Rendre les STEM attractives

Maryse Colson

S’il existe une parité dans les options STEM au niveau secondaire, elle disparaît souvent dans les études supérieures et encore plus nettement dans les carrières. C’est face à ce constat que se développe l’initiative ” Elles bougent ” en Belgique.

Selon le récent rapport ” Women in Digital “, à peine 17,7% des spécialistes IT en Belgique sont des femmes. Et sur 1.000 individus âgés de 20 à 29 ans diplômés en STEM, les femmes ne représentent qu’environ 7 individus, ce qui classe notre pays en 27e position au classement européen ” Women in Digital Scoreboard “. Pourtant, alors qu’il existe une parité entre garçons et filles dans le secondaire au niveau des STEM, elle disparaît dans les études supérieures.

D’abord en France

Et la situation en Europe n’est guère meilleure puisque selon l’étude de la Commission européenne ” Women in the Digital Age ” de 2018, les femmes représentent 52% de la population européenne mais n’occupent que 15% des emplois liés à l’ICT. Il était donc urgent d’agir, a estimé en 2006 l’association ” Elles bougent ” qui s’est fixé comme objectifs ” de s’attaquer au mal à la racine en faisant la promotion de ces études et de ces métiers auprès des filles dès leur plus jeune âge, à savoir la 4e année primaire. C’est là une particularité de l’association “, insiste d’emblée Maryse Colson, ‘culture manager’ chez Euranova (société de services spécialisée dans le big data et l’intelligence artificielle) et initiatrice du projet ” Elles bougent ” en Belgique.

Notre mission première consistera à évangéliser et à informer. ” – MARYSE COLSON, initiatrice du projet ‘Elles bougent’ en Belgique.

L’association s’adresse à la fois aux entreprises qui, via des marraines passionnées, peuvent guider les adolescentes dans leurs choix d’orientation à travers des événements et rencontres, mais aussi aux établissements d’enseignement supérieur, moyen et même primaire. Et si la priorité est mise sur les femmes/filles, les hommes ne sont pas exclus et peuvent faire office de ‘relais’. De même, les parents et les enseignants sont sollicités à rejoindre le projet.

Désormais aussi en Belgique

” Elles bougent ” compte 7.500 marraines en France et Outre-Mer, 285 entreprises partenaires et 1.300 collèges et hautes écoles associées. Avec de très nombreuses manifestations, parmi lesquelles les Challenges InnovaTech, la Girls on the Move Week, les Trophées de l’Égalité, la Smart City Week, etc., outre de très nombreux événements sectoriels.

Désireuse d’étendre ses actions en Belgique, l’association vient de créer une antenne dans notre pays. ” Nous recherchons des marraines et relais au sein d’entreprises. Il s’agit de femmes ingénieures, techniciennes ou ayant une formation scientifique, et qui ont la passion de leur secteur et souhaitent la partager. Mais nous invitons également les hommes à s’engager et à insuffler l’envie d’oser les métiers scientifiques et techniques “, précise encore Maryse Colson.

L’initiative se veut nationale (les échanges se font essentiellement en anglais) et compte déjà trois entreprises partenaires. ” Nous allons commencer par activer nos réseaux de relations et sensibiliser d’abord les élèves du primaire. Et d’ici la fin de l’année, nous espérons rassembler une dizaine d’entreprises et une cinquantaine de marraines. Notre mission première consistera à évangéliser et à informer, ajoute Maryse Colson. Et il y a clairement un intérêt vu l’accueil réservé d’emblée à notre association. ”

Reste à espérer que ” Elles bougent ” fera évoluer les mentalités et démonter les préjugés sur les métiers technologiques. D’autant que selon la fédération sectorielle Agoria, s’il n’y a jamais eu autant de personnes travaillant dans le secteur technologique au cours des 10 dernières années, le nombre de postes vacants a atteint un niveau record de 21.000.

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