Test: Fitbit Sense face à Withings ScanWatch – ni gagnant ni perdant

A gauche la Fitbit Sense et à droite la Withings ScanWatch. © Withings

Titre - Smartwatches

Michel van der Ven
Michel van der Ven Redacteur chez Data News.

Alors que les premières montres intelligentes n’intégraient rien de plus que l’un ou l’autre compteur de pas améliorés, les modèles actuels brillent réellement par leur intelligence, puisqu’ils incorporent même un électrocardiogramme (ECG) ou un indicateur de saturation en oxygène. Ces dernières semaines, nous nous sommes baladés avec au poignet deux nouveautés: Fitbit Sense et Withings ScanWatch.

La Fitbit Sense a pas mal de ressemblances avec la Fitbit Versa 3, nouvelle elle aussi. Même leur design est quasiment identique. La différence de prix de cent euros exactement (la Sense coûte 330 euros) se justifie surtout par plusieurs capteurs et possibilités supplémentaires. Il s’agit tout particulièrement d’un moniteur ECG de vidéos du coeur, d’un capteur d’activités EDA (électro-dermique) capable d’enregistrer le degré de stress (sur base de la conductibilité de la peau) et d’un capteur de la température dermique. N’attendez du reste pas de ce dernier une alternative à un thermomètre numérique. La seule chose que fait en effet ce capteur, durant la nuit, c’est d’enregistrer les changements de la température de la peau. Durant notre test, ces différences étaient minimes, mais selon Fitbit, le gadget pourrait détecter les premiers symptômes de la fièvre, d’une maladie ou le début d’une nouvelle menstruation.

Look classique

De l’autre côté du ring, on trouve la nouvelle Withings ScanWatch, disponible en 38 et 42 mm et offrant un cadran blanc ou noir. En fonction du format, elle revient à 280 ou à 300 euros. Ce modèle, successeur de la Steel HR, se présente encore et toujours comme une montre classique avec cadran intégrant un mini-écran rond stylé (il est du reste quelque peu bizarre de voir comment les aiguilles ‘s’éclipsent’ automatiquement pour ne rien bloquer dès qu’on presse le ‘remontoir’).

La Withings ScanWatch. Etanche évidemment.
La Withings ScanWatch. Etanche évidemment.© Withings

La petite aiguille en bas représente le nombre de pas, où ‘100 pour cent’ correspond à l’idéal quotidien (ajustable, mais faites de préférence au moins 10.000 pas par jour). La différence avec la Steel HR réside une fois encore dans une série de fonctions sophistiquées et plus particulièrement le moniteur ECG et l’indicateur de saturation en oxygène (SpO2). La Sense enregistre en outre la quantité d’oxygène dans le sang, mais depuis 2017 déjà, tel est quasiment le cas pour tous les top-modèles de Fitbit.

Les indicateurs ECG et SpO2 sont sans aucun doute les principaux capteurs sur les deux montres. Les valeurs mesurées peuvent en effet être des indications bien réelles de problèmes de santé sous-jacents. Un électrocardiogramme offre bien plus d’informations qu’un contrôleur de pouls classique et peut par exemple aussi détecter la fibrillation auriculaire, un trouble du rythme cardiaque qui génère un pouls irrégulier et souvent trop rapide. Ce type de mesure n’est du reste pas automatisé, à l’instar d’une mesure du pouls normale. Pour un ECG, il convient évidemment de s’asseoir et de saisir pendant une demi-minute les bords de la montre. A l’expiration de ce délai, l’appli affichera tous les détails de la mesure.

Covid-19

Pour ce qui est de la saturation en oxygène, les valeurs chez une personne en bonne santé varient entre 95 et 100 pour cent. Des valeurs inférieures peuvent être un indicateur d’une affection. Cela peut être de l’asthme jusqu’au corona en passant par une maladie pulmonaire obstructive chronique. Comment cet enregistrement se passe-t-il sur le plan technique? Et bien, un sang riche en oxygène réfléchit davantage la lumière rouge que la lumière infrarouge. Par contre, un sang (plus) pauvre en oxygène réfléchit davantage la lumière infrarouge que la lumière rouge – et tout cela via les capteurs installés côté poignet sur la montre. Comme le modèle Fitbit enregistre ce paramètre la nuit également, la montre pourrait en théorie poser un diagnostic d’apnée du sommeil. Mais cela, le fabricant ne le peut officiellement pas encore. Voilà pourquoi Fitbit s’en tient sur ce point à des ‘valeurs estimées’ à partir desquelles l’utilisateur tirera ses propres conclusions.

A noter une différence étonnante: chez la Withings ScanWatch, les fonctions ECG et SpO2 sont intégrées par défaut, alors que chez la Fitbit Sesnse, il faut les installer séparément. Si cela n’est pas grave en soi, il n’empêche que Fitbit enfouit ce genre de fonction bien trop en profondeur. C’et ainsi que la fonction SpO2 est une sorte de ‘cadran’ qu’il faut télécharger, alors que l’appli ECG n’est opérationnelle qu’au terme d’un très long détour dont nous vous épargnerons les détails ici.

