Lancement d’un chatbot pour les migrants

Le camp des réfugiés au Parc Maximilien (image d'archive) © BELGA
Pieter Van Nuffel Journalist DataNews

La start-up technico-légale lesJuristes et Vluchtelingenwerk Vlaanderen lancent conjointement un chatbot. ‘Asylumbot’ sera chargé de répondre via Facebook Messenger aux questions des migrants et ce, en anglais et en arabe.

Le chatbot, qui a été baptisé Asylumbot, devra apporter les réponses nécessaires aux questions que se pose quasiment chaque migrant à son arrivée en Belgique: à propos de l’accueil, de l’assistance juridique et médicale, ainsi que de la procédure d’asile. Le bot entend aussi orienter les demandeurs d’asile vers les services et instances compétents. Les demandeurs d’asile pourront via Asylumbot aboutir par exemple au Startpunt van Vluchtelingenwerk flamand où ils recevront en plus d’un bol de soupe chaude, une brochure informative sur la procédure d’asile dans leur langue, plus des renseignements actualisés oraux.

Le bot pourra répondre en anglais et bientôt aussi en arabe. “Notre fonctionnement au quotidien montre que la plupart des demandeurs d’asile peuvent se faire comprendre en anglais ou en arabe”, déclare-t-on chez Vluchtelingenwerk Vlaanderen. “Le bot est programmé de manière à ‘penser’ en fonction de l’utilisateur et donc à identifier les questions qui au niveau de la langue ne sont pas cent pour cent correctes.”

Accès aisé

“Nous avons explicitement choisi de rendre Asylumbot disponible via l’outil Messenger largement répandu de Facebook. Avec une toute nouvelle appli, on risquait en effet que l’utilisateur doive passer par tout un processus d’apprentissage. La plupart des migrants connaissent Messenger et peuvent donc y recourir directement”, explique Matthias Dobbelaere-Welvaert, managing partner de lesJuristes Gand.

Sa startup technico-légale, qui avait développé il y a quelques mois son propre chatbot a réussi à convaincre Vluchtelingenwerk Vlaanderen de la plus-value d’un canal d’information automatisé supplémentaire. Les juristes en droit d’asile de Vluchtelingenwerk ont fourni le contenu requis, ce qui déboucha peu après sur la naissance d’Asylumbot.

La raison pour laquelle lesJuristes, en tant que cabinet en conseils juridiques spécialisé en droit internet et en propriété intellectuelle, ont décidé de contribuer au développement d’un chatbot pour demandeurs d’asile, n’est peut-être pas vraiment claire à première vue. Dobbelaere-Welvaert explique: “Il est vrai que dans nos dossiers, nous ne nous occupons que peu, voire jamais de droit des étrangers. Il n’empêche que nous ne pouvons fermer les yeux sur les questions auxquelles sont confrontées au jour le jour des organisations désintéressées telles Vluchtelingenwerk Vlaanderen. C’est sur base de l’idée que tout le monde a le droit d’être aidé que nous avons voulu favoriser l’accès à des informations cruciales pour les demandeurs d’asile et les réfugiés.”

Demandeurs d’asile et smartphones?

Un chatbot suppose par définition que l’utilisateur possède un ordinateur ou un smartphone avec connexion internet. A la question de savoir si Asylumbot réussira à atteindre le public ciblé, ses initiateurs sont unanimes: “Il est clair qu’un smartphone est un instrument particulièrement utile, lorsqu’on fuit son pays. Il réalise quasiment tout ce dont on a besoin, sauf fournir à manger, à boire et un endroit pour dormir. Il ne faut pas nécessairement être un Occidental blanc pour disposer d’un téléphone de ce genre relativement bon marché.”

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