que très peu, voire aucune, différence entre les investissements durables et non durables. Le rendement varie selon la période analysée. Par exemple, les sociétés pétrolières et gazières ont obtenu de meilleurs résultats suite à l’invasion de l’Ukraine par Poutine, ce qui a entraîné une sous-performance des fonds durables en 2022. Mais il s’agit seulement d’une année. Statistiquement, sur une période de sept ans ou plus, il ne semble pas y avoir de différence significative. »

Les labels de durabilité vous guident-ils dans vos choix d’investissement ?

« Il n’existe pas de définition officielle d’un fonds durable. Par exemple, certains fonds qualifiés de durables incluent des actions de grandes entreprises technologiques, comme Meta, Nvidia, Amazon et Google. Les fonds qui ne contiennent pas d’actions des magnificent seven ont affiché de moins bons résultats ces dernières années, car ces actions ont connu un essor incroyable. La question est la suivante : souhaitez-vous investir dans des entreprises qui collaborent avec des personnalités politiques que vous ne soutenez peut-être pas ? Il y a cinq ans, cette question était peut-être moins pertinente qu’elle ne l’est aujourd’hui. »

Bruno Iserbyt

« Juste pour rappeler que les labels de durabilité sont une ligne directrice utile, mais qu’ils sont aussi sujets au changement. Par exemple, il y a dix ans, j’avais un fonds qualifié de durable, qui avait Google dans son portefeuille, car l’entreprise investissait beaucoup dans les énergies renouvelables à l’époque. Mais l’année dernière, Google a décidé de mettre un terme à ces investissements, car ses objectifs en matière de climat sont devenus irréalisables en raison de ses investissements massifs dans l’intelligence artificielle (IA). Étant donné que les politiques des entreprises incluses dans les fonds sont susceptibles de changer, il est important que les labels précisent clairement leurs critères, auxquels vous pouvez adhérer ou non. D’emblée, l’avantage d’un label de durabilité est évident (c’est une sorte de raccourci qui aide les investisseurs soucieux d’éthique), mais si vous voulez aller plus loin, vous devez mener l’enquête sur les détails techniques. Cela demande beaucoup plus de travail. »

Lorsque vous avez commencé à investir en 2008, teniez-vous déjà compte des qualifications des labels de durabilité ?

« Pas avec la même intensité qu’aujourd’hui. C’était plus difficile à l’époque, car, même s’il y avait déjà quelques labels de durabilité, ils étaient assez modestes. Les années suivantes, les banques ont même réduit leur attention portée au développement durable — souvent axée sur les conditions de travail. Depuis, des labels comme Towards Sustainability, le seul label belge pour les produits financiers durables, ont permis de mettre en place une structure plus claire. »

Tous vos fonds d’investissement sont-ils aujourd’hui durables ?

« Tous mes investissements sont parfaitement durables, mais c’est plus compliqué pour l’épargne-pension et la pension complémentaire, car ces fonds doivent également se conformer à toutes sortes d’autres réglementations. Plus il y a de critères à respecter, plus le choix est limité. Je recherche aussi les entreprises dans lesquelles ces fonds investissent pour ensuite acheter directement leurs actions individuelles. Pour le dire autrement, j’utilise également le label comme une sorte d’ouvrage de référence, car je sais que ses fonds répondent à un certain nombre de critères auxquels j’adhère pleinement. »

Investissez-vous également dans des ETF durables ?

« En fait, non. Même si les ETF connaissent un énorme succès, ils ne s’inscrivent pas dans ma stratégie. Leurs faibles coûts constituent un avantage important, mais ils ne disposent pas d’un actionnariat actif. Les fonds durables exercent leur droit de vote lors des assemblées générales des actionnaires afin de pousser les entreprises à adopter des pratiques plus responsables. Cela porte vraiment ses fruits et c’est essentiellement l’objectif de l’investisseur durable, c’est tout un parcours. Cet actionnariat actif est un pilier essentiel de l’investissement durable et c’est ce qui manque pour les ETF, qui se contentent de suivre un indice sans exercer d’influence, car il ne s’agit pas d’un investissement dans les entreprises elles-mêmes. »

Un label de durabilité aide de nombreux investisseurs soucieux d’éthique, mais vous allez plus loin. Vous enquêtez toujours sur le moindre détail.

« Effectivement, pour moi, l’investissement durable est un verbe, car je veux orienter mon argent dans la direction sociale la plus positive possible. Je suis donc l’actualité de près et je continue à approfondir mes connaissances par tous les moyens possibles. »

À qui ou à quoi vous adressez-vous pour obtenir un conseil ?

« Je ne suis pas fan des finfluencers, car, pour eux, il s’agit quasi toujours de rendement. Le rendement est bien sûr un concept difficile : parle-t-on du court terme, du long terme ? Quels coûts impliquent-ils ? Le gouvernement introduit-il une taxe sur les plus-values ?… Savoir si j’aurais pu obtenir ou non un demi pour cent supplémentaire ne m’empêche pas de dormir. Ce qui m’importe vraiment, c’est à la fois les bénéfices financiers et l’impact durable. Quand on a un horizon d’investissement suffisamment long, on est toujours gagnant. S’agit-il du rendement maximal possible ? Peu importe. »

« Pour ceux qui souhaitent investir en toute connaissance de cause sans avoir à examiner en détail les aspects techniques des produits financiers, je recommande toujours le label Towards Sustainability »

« Pour moi, les ONG qui surveillent tous les aspects ESG des fonds, comme la World Benchmarking Alliance sous la houlette des Nations unies, sont une bonne source d’information. Le grand avantage, c’est qu’elles examinent non seulement les entreprises européennes ou américaines, assez faciles à analyser, mais aussi celles basées en Afrique et en Asie. »

Essayez-vous également d’encourager vos proches à investir durablement ?

« Tout le monde n’a pas les mêmes connaissances financières. Certains ont tendance à penser — à tort — que tous ces investissements durables relèvent du greenwashing. Mais ceux qui aspirent à un monde meilleur doivent aussi se rendre compte que faire ses achats chez l’agriculteur bio du coin a un impact limité, puisqu’il n’est pas coté en bourse ! Là où vous pouvez faire une vraie différence, c’est en faisant des choix éclairés qui incitent directement les grandes entreprises à améliorer leurs pratiques écologiques ainsi que leur impact social et leur gouvernance (ESG). »

Quels conseils donneriez-vous aux débutants souhaitant investir durablement ?

« La banque est un bon point de départ. Les banques sont légalement tenues de s’enquérir de vos préférences en matière de durabilité. Mon conseil principal serait cependant d’explorer le site web de Towards Sustainability pour déterminer les critères qui sont importants pour vous (énergie verte, émissions de CO2, biodiversité, conditions sociales…) tout en restant cohérent avec votre profil de risque. Et surtout, demandez à votre banquier ce qui fait qu’un fonds est durable. Si sa seule réponse est de vous dire que votre argent ne sera pas investi dans les armes controversées — ce qui est interdit par la loi en Belgique — cela devrait vous alerter. »

« Lors de conversations avec mes proches, je constate que de nombreuses personnes sous-estiment le pouvoir de l’action collective. Des recherches menées au Royaume-Uni montrent que le fait d’opter pour un fonds d’investissement durable a 26 fois plus d’impact que d’adopter un régime végétarien. Notre façon d’investir de l’argent a une réelle incidence. C’est pourquoi il est essentiel de continuer à avoir des conversations sur le sujet. »

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