Fitbit et les interfaces, que voilà une relation difficile! Du moins jusqu’à ce que Google engloutisse l’entreprise, si elle obtient un de ces jours le feu vert de la Commission européenne et si elle met les choses en ordre. La facilité d’emploi de la Sense est en tout sas encore loin d’être évidente. Certes, on peut via l’écran tactile balayer effectivement partout, mais très vite, on se retrouve complètement dans la panade. Comment faire alors machine arrière? Apprendre de ses erreurs cela s’appelle, et cela s’applique à tous les modèles Fibit existants. On n’y trouve en effet aucune logique, et ce n’est pas le nouveau bouton tactile à la gauche du boîtier (pourquoi pas à droite comme sur quasiment n’importe quel autre ‘wearable’) qui apporte une amélioration: il est possible de cliquer une fois, deux fois, de maintenir la pression, voire de programmer,… cela s’avère trop compliqué, Fitbit! Pour savoir comment faire, tourne-toi donc tout simplement vers l’Apple Watch.

La Fitbit Sense dans l'une de ses nombreuses variantes disponibles.
La Fitbit Sense dans l’une de ses nombreuses variantes disponibles.© Fitbit

Graphiques très clairs

A présent que nous avons craché notre fiel, sachez que l’interface capricieuse n’a heureusement pas d’impact sur la fonctionnalité ou les performances de la Fitbit Sense – surtout pas une fois les réglages terminés. Les mesures effectuées par le gadget sont très fiables, mais cela, nous le savions déjà avec les modèles Fitbit précédents, et l’appli connexe introduit parfaitement les données enregistrées dans des graphiques très clairs.

Sur ce point, la Withings ScanWatch accuse à peine du retard. Health Mate est elle aussi une appli de valeur et claire, proposant des données détaillées: du nombre de pas accomplis, en passant par le pouls moyen, jusqu’à la qualité du sommeil.

Malgré les nombreuses ressemblances (y compris le fait que les deux montres sont étanches), nous avons découvert aussi pas mal de différences durant le test. C’est que seule la Fitbit embarque une puce GPS: quiconque veut passer en revue ses activités extérieures, ne devra donc plus trimbaler son smartphone avec lui. Ce qu’il y a d’unique à la Sense, ce sont aussi le micro et le haut-parleur intégrés pour prendre les appels et répondre aux SMS. Vous pourrez même bientôt mettre à l’ouvrage Google Assistent au moyen d’une commande vocale.

La Withings ScanWatch, à l’autre extrémité du ring, ne dispose pas de ces trucs, mais riposte avec une autre caractéristique: l’autonomie. La Fitbit Sense entièrement rechargée tient le coup six jours durant, ce qui n’est à coup sûr pas mal du tout. Mais la batterie de la ScanWatch, elle, offre sans problème une autonomie de trente jours, et même ensuite encore vingt jours de ‘power’ pour l’affichage de l’heure et le suivi des activités. Quasiment infatigable donc, cette montre, et cela a évidemment beaucoup, sinon tout à voir avec l’absence d’un écran amoled full-size.

Autre atout de la Fitbit: il est possible d’y installer, comme sur une véritable montre connectée, quelques applis pratiques. N’attendez certainement pas l’écosystème d’une Apple Watch, mais vous disposerez par exemple d’un agenda, de la météo et de l’accès à votre musique favorite sur Spotify ou Deezer. La Fitbit s’avère également le meilleur choix si vous êtes féru de programmes d’accompagnement en vue d’atteindre certains objectifs (d’entraînement): cela déborde littéralement dans l’appli avec des descriptifs d’exercices pour vous aérer l’esprit, mieux dormir ou manger plus sainement. Contre paiement, vous pourrez aussi opter pour des fonctions Premium: analyses sophistiquées du sommeil, rapports de santé approfondis et bien d’autres choses encore.

 

Au début du test, les wearables de Fitbit et Withings se ressemblaient pas mal avec des gadgets similaires dans le domaine du monitoring ECG, de l’indicateur de saturation en oxygène et de toutes les fonctions classiques d’un traceur d’activités, comme le comptage des pas accomplis et des calories brûlées, l’enregistrement du rythme cardiaque et l’analyse du sommeil. Mais après les avoir utilisées toutes les deux pendant quelques semaines, nous pouvons dire qu’elles s’adressent quand même à deux groupes-cibles différents. Il n’y a rien de mal là-dedans, vous direz-nous, sans compter que cela a pour nous l’avantage supplémentaire de ne pas devoir désigner un vainqueur absolu. En résumé, la Fitbit Sense est la montre du sportif qui a besoin d’une fonction GPS et des applis connexes autour du poignet. Quant à la Withings ScanWatch, elle vise davantage l’amateur de montres classiques, qui veut cependant aussi disposer des gadgets high-tech nécessaires. Pour ce qui est des fonctions vraiment sophistiquées (ECG, SpO2,…), les deux montres se tiennent de très près. Alors pour savoir quel est le modèle qui vous convient le mieux, mieux vaut y réfléchir posément à deux fois…

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