Proximus accélère le déploiement de la fibre optique via Eurofiber et Delta Fiber

Guillaume Boutin, CEO de Proximus.

Afin d’accélérer encore l’ambition exprimée de fournir d’ici 2025 la fibre optique à 2,4 millions de ménages et d’entreprises, Proximus annonce avoir conclu des accords avec Eurofiber et Delta Fiber.

Fin mars, Proximus faisait part de son ambition d’accélérer le déploiement de son réseau de fibre optique dans le but d’y connecter 2,4 millions d’habitations et d’entreprises pour 2025. Pour y arriver, Proximus a à présent conclu des accords avec deux firmes néerlandaises spécialisées: Eurofiber et Delta Fiber. “L’objectif est d’effectuer une accélération sensible de quelque 30% par rapport à notre objectif qui est de connecter 2,4 millions d’habitations et d’entreprises à la fibre à l’horizon 2025”, déclare le CEO de Proximus, Guillaume Boutin. Cela correspond à une couverture en fibre de 50% environ.

D’ici 2028, le compteur devrait atteindre 4,2 millions de ménages connectés, ce qui correspondrait à plus de septante pour cent de couverture des ménages belges. “C’est notre ambition aujourd’hui, mais certainement pas le but final”, déclare le CTO Geert Standaert. “Il s’agit là d’une accélération de l’accélération que nous avions annoncée en mars.”

Dans une récente interview accordée à Data News, Standaert déclarait que Proximus ciblait 400.000 connexions par an. Suite à la propagation du coronavirus, l’entreprise a connu cette année du retard, mais elle espère le rattraper. “La machine s’est arrêtée, mais nous flirtons à présent avec les 20.000 connexions par mois.”

Delta Fiber en Flandre, Eurofiber en Wallonie

Conjointement avec Delta Fiber, Proximus entend développer un réseau en fibre optique dans différentes villes et contrées en Flandre. Il en ira de même avec Eurofiber en Wallonie.

La structure exacte sera définie dans les prochains mois, mais Proximus vise des co-entreprises (joint-ventures). L’objectif de cette collaboration est de pouvoir connecter à la fibre quelque 1,5 million d’habitations et d’entreprises en Flandre et 500.000 en Wallonie. Cela pourrait donner l’impression qu’on accorde plus d’attention à la Flandre, mais Proximus insiste sur le fait que les deux parties du pays seront traitées équitablement dans le déploiement global.

Pourquoi des partenaires néerlandais?

Le fait que Proximus opte pour deux acteurs néerlandais, est dû à leur expertise spécifique. Eurofiber est déjà actif dans notre pays, surtout en matière de réseaux en fibre optique sur le marché professionnel. Quant à Delta Fiber, il possède principalement de l’expertise dans le déploiement efficient de la fibre optique dans des zones moins densément peuplées. “Nous, nous possédons essentiellement de l’expertise dans les régions denses comme les centres-villes. La combinaison des deux forme le mix idéal pour un déploiement rapide et efficient”, explique Standaert.

“Nous recherchons des partenaires industriels expérimentés, capables de compléter les équipes de Proximus. C’est précisément ce que nous avons trouvé en Delta Fiber et Eurofiber”, explique le CEO Guillaume Boutin.

Proximus ne fonctionne en fait plus depuis assez longtemps avec des partenaires. Au début des plans en matière de fibre optique en 2016, l’entreprise travailla avec une série de partenaires pour le déploiement et l’installation.

Plus économique et plus rapide

Le fait que Proximus opte pour une collaboration avec les deux entreprises néerlandaises au lieu de louer leurs services pour le déploiement, fera en sorte que l’investissement en capital de Proximus sera nettement inférieur pour installer le réseau FTTH coûteux.

En échange, Eurofiber et Delta Fiber engrangeront des rentrées de la co-entreprise conclue avec Proximus, des revenus de clients professionnels et/ou wholesale utilisant le réseau. Proximus en sera même le premier (et probablement le principal) client au fur et à mesure que davantage de clients Proximus passeront du cuivre à la fibre optique pour leur connexion internet fixe. L’entreprise insiste cependant une fois encore sur le fait que le réseau à fibre optique sera dès le départ ouvert aux autres, y compris à des concurrents tels Telenet, Voo ou Orange.

Plusieurs acteurs, un seul réseau et davantage de clients

A première vue, cela se traduira par une approche fragmentée: en mars, Proximus a réorganisé sa structure, de sorte que la division ‘réseaux’ opère en tant qu’unité indépendante, dont Proximus même est cliente. Cette division ‘réseaux’ utilise à son tour la fibre optique existant déjà, complétée par l’infrastructure qu’apportera la co-entreprise conclue avec Eurofiber et Delta Fiber.

Les détails ne sont toutefois pas encore fixés. C’est ainsi qu’on n’a pas encore décidé dans quelle mesure l’infrastructure en fibre optique existante dépendra de la co-entreprise. Proximus dispose aujourd’hui déjà d’un réseau à fibre optique qui s’étend jusqu’aux armoires en rue et, ces dernières années, même jusqu’au living des maisons en ville. Eurofiber possède à présent aussi une infrastructure en fibre optique en Belgique et ce, même s’il s’agit surtout de lignes professionnelles, par exemple entre les centres de données et les opérateurs télécoms.

Proximus assure cependant qu’elle jouera un rôle très actif dans la co-entreprise, de même qu’au niveau de l’ensemble du réseau FTTH.

Les plans d’investissement pour la fibre optique persistent, mais sur d’autres fronts, Proximus doit réaliser des économies. C’est ainsi que la crise du corona a déjà eu un impact direct de 20 millions d’euros sur le bénéfice, surtout à cause d’une réduction de l’utilisation de l’itinérance (‘roaming’) au deuxième trimestre. Pour le reste de l’année, l’entreprise table sur un nouvel impact (-40 millions) en raison des restrictions en matière de voyages et du report possible de projets ICT dans les entreprises. Au deuxième trimestre, Proximus a déjà fortement réduit ses coûts (-8,8 pour cent). Ces trois derniers mois, son chiffre d’affaires a été de quasiment 6 pour cent inférieur pour s’établir à 1,33 milliard d’euros, mais le recul du bénéfice brut (ebitda) est resté limité à 1,5 pour cent (477 millions d’euros). Proximus confirme ce vendredi ses prévisions avec un bénéfice de groupe sous-jacent dans la partie supérieure de la fourchette de 780 à 800 millions d’euros.

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