L’image de Facebook: tel est l’objectif personnel de Zuckerberg pour 2018
Le CEO de Facebook, Mark Zuckerberg, s’est, selon une bonne vieille habitude, fixé un but personnel pour cette année. Cette fois, l’objectif sera entièrement Facebook. Assez ironiquement, il entend résoudre les problèmes causés en partie par sa plate-forme.
Année après année, Zuckerberg choisit un objectif personnel. C’est ainsi que dans le passé déjà, il a consacré une année complète à la construction d’un robot AI, à l’apprentissage du chinois, à la visite de tous les états américains et à s’alimenter uniquement avec la viande des animaux qu’il avait lui-même tués.
Cette année, le défi est moins personnel et quelque peu ambivalent. Il entend ainsi ‘résoudre’ les problèmes de Facebook comme les abus, les propos malveillants, voire l’interférence de puissances étrangères. Tous des problèmes en fait dont Facebook a en fin de compte été coresponsable.
“Le monde est nerveux et partagé, et Facebook a beaucoup de pain sur la planche. Qu’il s’agisse de protéger notre communauté des abus et de la haine, de la défendre contre l’interventionnisme d’autres pays ou de veiller à ce que le temps passé sur Facebook le soit à bon escient”, a fait savoir le CEO sur Facebook. “Nous n’allons pas empêcher toutes les erreurs ou abus, mais aujourd’hui, nous commettons trop de fautes dans la mise en oeuvre de notre stratégie et de nos outils.”
Améliorer Facebook ou son image?
Il est étonnant que Zuckerberg prenne sa propre ‘mine d’or’ comme sa résolution annuelle personnelle. D’abord et avant tout parce que Zuckerberg en personne a initialement minimalisé le rôle joué par Facebook, notamment lors de la diffusion de fausses nouvelles, ce qui impacta l’atmosphère des élections présidentielles américaines. Ce n’est que plus tard que l’entreprise changea de ton et ce n’est que lors d’une audition qu’on apprit qu’un Américain sur trois environ avait été ciblé par de la propagande russe via Facebook, Google ou Twitter. Facebook n’y a du reste pas gagné le moindre cent.
Mais il est aussi question d’abus et de haine. Facebook réagit de manière nettement trop laxiste aux cyber-harcèlements et laisse souvent en ligne des vidéos à caractère violent ou haineux. Par contre, le site n’affiche aucune tolérance à l’égard d’images de nus.
‘Donner le pouvoir aux gens’
Le message de Zuckerberg devient encore un peu plus étrange, lorsqu’il se réfère aux quatre premiers mots de la ‘mission’ de Facebook, à savoir ‘Give people the power’. Zuckerberg poursuit son argumentation en déclarant que la technologie donne de la puissance aux citoyens. Il est conscient qu’ils n’y croient cependant plus et entend changer cela.
En soi, il s’agit là d’un bel exemple d’ironie dans la mesure où le but de Facebook est précisément de centraliser le pouvoir sur internet en créant une communauté fermée au sein des murs de Facebook. Il y eut du reste autrefois une époque, où les utilisateurs pouvaient voter à propos de certaines mesures stratégiques de Facebook. Mais cette possibilité fut annulée en 2012, lorsque le site devint trop important.
Pas un objectif, mais bien une nécessité
Bref, Zuckerberg a aujourd’hui conscience que Facebook est mise sous pression par les citoyens, les politiciens et ce, tant aux Etats-Unis qu’en dehors. Si le site veut rester populaire, il doit sérieusement s’améliorer pour garder sa pertinence (et sa rentabilité). L’objectif de Zuckerberg n’est donc pas tant de corriger Facebook, mais plutôt de redorer son image, afin que le site reste actif et que son cours à la Bourse puisse continuer de grimper.
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