Zuckerberg n’envisage pas de se retirer après le scandale PR
Mark Zuckerberg n’envisage pas de démissionner de sa fonction de président et CEO de Facebook. Il défend aussi bec et ongles son bras droit, Sheryl Sandberg, après que l’entreprise ait loué les services d’une agence PR pour noircir la concurrence.
Telle était la teneur de l’article publié la semaine dernière dans le New York Times. Le journal, dont les journalistes ont rencontré plus de cinquante sources, y affirme que Facebook a fait appel à l’agence PR Definers pour déblatérer contre Google et Apple. Des esprits critiques à l’égard de Facebook ont également été liés par l’agence PR au milliardaire George Soros, et Definers les aurait associés à des théories antisémites.
Suite à la publication de l’article, Facebook a déjà fait savoir que son contenu était faux. Il n’en reste pas moins que le New York Times s’en tient à ses propos et que des notes internes de Facebook confirment entre-temps que la teneur dudit article est en grande partie correcte. Pour sa part, Zuckerberg continue de mettre publiquement en doute toute cette affaire.
Dans une interview accordée à CNN Business, Mark Zuckerberg, directeur de Facebook, affirme certes que la critique visant les principaux sujets abordés est justifiée, mais selon lui, son entreprise a une autre vision que celle des journalistes qui ont rédigé ledit article. Voilà pourquoi il le réfute.
“Pour moi, cet article n’est pas correct. Nous avons parlé avec les journalistes avant la publication de l’article et sur base de ce que nous y avons lu, pas mal de choses qui s’y trouvaient, étaient fausses, mais ils ont quand même décidé de le publier.”
Entre-temps, Techcrunch a réussi à mettre la main sur deux notes internes de Facebook: l’une du chargé de la communication en partance Elliot Schrage et l’autre de Sheryl Sandberg, le numéro 2 de Facebook. Schrage avait annoncé son départ avant l’été déjà suite au scandale Cambridge Analytica, mais est resté en place jusqu’à ce qu’un successeur lui soit trouvé. Ce successeur n’est autre que l’ex-ministre britannique Nick Clegg.
Noircir Apple et Google certes, mais pas d’antisémitisme
Dans son mémo, Schrage écrit qu’il a loué les services de l’agence PR Definers pour propager des histoires négatives à propos d’Apple, de Google et d’autres concurrents encore. Mais que l’objectif n’a jamais été de diffuser de fausses nouvelles sous la forme de théories antisémites liées à George Soros.
Il convient de préciser ici que la limite est très ténue dans la mesure où Schrage a vraiment demandé à Definers de mener une enquête sur Soros, après que ce dernier se soit montré très critique à l’égard de Facebook. C’est ainsi que l’agence a découvert qu’il avait soutenu financièrement une campagne anti-Facebook.
Responsabilité
Schrage déclare en tout cas que lui, Zuckerberg et Sandberg sont responsables de cette situation. Dans un mémo de réaction, Sandberg semble d’abord confirmer porter l’entière responsabilité du travail du service de communication de Facebook et de l’agence PR Definers.
Dans le deuxième alinéa de son mémo, elle change cependant quelque peu d’avis et insiste sur le fait qu’elle ne se souvient pas avoir eu recours à Definers et ce, même si, après un examen approfondi, le nom de l’agence soit apparu ci et là dans ses courriels. Elle répète toutefois que l’objectif n’a jamais été de lier Soros ou d’autres à des théories antisémites.
Pas de démission
A CNN, Zuckerberg déclare qu’après les nombreux scandales de l’année écoulée, il ne souhaite pas démissionner de sa fonction de président de Facebook. Et il ne manque pas de protéger Sandberg: “Sheryl est une personne importante de l’entreprise. Elle ne compte pas ses efforts pour relever les immenses défis qui sont les nôtres. Je suis fier du travail que nous avons accompli conjointement et j’espère que nous pourrons continuer de collaborer des décennies durant.”
En résumé, il semble que Facebook n’envisage pas de réorganiser sa haute direction. Cet été, le chef de la sécurité s’en était déjà allé, alors que le responsable de la communication est donc en partance et que les fondateurs de Whatsapp et Instagram ont entre-temps quitté le navire. Mais pour Zuckerberg et Sandberg, une telle perspective n’est momentanément pas envisageable, malgré les critiques qui s’élèvent aussi contre le fait que Zuckerberg soit à la fois CEO et président de l’entreprise.
Il n’y a pas de raison non plus d’en arriver là. Même si Facebook est une entreprise cotée à la bourse, elle a organisé sa structure d’actions de telle façon que Zuckerberg lui-même possède les pleins pouvoirs décisionnels et fait donc comme il l’entend, aussi longtemps que Facebook demeure suffisamment rentable.
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