Koen Geens entend accéder aux messages privés sur Whatsapp, Facebook et Skype

© Belga
Pieterjan Van Leemputten

S’il n’en tient qu’au ministre de la Justice Koen Geens, il serait bientôt possible de mettre aussi sur écoute les sessions de chat sur Facebook ou les communications via Skype ou WhatsApp.

Hier, l’on apprenait encore que ce qu’on appelle la ‘loi de mise sur écoute’ devait être étendue aux délits terroristes plus récents. Et les enquêteurs belges de laisser entendre qu’ils souhaiteraient aussi écouter les conversations en ligne, voire pouvoir pirater (en retour) si nécessaire.

Le journal De Morgen écrit aujourd’hui que Geens est d’accord pour que les services de renseignements effectuent aujourd’hui des recherches sur des sites web, s’il y a des raisons valables pour ce faire. Il s’agit cependant de se concentrer dans un premier temps sur la partie publique de ces sites, dans le respect de la vie privée. Mais Geens souhaite examiner s’il serait également possible d’intercepter les messages privés sur Facebook, Skype ou Whatsapp dans le cas de terroristes ou de recruteurs de terroristes. Et De Morgen fait ici observer que l’Association des Juges d’instruction demande que la législation actuelle soit adaptée à la réalité du jour.

Est-ce faisable dans la pratique?

Cette question n’est pas illogique dans la mesure où il n’y a guère de chances que quelqu’un qui planifie un acte terroriste, en évoque l’exécution pratique via un statut Facebook public. Mais l’on ne sait pas clairement non plus s’il est aisé ou non d’intercepter ce genre de messages privés. C’est ainsi que le premier ministre britannique Cameron a hier encore laissé entendre qu’il envisageait d’interdire des applications comme WhatsApp, parce qu’elles ne peuvent être interceptées par les autorités.

Si la mise en oeuvre d’une telle interdiction peut se justifier, elle manque sa cible dans la pratique. C’est ainsi qu’il est improbable que des terroristes s’arrêtent d’utiliser ce genre d’outils de communication du fait qu’ils sont subitement interdits. De plus, il existe suffisamment d’alternatives pour communiquer de manière cryptée, dont même le code source est parfois librement disponible.

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