Ne pas se focaliser sur la puissance du moteur

Non, aussi captivant soit ce sujet, je ne parlerai pas de voitures sportives. Car j’ai aujourd’hui un dilemme à vous soumettre. Imaginez que vous ayez le choix… En tant qu’exploitant de chemins de fer, investiriez-vous dans des moteurs de locomotives plus puissants, capables même de faire décoller une fusée, ou dans une technologie totalement neuve : une infrastructure à champ magnétique qui ferait léviter vos convois et battrait des records de vitesse ?

La réponse semble aller de soi : vous choisiriez la seconde solution, bien entendu. Mais cette réponse logique semble être biaisée quand on l’applique aux choix que font de façon récurrente les gestionnaires d’infrastructures informatiques. Trop souvent, ils se laissent séduire par les sirènes de leurs fournisseurs de hardware et de services, pour opter pour une architecture 3 tiers ou de type basic HCI (HyperConverged Infrastructure), avec des disques plus rapides (SSD), des fréquences d’horloge supérieures et une plus grande largeur de bande passante pour supporter plus de trafic. Bref, un moteur de fusée sur une loco. Mais c’est oublier que ce moteur ne pourra que sporadiquement être utilisé de façon optimale, l’infrastructure ne supportant que trop rarement ses hautes performances. Autrement dit : qui investit dans un framework pour des connexions réseaux et vitesses de stockage les plus rapides, peut déjà prévoir un investissement complémentaire en disques tout aussi véloces, afin de garantir un rendement optimal du framework.

Indépendamment de cela, tout investissement qui se limite à valoriser l’infrastructure HCI en oublie l’essentiel : le fait que l’hyperconvergence ne soit qu’un moyen, et non un objectif en soi. Elle doit contribuer à envisager les affaires de façon innovante, mais cette innovation va bien plus loin que l’infrastructure proprement dite. Un partenaire informatique qui, pour répondre à votre volonté de vous démarquer, se contenterait de vous proposer une HCI plus rapide, plus intelligente, plus robuste, ne ferait pas preuve de professionnalisme. Par contre, celui qui réfléchirait avec vous sur la façon dont votre infrastructure pourrait améliorer et accélérer le développement d’applications, tant dans votre entreprise que sur le cloud, mériterait toute votre attention. Voire davantage.

Une HCI a longtemps représenté le nec plus ultra en matière d’investissements en infrastructures. Mais les technologies ayant tant évolué, et avec elles les besoins des entreprises, l’hyperconvergence ne suffit plus pour garantir le niveau de flexibilité et d’innovation des entreprises. Aujourd’hui, on ne parle plus seulement de disques ultrarapides ou du chemin le plus court entre deux disques : dans les environnements cloud hybrides, vers lesquels nous évoluons inévitablement, la vitesse des disques SSD joue un rôle moins déterminant que, notamment, le choix de rapprocher tant que possible applications et données. Et de les dédoubler afin de garantir une disponibilité opérationnelle (quasiment) intégrale en cas de panne subite.

Les questions à poser à votre partenaire (d’infrastructure) informatique sont les suivantes : comment mon investissement contribue-t-il à l’exploitation optimale de l’infrastructure existante ? Quelles améliorations en termes de disponibilité et de délais de réaction des applications puis-je atteindre sans devoir envisager une mise à jour complète du hardware ? Et comment faire pour qu’une nouvelle application soit entièrement opérationnelle sans mettre en péril la sécurité et la convivialité d’emploi ?

Les investissements en HCI ont jadis été les meilleurs choix envisageables. Mais de nos jours, pour assurer une opérationnalité optimale des convois ferroviaires – c’est-à-dire : faire en sorte que les trains soient plus rapides, plus ponctuels et plus fiables -, vous avez tout intérêt à investir dans l’infrastructure ferroviaire plutôt que dans des locomotives et voitures.

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