Pourquoi l’edge computing n’est pas qu’une mode

Kristof van der stadt

Durant des années – sinon une décennie -, le cloud a été présenté comme le moteur par excellence de la transformation numérique. Aujourd’hui, le cloud est une réalité dans une majorité d’entreprises, du moins dans une partie de leur architecture. Mais désormais, tout tourne autour de l’ edge computing, entendez traiter la donnée au plus près de l’infrastructure. Déporter de la puissance de calcul vers l’edge est nécessaire car le cloud seul n’y arrivera pas : tel est le nouveau message des fournisseurs à leurs clients et prospects. Certes, il est clair que les vendeurs ont tout intérêt à pousser cette nouvelle technologie pour atteindre leurs objectifs de vente.

Le cloud n’est pas la recette magique pour le département IT.

Pourtant, il y a une part de vérité dans ce message. Le cloud n’est en effet pas la recette magique pour le département IT. De nombreuses entreprises se rendent en effet peu à peu compte que le stockage de certaines données sur site peut se révéler plus économique. Et toutes les données doivent-elles forcément migrer dans le cloud ? Les pannes constatées ces derniers mois et années chez de grands fournisseurs montrent clairement – et douloureusement – que le cloud n’est pas infaillible et qu’une disponibilité à 100% reste un leurre. De même, la conformité et les exigences de vie privée – RGPD, cela vous dit quelque chose ? – incitent certaines organisations à disposer de leur propre stockage et d’une infrastructure interne. Pas étonnant que le modèle hybride s’impose désormais, associant cloud public et cloud privé.

Mais la lacune technologique la plus marquante du cloud est la latence. Pour certaines applications (en temps réel), l’effet de retard est trop important. Car il est parfois question de millisecondes. C’est pourquoi les fournisseurs de centres de données investissent désormais dans des ‘extensions’ locales de leur cloud. Car l’edge computing solutionne parfaitement la question de la latence : la puissance de calcul est en effet déportée vers la périphérie du réseau au lieu de se situer dans un cloud n’importe où dans le monde. Aujourd’hui, la voiture autonome constitue le cas d’école typique – tout comme la 5G – de l’edge. Mais d’autres secteurs peuvent certainement en tirer parti. Ainsi, l’assembleur et fondeur Foxconn utilise un ‘edge appliance’ pour faire de l’analyse vidéo intelligente en temps réel sur l’assemblage de ses serveurs et vérifier ainsi si un câble est mal placé ou une puce pas bien positionnée. Mais d’autres applications industrielles d’automatisation pourraient exploiter l’edge, comme la maintenance prédictive. Bref, tous les cas où une analyse rapide d’un jeu de données se révèle nécessaire.

Selon Gartner, quelque 10% de l’ensemble des données d’une entreprise sont traitées en dehors des centres de données traditionnels et autres clouds. Et d’ici 2020, l’analyse estime que plus de la moitié de toutes les données sera produite et traitée dans l’edge. Is edge eating the cloud ? Pas encore, mais les grands acteurs cloud anticipent le mouvement. Espérons que vous n’êtes pas encore saturé par l’edge car vous en entendrez encore beaucoup parler cette année.

Rédacteur en chef de Data News

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