Démission de la direction du fournisseur de services IT néerlandais Centric

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Tant le CEO Johan Taams que l’ensemble de la direction exécutive du fournisseur de services IT Centric démissionne en raison d’un conflit avec le propriétaire de l’entreprise, Gerard Sanderink.

Ce dernier aurait impliqué Centric dans un litige l’opposant à son ex-épouse Brigitte van Egten à propos d’une prétendue fraude et de vols, lorsque van Egten dirigeait le producteur de panneaux solaires DSS appartenant à Sanderink.

Plus tôt cette semaine, des rumeurs circulaient, selon lesquelles Taams s’attendait à un possible licenciement. A présent, il semble que Taams, mais aussi le COO Bart Fehmers et le CFO Patrick Rosengarten ont remis eux-mêmes leur démission, selon le journal Het Financieele Dagblad (FD). Il serait question d’une crise de confiance insurmontable entre Taams, nommé CEO en août de l’année dernière, et Sanderink. Le journal se base sur les dires de ‘diverses sources bien informées’. Les trois membres de la direction n’ont pas souhaité faire de commentaires. Le porte-parole de Centric n’a pas non plus encore réagi aux questions de nos collègues néerlandais de Dutch IT Channel.

‘Abus de droit’

L’entreprise IT néerlandaise aurait ces dernières années perdu en tout 60 millions d’euros en raison d’atteintes à sa réputation suite à ce que Centric considérait jusqu’il y a peu encore comme une affaire d’ordre privé. En avril de cette année, Centric avait, conjointement avec sa firme soeur DSS, saisi 1,96 million d’euros sur un montant, dont le tribunal de La Haye avait jugé fin novembre 2021 que Sanderink devait verser à son ex-épouse.

La raison en était que Centric accusait van Egten de ternissement d’image et par conséquent de perte de commandes. Le tribunal d’Almelo mit fin à cette action et estima même que la direction de Centric s’était rendue coupable d’un ‘abus de droit’.

La direction exécutive décida alors d’entamer auprès de l’Ondernemingskamer néerlandaise une procédure à l’encontre de Sanderink qui, depuis début 2021, n’est lui-même plus directeur chez Centric. Sa démarche, destinée à éviter tout autre ternissement de la réputation de Centric, fut cependant torpillée par trois membres non-exécutifs de la direction de l’entreprise, parmi lesquels ce que le FD qualifie de fidèles de Sanderink, à savoir Aike Schoots et Louis Luijten. Les trois directeurs exécutifs en auraient tiré la conclusion qu’ils ne pouvaient pas rester plus longtemps chez Centric.

Compromise

Sanderking, souvent qualifié d’excentrique, entretient depuis quelques années déjà une relation avec Rian van Rijbroek, active comme conseillère ICT tant chez Centric que dans l’entreprise Strukton de Sanderink. L’auto-déclarée cyber-experte van Rijbroek fut entre autres compromise du fait qu’elle n’avait, selon certains spécialistes en cybersécurité, pas la connaissance suffisante pour se qualifier d’experte. En outre et contrairement à ce qu’elle prétendait, elle n’avait jamais travaillé au sein du service de renseignements néerlandais AIVD. Un ouvrage rédigé par van Rijbroek sur la cybercriminalité aurait par ailleurs été retiré de la vente pour des raisons de supposé plagiat.

La relation entre Sanderink et van Rijbroek et le litige juridique qui oppose le premier cité à son ex-épouse van Egten ont à plusieurs reprises déjà suscité des questions au sein de la chambre néerlandaise à propos de la fiabilité de Centric. Et ce, parce que l’entreprise a entre autres dans sa clientèle plusieurs instances publiques.

En collaboration avec Dutch IT-Channel.

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