Les banques font leurs premiers pas dans le métavers

"Il faut s'équiper d'un casque sur la tête pour comprendre le véritable potentiel du métavers." Michael Moerman, partner chez Capco Canada

Le métavers semble désormais trouver sa voie dans le secteur financier. Selon la banque américaine JPMorgan, cette opportunité pourrait générer un milliard de dollars.

“Le métavers est un monde virtuel connecté qui permet des collaborations poussées, résume Michael Moerman, partenaire auprès de la société de consultance Capco Canada. Les interactions humaines dans le métavers sont nettement plus riches qu’avec Microsoft Teams ou Zoom, précisément du fait du caractère virtuel et immersif.”

Après plus de 20 ans dans le secteur bancaire, Michael Moerman s’est tourné vers la consultance dans le monde financier. Il s’y est spécialisé dans la technologie et dans la manière de transformer le secteur. “C’est un spectre large, reconnaît-il. Mais aujourd’hui, l’attention se focalise sur le métavers.” Capco a d’ailleurs mis sur pied une cellule spécifique qui s’intéresse à l’ensemble des aspects liés à l’immersion humaine, comme la conception, l’interaction avec le matériel et les avatars.

Sur invitation

Pour le développement de services, Capco s’est surtout tournée vers le métavers privé. “C’est un métavers de type ‘sur invitation’ pour les entreprises et les banques, au sein duquel vous pouvez inviter des personnes dans un écosystème fermé et leur fournir des services.” Cette approche offre aux banques de nouvelles perspectives d’élargir leur offre de services au niveau virtuel et d’interagir davantage avec les clients.

C’est surtout dans le domaine de la banque privée et de la gestion de patrimoine que les opportunités apparaissent. “Constituer un portefeuille d’investissement et en discuter dans un environnement virtuel personnalisé induit davantage d’implication et d’impact”, estime Michael Moerman. De même, pour les spéculateurs qui doivent contrôler simultanément plusieurs écrans et exécuter rapidement des transactions, le métavers offre un extension virtuelle parfaite.

Evolution fondamentale

Michael Moerman se dit convaincu que le métavers aura un impact plus important que toute autre technologie déployée jusqu’ici dans le monde des banques et des assurances. “Précisément de par son caractère virtuel. La révolution mobile a induit une perte d’implication du client. L’impact de la réalité virtuelle sur l’engagement du client est nettement plus important.”

A ce jour, les cas d’utilisation sont restreints. Capco s’efforce de familiariser les clients avec le potentiel de la technologie en les plongeant dans le métavers. “Par exemple en faisant se dérouler le processus d’engagement de nouveaux collaborateurs de manière totalement virtuelle ou dans le cadre de simulations.” De même, le métavers permet à des managers d’entrer en contact avec leurs collaborateurs à un niveau plus personnel, estime encore Michael Moerman. L’expérience est alors nettement différente de celle d’une réunion classique par vidéo.

Marketing

Les banques et assurances ne s’investissent pour l’instant qu’avec prudence dans le métavers lorsqu’il s’agit du véritable service à la clientèle. “Elles se limitent surtout à des opérations de marketing, précise Michael Moerman. Pour l’instant, ce n’est simplement pas encore suffisamment attractif pour exécuter des transactions dans un environnement virtuel.”

A l’en croire, le métavers sert d’abord surtout à présenter aux clients des banques les possibilités et l’éventail de services dans un monde virtuel, tout comme Capco le fait pour ses propres clients. “Il faut s’équiper d’un casque sur la tête pour comprendre le véritable potentiel.”

Obstacles

A cet égard, le matériel constitue actuellement un obstacle majeur: celui-ci est coûteux et pas encore largement répandu. “L’arrivée de nouveaux casques de Meta fin octobre et d’Apple début 2023 devrait nous permettre d’aller un pas plus loin”, pense Michael Moerman. Ces casques offriront une meilleure expérience de la réalité mélangée. “Il peut s’agit d’un bonne première approche pour les utilisateurs qui ne sont pas encore totalement prêts pour le monde virtuel.”

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