Locinox et l’Intercommunale Reddingsdienst West-Vlaanderen sont les ICT Projects of the Year 2024
Cette année, deux projets ont remporté le prix de l’ICT/Digital Project of the Year, tous deux de Flandre-Occidentale : le serrurier Locinox et l’intercommunale Reddingsdienst West-Vlaanderen.
Mettre à l’honneur des projets ICT réussis et innovants : telle est l’ambition du concours ICT/Digital Project of the Year. Cette compétition est ouverte tant au secteur public que privé et s’adresse à la fois aux grandes et aux moyennes/petites entreprises. L’accent est mis en l’occurrence sur l’innovation, à savoir des projets qui, grâce au recours intelligent à la technologie numérique, offrent une réelle valeur ajoutée à l’entreprise ou l’organisation qui les ont déployés.
Parmi les dizaines de dossiers, la rédaction de Data News a sélectionné cette année neuf projets qui ont ensuite été présentés au jury. Finalement, c’est le projet de Locinox qui l’a emporté dans la catégorie des grands projets, tandis que l’intercommunale Reddingsdienst a été lauréate dans la catégorie des plus petits projets (en fonction du budget).
Lauréat grands projets: Locinox
Locinox est spécialisée depuis 36 ans déjà dans les serrures pour portes de jardin et commercialise différentes applications de contrôle d’accès. L’entreprise familiale ouest-flandrienne a réussi à doubler son chiffre d’affaires ces 6 dernières années, tout en se dotant d’un nouvel entrepôt.
Cette construction a été l’occasion de déployer un système totalement nouveau de stockage et de gestion de la fabrication. « Nous étions vraiment à l’étroit dans notre ancien entrepôt. Et dans les nouveaux locaux, nous ne voulions pas établir un lien avec l’ancien système ERP », explique Stijn Claeys, CIO de Locinox, lors de sa présentation face au jury. Du coup, l’entreprise n’envisageait pas un déploiement phasé. « Nous étions contraints d’opter pour un ‘big bang’. Le système se devait d’être opérationnel dès le déménagement vers le nouvel entrepôt. »
La nouvelle plateforme combine un ERP et différents systèmes de fabrication. Pour ce projet, le département IT a construit un nouveau ‘master data setup’ avec des numéros uniques pour les différents produits. En outre, le système de stockage devait prendre en compte 2.500 variantes de produit différentes qui sont assemblées sur place dans les 24 h.
Ce dossier a retenu l’attention du jury qui a surtout été impressionné par la complexité du projet qui associait différents partenaires, sans parler de la pression liée aux délais. En outre, il n’y a eu aucun impact sur la continuité d’activité, faisant de cette transformation un véritable succès.
Accessit: Mediahuis
Mediahuis est une entreprise de médias relativement jeune puisqu’elle n’existe officiellement que depuis 2013. Cela dit, elle compte plus de 30 marques de supports d’actualité, outre de la radio et des affiliés comme RouteYou. Pour regrouper toutes ces marques sous une couche technologique commune, l’entreprise a implémenté une plateforme Customer Identity and Access Management (CIAM). « Chaque marque est confrontée aux mêmes défis : le marché de l’impression se réduit et il est indispensable de prendre le virage du numérique. Pour ce faire, il faut disposer en tant qu’entreprise des plateformes adéquates », précise Robin Pauwels, directeur ICT de Mediahuis.
L’entreprise a donc mis en place un système de gestion basé sur la plateforme Saas AuthO, qui s’adapte à l’ensemble des différentes marques média de l’entreprise et peut être intégrée à toute une série d’applications. Par ailleurs, il a fallu tenir compte de plusieurs spécificités. C’est ainsi que le système devait être évolutif et réagir très rapidement, par exemple en cas de ‘breaking news’ ou d’événements majeurs comme des élections. En outre, chaque marque devait pouvoir conserver son identité propre. Outre une meilleure expérience pour les lecteurs et les collaborateurs, ce système offre l’avantage de donner à Mediahuis une vue d’ensemble plus précise de ses clients et de permettre de faire rapidement de nouvelles propositions commerciales.
Accessit: P&V Group
L’assureur belge P&V a totalement transformé son système d’assurance-vie retail, en faisant appel aux prestataires de services Comarch et Ensur. L’entreprise s’active depuis un certain temps déjà au remplacement de ses systèmes hérités sur mainframe, sachant que cette plateforme n’est plus en mesure de supporter la pression des produits retail en rapide évolution.
