Tim Berners-Lee remporte le Turing Award

Tim Berners-Lee © .
Pieter Van Nuffel Journalist DataNews

Le Turing Award, en quelque sorte le ‘Prix Nobel pour l’Informatique’, a été décerné à Tim Berners-Lee. Il a reçu ce prix pour avoir inventé le World Wide Web. Cette récompense est financée par Google et s’accompagne d’une somme d’un million de dollars.

Berners-Lee a effectué des études de physicien à l’université d’Oxford. Ensuite, il a travaillé au CERN, cet institut de recherche, où un grand nombre de scientifiques collaborent à un accélérateur de particules et doivent par conséquent s’échanger beaucoup d’informations à propos de leurs expériences. Voilà pourquoi Berners-Lee a voulu développer un système permettant aux collaborateurs du CERN de partager des documents contenant des hyperliens renvoyant à d’autres documents. Le 6 août 1991, Berners-Lee lança le tout premier site web:http://info.cern.ch. Conjointement avec le Belge Robert Cailliau, il étendit son système qui devint alors le World Wide Web tel qu’on le connaît aujourd’hui. Deux ans plus tard, on dénombrait déjà plus de 3.000 sites web, alors qu’aujourd’hui, il y en a plus d’un milliard.

Vicki Hanson, directeur de l’Association for Computing Machinery (l’organisation scientifique qui décerne le prix) a insisté sur l’énorme impact qu’a (eu) son invention sur notre société. “Même si l’année 1991 n’est pas encore si loin de nous, il est malaisé aujourd’hui de s’imaginer un monde sans l’invention de Tim Berners-Lee. Il a mis au point non seulement les URI (Uniform Resource Identifiers) et les navigateurs web, mais il a développé aussi une vision cohérente de la manière dont tous les éléments devaient collaborer pour en arriver au World Wide Web.”

Le web ouvert menacé

Depuis le tout début, Berners-Lee a toujours été un ardent défenseur de la neutralité du net: son invention devait rester ‘ouverte’ pour tous, et les fournisseurs n’était pas autorisés à accorder de priorité à des entreprises prêtes à payer dans ce but.

Après avoir reçu son prix, il exprima sa préoccupation à propos des évolutions aux Etats-Unis, où l’administration Trump entend supprimer la neutralité du net et la législation sur le respect de la vie privée. Dans une interview accordée au Guardian, il a fait part de son indignation au sujet de la résolution récemment adoptée, par laquelle les fournisseurs internet américains peuvent vendre l’historique de navigation de leurs utilisateurs. Le mois dernier encore, Berners-Lee publia une lettre dans laquelle il s’opposait à trois tendances inquiétantes qui menacent, selon lui, l’ouverture du web.

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