TikTok anticipe la réglementation et rend le code de ses algorithmes public

© Belga
Els Bellens

Dans un communiqué posté sur son blog, Kevin Mayer, le CEO de TikTok, annonce que l’entreprise met en place un ‘Transparency and Accountability Center’. Cela implique que l’entreprise va entre autres rendre public le code de pilotage de ses algorithmes, afin que des spécialistes externes puissent l’examiner. Ce faisant, TikTok devrait “anticiper la réglementation” et encourager ses concurrents à faire de même.

En rendant le code public, les experts pourront voir comment les algorithmes proposent certaines vidéos à des utilisateurs spécifiques et comment les vidéos sont diffusées via la plate-forme. Il en résulte que des personnes à l’extérieur de TikTok pourront modérer en temps réel.

Le timing de ce communiqué est intéressant dans la mesure où les géants technologiques américains doivent à présent se justifier devant la chambre des représentants des Etats-Unis pour des (présumées) positions monopolistiques. TikTok se présente comme un concurrent de poids qui devrait faire en sorte que les géants américains n’absorbent pas la totalité du marché. Mayer: “Nous pensons que tout le monde peut tirer parti d’une concurrence loyale, et si des entreprises veulent lancer des produits concurrents, nous leur disons simplement: ‘Allez-y’.” Et Mayer de cibler directement Reels, la nouvelle fonction à la TikTok d’Instagram, qui fait partie de Facebook.

Mais Mayer est aussi bien conscient des soucis des autorités américaines à propos de la technologie chinoise. Voici ce qu’il en dit: “Tout le secteur est examiné à la loupe et à juste titre. Mais nous sommes encore plus sévèrement jugés, parce que nous sommes une entreprise chinoise. Mais nous l’acceptons et nous saisissons l’opportunité qui nous est offerte pour apaiser le public en nous montrant transparents et en prenant nos responsabilités.”

Le fait de rendre public le code-source est une stratégie que d’autres firmes technologiques sous pression ont déjà utilisée. C’est ainsi que la chinoise Huawei a créé l’année dernière un Cyber Security Transparency Center à Bruxelles. Et que Kaspersky, le fournisseur de produits de sécurité d’origine russe, fit quelque chose de similaire avec un centre de données en Suisse.

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