Le sénat américain veut interdire les ‘dark patterns’

Facebook CEO Mark Zuckerberg
Els Bellens

Une proposition de loi au sénat américain entend interdire aux géants technologiques d’encore utiliser les pièges à utilisateurs (‘dark patterns’). Avec ces trucs manipulateurs, les utilisateurs sont incités, peut-être contre leur gré, à transférer leurs données.

Depuis l’introduction du GDPR, chaque Européen sait exactement à quoi ressemble un dark pattern. ‘Ce site utilise vos données pour mieux vous desservir. Cliquez sur cet énorme bouton pour nous permettre de tout tracer et partager ou sur ce mini-lien avec cinq sous-pages pour désactiver le partage des données avec nos 240 annonceurs, un par un.’

L’utilisation de trucs psychologiques et d’une interface du genre labyrinthe pour orienter les utilisateurs vers l’option qui sied le mieux au site web, a entre-temps gagné la politique américaine. Le sénat américain prépare donc une proposition de loi qui interdirait aux géants technologiques d’inciter avec ce genre de truc les utilisateurs à transférer leurs données. La loi DETOUR (Deceptive Experiences To Online Users Reduction) interdira, si elle est approuvée, les plates-formes technologiques à concevoir des interfaces qui compliquent la vie des utilisateurs pour ce qui est de prendre des décisions bien étayées à propos de leurs données personnelles. La loi ne s’appliquerait qu’aux plates-formes de 100 millions d’utilisateurs par mois.

“Chaque politique de respect de la vie privée pour laquelle vous devez donner votre autorisation, est affaiblie par le recours à des dark patterns”, déclare le sénateur Deb Fischer, l’un des deux sénateurs à l’initiative de la proposition de loi.

Cette proposition de loi sort un an après que Mark Zuckerberg soit venu témoigner devant le Parlement américain à propos du scandale Cambridge Analytica, et deux semaines après que ce même Zuckerberg ait en personne appelé à créer des règles s’appliquant aux médias sociaux. Tout cela semble démontrer que la gent politique américaine est aussi mise sous pression en vue de brider les géants technologiques.

Outre une interdiction des pièges à utilisateurs, la proposition de loi entend également interdire les interfaces qui encouragent ‘l’utilisation compulsive’ par les enfants, et bannir les expérimentations comportementales qui sont effectuées par des plates-formes en ligne sans le consentement de l’utilisateur.

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