“Le véritable cas d’usage de la 5G réside dans le service”

Grâce au réseau 5G d'Orange Belgique, les employés de BASF utilisent une sorte d'application "push-to-talk" sur leur smartphone.

Alors que les opérateurs s’activent à tester et à déployer des projets pilotes, la mise aux enchères du spectre 5G approche à grands pas. Peu à peu, le positionnement de marché des fournisseurs de 5G tend à se préciser. La technologie a le potentiel de transformer des secteurs entiers. Dans le même temps, il apparaît comme c’est souvent le cas qu’il ne s’agit pas tant d’une question de technologie que de mise en oeuvre pratique.

“Il ne faudrait pas considérer la 5G simplement comme une nouvelle technologie”, estime Werner De Laet, Chief Enterprise Officer chez Orange Belgium. “La 5G modifie la manière dont une entreprise opère.” C’est ainsi que dans l’industrie, la 5G pourrait être la clé du rapprochement entre IT et OT, alors qu’il s’agissait jusqu’ici encore de deux domaines strictement scindés. Il ne faudrait toutefois pas en déduire que nous n’utiliserons plus que la 5G à l’avenir. L’adoption sera progressive et augmentera avec le volume d’appareils 5G disponibles.

“La principale différence par rapport aux générations précédentes de connectivité mobile est que la 5G a la capacité de développer de nouvelles applications en les combinant à d’autres technologies émergentes”, insiste Werner De Laet. “Et notamment utiliser l’IA pour l’analyse en temps réel de vidéos, ce qui était autrefois impossible.” C’est précisément cet aspect qui permet d’imaginer de nouvelles applications très innovantes. C’est ainsi qu’Orange Belgium stimule ce type de cas d’usage dans ses labos 5G d’Anvers et de Liège.

Werner De Laet, Chief Enterprise Officer chez Orange Belgium
Werner De Laet, Chief Enterprise Officer chez Orange Belgium

Drones et trains autonomes

Entre-temps, Orange Belgium déploie également différents projets dans le port d’Anvers, notamment pour BASF. Via le réseau 5G, les employés de BASF utilisent une sorte d’application push-to-talk sur leur smartphone au lieu d’un talkie-walkie classique. Celle-ci est rendue possible grâce au slicing : l’application se voit attribuer une partie de la bande passante – une tranche ou ‘slice’ du réseau 5G public.

“Il existe dans le port de très nombreuses applications potentielles pour la 5G”, note Werner De Laet. “Songez au contrôle visuel de vannes dans des installations chimiques, avec une disponibilité en temps réel d’images en HD qui sont analysées grâce à l’IA et renvoyées sans latence.” Une telle solution permet de gérer les installations de manière très ciblée, sans que des personnes ne doivent effectuer des contrôles sur place. Un peu dans le même ordre d’idées, Orange a mis en place avec la start-up gantoise Otiv un projet portant sur les trains de marchandises autonomes. Les images de caméras permettent de ranger et de manoeuvrer les trains de manière nettement plus sécurisée, et remplacent la personne qui, à l’aide d’un drapeau, transmet les signaux au machiniste. Il s’agit là d’une première étape vers de futurs trains autonomes.

Le MPN comme phase transitoire

Orange estime que la solution réside plutôt dans le modèle hybride où une entreprise exploite une tranche privée d’un réseau 5G public. “A mon avis, une telle solution se révèle facilement 30% moins chère qu’un MPN 5G (Mobile Private Network)”, calcule Werner De Laet. “Si une entreprise assure elle-même la maintenance de son réseau 5G privé, elle joue en fait le rôle de l’opérateur. Or c’est précisément ce que ne veulent pas la plupart des entreprises.”

La 5G a rendu possible toutes sortes de nouvelles applications qui n’étaient autrefois tout simplement pas faisables techniquement, comme l’analyse en temps réel de vidéos grâce à l’IA.

Si une entreprise opte néanmoins pour un MPN, il s’agit là d’une solution transitoire. “Autrefois, les entreprises géraient leur propre centre de données, alors qu’aujourd’hui, elles investissent massivement dans le cloud. A mon avis, c’est la même évolution que va connaître le MPN. A terme en effet, les entreprises ne voudront plus assumer le rôle de ‘petit opérateur’ pour leur réseau mobile privé.”

Le service fait la différence

Mais la manière dont le marché de la 5G évoluera par la suite sera en tout cas différente de celle de la 4G. Werner De Laet : “Ce n’est pas uniquement une question de couverture, comme avec la 4G. La véritable dimension pratique de la 5G réside dans le service.” Les observateurs estiment que la mise aux enchères des licences 5G marquera le véritable démarrage de la 5G en Belgique. Et tant mieux. “En Asie, la 5G s’est déjà traduite par une véritable révolution”, conclut Werner De Laet. “D’ailleurs, les premiers tests sur la 6G sont déjà en cours dans la région.”

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