La Flandre présente son plan de relance numérique

Jan Jambon.
Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Le ministre-président flamand Jan Jambon souhaite que la Flandre quitte le gros peloton pour rejoindre le groupe de tête européen dans le domaine numérique. Hier mardi, il a présenté un plan de relance numérique, conjointement à la signature d’un contrat-cadre ICT de grande échelle.

Le gouvernement flamand entend effectuer un bond numérique en vue de sortir renforcer de la crise du corona. Hier mardi, le gouvernement flamand a signé non seulement un contrat-cadre ICT d’un milliard d’euros au minimum avec une série de partenaires privés, mais le ministre-président flamand Jan Jambon a aussi esquissé les grandes lignes de son plan de relance numérique. Il prévoit à cette fin un milliard d’euros supplémentaire réparti sur les trois prochaines années. ‘Ce milliard représente une part du plan de relance global de 4,3 milliards d’euros, dont une partie provient de l’Europe’, a expliqué Jambon à Data News et Kanaal Z.

Une nouvelle agence Digitaal Vlaanderen

L’adjudication ICT est l’un des huit piliers du plan de relance que Jambon en personne qualifie ‘de plus ambitieux plan numérique d’un gouvernement flamand’. Depuis peu, Informatie Vlaanderen et la branche ICT de Het Facilitair Bedrijf ont été fusionnés en une nouvelle agence appelée Digitaal Vlaanderen, qui regroupe les compétences ICT et numériques et est dirigée par l’administratrice générale Barbara Van Den Haute. ‘Nous disposons conjointement de puissantes applications telles MAGDA, le Burgerprofiel, Toegangs- & Gebruikersbeheer, mais en tout, il est question de plus de 60 solutions. Il y en aura à coup sûr bien d’autres, mais vis-à-vis de nos clients, nous dispenserons aussi des conseils en matière de stratégie et de transformation numériques. L’objectif est de diriger tous les regards dans une seule et même direction’, déclare Van Den Haute, qui peut faire appel à quelque 470 experts: un mixte d’informaticiens internes, de Vlaanderen Connect et d’externes.

‘Placer tous les services sur une même ligne, c’est déjà un défi important. Le Groeipakket en est un bel exemple. Il est question ici de pouvoir fonctionner avec moins de formulaires au lieu de donner une forme numérique à chaque formulaire existant’, affirme Jambon. ‘Solliciter quelque chose en utilisant encore purement du papier, cela ne devrait plus être possible au profit de la voie numérique. Il est par conséquent intéressant de voir qu’aujourd’hui, 110 administrations locales sont déjà connectées au Burgerprofiel’, ajoute-t-il encore.

Attention à la cyber-sécurité

Le plan accorde également une attention accrue à la sécurité de l’information. Tel est le cas aussi au niveau fédéral dans notre pays, comme ce fut récemment encore annoncé. L’attaque lancée sur le réseau Belnet est encore dans toutes les mémoires, ainsi du reste que les récentes vagues d’hameçonnage (‘phishing’). Des pirates éthiques peuvent passer en revue les services pour y découvrir d’éventuelles brèches. Mais le monitoring doit également être amélioré. ‘Nous collaborons intensément avec le SPF BOSA et, surtout sur le plan de la sécurité, nous concluons aussi au départ du niveau flamand des accords avec le fédéral’, explique Van Den Haute. ‘Il est en outre question d’une affaire partiellement européenne. Nous devons de toute façon pouvoir nous accrocher au convoi européen. Cela n’est possible que si tous les niveaux s’entendent clairement sur les normes de données par exemple.’

Vlaams datanutsbedrijf

Lors de sa présentation, Jambon a répété également le désir de créer une Vlaams datanutsbedrijf. Des partenaires privés devraient à terme y prendre une participation majoritaire. ‘Je me targue du fait que nous pourrions être prêts d’ici la fin de l’année. Nous menons aussi des entretiens avancés avec plusieurs partenaires privés’, même si Jan Jambon n’a pas voulu citer de nom. La ‘datanutsbedrijf’ devrait fonctionner comme une sorte de régulateur du trafic pour permettre une circulation fluide des données. ‘Les citoyens donneront alors leur accord pour l’utilisation d’une partie de leurs données. L’important, c’est qu’il s’agisse d’un droit à l’utilisation. Cela ne se résume pas à la cession pure et simple de données’, insiste Jambon qui se fait fort que cela n’alimentera pas une discussion. ‘Nous utiliserons la technologie de Solid et miserons sur un partage des données plus respectueux de la vie privée. Comme la Flandre est connue pour sa biotech, elle devrait, je pense, se faire bientôt aussi connaître pour sa datatech.’

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