Analyse | Actualité

Les médias sociaux se préparent à un nouveau cycle de désinformation électorale

Els Bellens

Meta déclare avoir mis au point un plan pour lutter contre la désinformation durant les élections américaines de mi-mandat – les midterms – du 8 novembre prochain. Les autres géants des médias sociaux TikTok et Twitter lancent eux aussi de nouvelles mesures.

Meta, la société-mère de Facebook et d’Instagram, va étoffer sa sécurité par de nouvelles fonctionnalités anti-désinformation. Voilà ce que prétend l’entreprise dans un communiqué posté sur son blog. Meta qui, plus tôt cette semaine encore, semblait autoriser des annonces contenant de la désinformation politique à l’étranger, préfère éviter d’être accusée d’ingérence dans son pays et déclare donc qu’elle va introduire des mesures supplémentaires.

Le plan actuel capitalise du reste sur les mesures que l’entreprise avait prises lors des élections présidentielles de 2020. Le géant technologique veut en effet supprimer notamment la désinformation relative aux dates des élections, aux emplacements des bureaux de vote, aux personnes autorisées à voter, ainsi qu’aux résultats du scrutin. Les messages postés appelant à la violence seront eux aussi supprimés. Les annonces à contenu politique qui tentent de persuader les électeurs à ne pas aller voter ou qui remettent en question la légitimité du scrutin ne seront pas non plus permises.

Il convient de souligner ici que la désinformation dans les annonces politiques est en soi encore autorisée: Facebook a en effet toujours signalé qu’elle ne contrôle pas ces annonces. Seules les fausses informations spécifiques y sont donc interdites. Meta ajoute que durant les élections, elle accordera la priorité aux messages provenant de sources officielles et contenant des informations vérifiées. Les citoyens recevront aussi des renseignements sur l’endroit ou la façon de voter.

Cette annonce est pour Meta surtout une manière d’accroître sa réputation. C’est qu’en 2016, Facebook a été particulièrement critiquée pour avoir diffusé sur les réseaux de très nombreuses fausses informations à l’approche de l’élection du président Trump. Depuis lors, l’entreprise annonce des mesures à chaque scrutin dans le pays. Elle affirme avoir durant le premier trimestre de 2022 banni notamment 270 organisations d’extrême-droite, ainsi que 2,5 millions d’articles haineux.

TikTok et Twitter

Meta n’est du reste pas le seul support social à se préparer à ce qui pourrait s’avérer une bataille électorale difficile sur le plan de la propagande. TikTok a également annoncé qu’elle sera plus attentive au contenu politique dans les mois à venir. Les annonces à caractère politique sont complètement bannies de la plate-forme depuis octobre 2019, même si certains annonceurs sont quand même parvenus à contourner cette interdiction en recourant à des influenceurs rétribués lors des élections de 2020. L’appli semble vouloir à présent l’éviter et supprimer tout contenu d’utilisateurs rétribués par des acteurs politiques. De plus, des algorithmes et des collaborateurs de TikTok veilleront à ce que le contenu que des utilisateurs non rétribués posteront, ne contienne pas de la désinformation, des appels à la haine et une incitation à l’extrémisme violent.

Twitter va désormais labelliser les fausses informations électorales, comme elle le fait par exemple aussi avec les tweets sur les vaccins ou le climat. La plate-forme prétend également effectuer des ajustements à son algorithme, afin de limiter la propagation de tweets contenant de la désinformation.

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