L’Australie entend demander l’identité des amateurs de porno

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Pieterjan Van Leemputten

Quiconque souhaite regarder du contenu pornographique en Australie, devra bientôt très probablement décliner son identité. Le pays veut ainsi éviter que des enfants visionnent des images incongrues.

Le projet de l’Australie revient à ce que le programme d’identité numérique existant soit étendu au contrôle de l’âge en ligne pour le visionnement de contenus pornographiques et l’utilisation de sites de jeux de hasard. Il fait suite à une enquête relative au contrôle de l’âge effectuée en février et qui avait abouti à six recommandations.

Selon ZDNet, les autorités ont à présent décidé de confier à l’agence pour la transformation numérique nationale un système par lequel le contrôle de l’âge puisse être importé sur les sites d’acteurs tiers.

‘Même si ce ne sont pas là des solutions faciles pour la sécurité en ligne, des technologies comme la vérification de l’âge, la certitude de l’âge et la prévision de l’âge sont rapidement en train de se développer. Si elles sont utilisées en combinaison avec des filtres et d’autres paramètres proactifs, elles pourront alors jouer un rôle dans la limitation de l’exposition de contenus nocifs pour les enfants’, explique-t-on au sein du gouvernement australien.

Reconnaissance faciale

Ce n’est pas la première fois que l’Australie réfléchit à ce genre de mesures anti-confidentialité. Fin 2019 déjà, il y eut ainsi sur la table gouvernementale une proposition en vue d’utiliser la reconnaissance faciale, avant que des gens puissent visionner du contenu porno.

Le gouvernement insiste sur le fait qu’une identité numérique est un précieux outil de contrôle de l’âge de quelqu’un. Et d’ajouter vouloir ainsi protéger les jeunes, mais aussi le respect de la vie privée des gens dans un environnement numérique.

Possible?

Reste cependant à savoir dans quelle mesure les ambitions du gouvernement sont réalistes. Ce genre de contrôle de l’âge aura peut-être une utilité sur les sites pornographiques commerciaux, mais dans la pratique, il circule tant de contenus érotiques sur les sites n’ayant pas la pornographie comme but principal.

Même sur, disons, Twitter et d’autres médias sociaux, on peut aussi trouver des images érotiques en cherchant un peu. Et c’est sans parler de contenus de ce genre circulant dans un contexte privé, que ce soit de manière indésirable ou avec autorisation. Introduire ce contrôle de l’âge de manière efficiente signifierait donc de facto aussi que le citoyen australien doive s’identifier quasiment partout en ligne.

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