La culture de la donnée reste le défi majeur
Très souvent, le département IT prend l’initiative dans la mise en oeuvre concrète de la stratégie de données d’une entreprise, en essayant de convaincre le métier de l’importance d’un tel projet de données. Mais l’exercice s’avère souvent périlleux. L’implémentation d’une plateforme de données ne représente pas le défi majeur, mais bien la nécessité de faire adhérer les personnes et les processus à un tel projet.
” La collecte et l’analyse de données n’a qu’un seul objectif “, estime Ben Vicca, Director Application Services chez Inetum-Realdolmen, ” à savoir permettre au métier de prendre les bonnes décisions. Pour ce faire, celui-ci a besoin d’informations, lesquelles s’appuient sur des données. En partant de ce principe, on se rend aisément compte que le département IT peut en effet utiliser les données à différentes fins, mais que la propriété finale doit toujours revenir au métier. “
” C’est pourquoi il importe de toujours analyser d’abord le type de données dont on a besoin dans la pratique “, note Ben Vicca. ” Pour y parvenir, il est important d’initier une certaine prise de conscience de la donnée. ” Celle-ci permet à l’entreprise de définir les bonnes priorités en termes de qualité des données – et donc de ne pas investir inutilement de l’énergie dans le traitement et la maintenance de données qui ne contribuent pas ou que peu aux demandes exprimées par le métier.
3 P
” De même, il est particulièrement important de bien comprendre que l’aspect technique d’un tel projet ne constitue qu’un élément parmi d’autres “, insiste Ben Vicca. ” Dans le domaine des données également, les 3 P sont importants : people, platform et process. ” Dès lors, l’implémentation de la plateforme de données ne représente pas le défi principal. D’ailleurs, une plateforme de données ne peut en soi apporter de véritable valeur ajoutée. ” Il est nettement plus difficile d’intégrer également les personnes et les processus dans le projet. Le meilleur moyen d’y parvenir est de créer un effet boule de neige. De commencer par des quick wins. Ceux-ci ne demandent en effet que peu d’efforts pour obtenir un résultat qui soit à la fois encourageant et clairement visible. “
Ces résultats suscitent l’inspiration et permettent dès lors de franchir l’étape suivante un peu plus facilement. Et donc de faire adhérer les collaborateurs au projet. Mais comment y parvenir concrètement ? ” Tant l’approche bottom-up que top-down est en principe possible “, observe Ben Vicca. ” Mais dans un monde idéal, mieux vaut combiner les deux. Dans le cas du top-down, la direction peut préciser clairement les objectifs qu’elle vise, tandis que le bottom-up est certes plus lent, mais est mieux supporté par les collaborateurs eux-mêmes. ” L’entreprise qui choisira de développer la culture de la donnée selon une démarche ascendante devra trouver des projets évocateurs.
Trop souvent, les entreprises entament leur projet de données par un investissement dans des outils.
Le métier et l’IT doivent se convaincre mutuellement
” On constate souvent que l’IT prend l’initiative et tente de convaincre le métier “, poursuit Ben Vicca. ” Mais cela reste quand même souvent un bras de fer perpétuel. En d’autres termes, si le métier est véritablement convaincu, l’IT aura plus de facilités de mener à bien le projet. Il est donc préférable que le métier et l’IT portent tous les deux ce projet. ” Faut-il y voir une nouvelle preuve de la traditionnelle problématique de l’alignement entre métier et IT ? ” Les choses sont cependant nettement plus faciles qu’il y a une vingtaine d’années “, nuance Ben Vicca. ” La numérisation a un impact majeur sur le métier, de telle sorte que par rapport au passé, le métier comprend désormais nettement mieux ce que fait l’IT. “
Gouvernance
Il n’empêche que dans l’approche de leur stratégie de données, les entreprises ne suivent pas toujours la meilleure voie. ” Elles investissent d’abord dans des outils “, remarque Ben Vicca, ” après quoi elles doivent constater que ces outils ne leur offrent aucune garantie quant à la qualité ou la complétude des données. ” Et ce n’est qu’ensuite qu’elles s’intéressent à la gouvernance des données. ” Or il serait évidemment préférable de définir au préalable les lignes de base, puis d’adapter le projet en cours de route. Il s’agit de bien comprendre que l’on n’a pas la science infuse, mais qu’il convient d’améliorer constamment les bonnes pratiques et de progresser ainsi pas à pas. “
Plus d’infos : inetum-realdolmen.world
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