Étant donné qu’il s’agit de contrats d’assurance-vie à long terme, ce processus doit être réalisé en phases. Le système hérité reste au cœur de l’architecture, tout en se dotant progressivement de composants modernes jusqu’à ce que le mainframe puisse être remplacé et que tout soit basculé dans le cloud. Pour l’instant, il existe déjà une plateforme omnicanale pour les assurances et une solution front-office qui pourra à terme reprendre aussi le back-end pour l’ensemble des assurances et segments de clientèle que propose l’entreprise.
Accessit: Luminus
La transition énergétique rend le réseau électrique toujours plus complexe. Songez notamment aux panneaux solaires, batteries domestiques, tarifs flexibles et autres, dont doit tenir compte un fournisseur d’énergie comme Luminus. Par ailleurs, la numérisation a induit une forte augmentation des volumes de données reçues. Pour traiter toutes ces données, Luminus a lancé le programma KAIros avec pour ambition d’améliorer d’ici deux ans l’utilisation de l’IA dans l’entreprise. « Nous adoptons pour ce faire une approche holistique : nous améliorons le pétrolier alors qu’il est en mer », précise Stan Van Nooten, directeur AI Transformation chez Luminus.
L’une des spécificités de ce programme est de couvrir d’emblée différents départements au sein de l’entreprise où l’IA peut présenter un avantage. C’est ainsi que Luminus envisage la maintenance prédictive de son réseau d’électricité et déploie l’IA pour aider à équilibrer la production et la demande d’énergie. De même, des agents conversationnels et des assistants IA sont mis en œuvre au service clients.
Accessit: De Watergroep
En Flandre également, les changements climatiques impactent le réseau hydraulique. En dépit de sa réputation de région pluvieuse, la quantité d’eau potable disponible par habitant est extrêmement faible. Afin d’investir dans l’approvisionnement en eau potable à l’avenir, De Watergroep a lancé un projet de transformation numérique qui s’est traduit notamment par un ‘Internet of Water’.
Des capteurs sont déployés pour détecter plus rapidement toute fuite d’eau. Par ailleurs, De Watergroep collecte davantage de données provenant des compteurs numériques. En tant que premier pays en Europe, l’entreprise a également choisi de connecter le compteur d’eau sans fil au compteur électrique (de Fluvius en l’occurrence). Ce faisant, les deux entreprises peuvent se répartir les coûts d’installation.
Désormais, les clients peuvent vérifier en temps réel leur consommation, tandis que le fournisseur d’eau potable peut les prévenir d’une fuite éventuelle. Grâce à ces mesures, De Watergroep a d’ores et déjà économisé quelque 9 millions de m³ d’eau.
Lauréat petits projets: Intercommunale Reddingsdienst West-Vlaanderen
Existe-t-il une appli pour les services de secours sur la plage ? À Coxyde en tout cas. Afin de simplifier la diffusion de longues descriptions relatives à des enfants disparus, l’intercommunale Reddingsdienst West-Vlaanderen a décidé de construire une appli en partenariat avec PeopleWare. Le but est de moderniser les opérations de secours en transmettant par exemple une photo des enfants retrouvés ou en indiquant les emplacements sur une carte. « C’est une manière plus efficace de faire le lien entre les enfants et leurs parents », explique Joeri Van der Veken, sauveteur en chef de Coxyde. L’IKWV était demandeuse, notamment pour gagner du temps en administration, par exemple lors de l’établissement des comptes-rendus d’intervention ou des rapports.
Les objectifs du projet étaient de disposer d’une plateforme conviviale et pouvant fonctionner efficacement sans trop d’équipements. Le choix s’est porté finalement sur une tablette installée dans les postes de secours sur la côte. Les sauveteurs eux-mêmes sont équipés d’un GSM classique. Pour un budget de 80.000 €, il s’agit là d’un projet de petite taille, mais utile et qui a séduit le jury. « Il est pratique et permet de déployer la bonne technologie auprès des bonnes personnes », résume un membre du jury. Par ailleurs, le jury a été impressionné par les mesures de sécurité prévues, notamment autour des données personnelles qui sont effacées chaque soir. Obtenir de beaux résultats avec peu de moyens, voilà qui mérite d’être récompensé. Et l’intérêt de cette appli a d’ailleurs retenu l’attention d’autres stations côtières, tandis que les sauveteurs français et néerlandais y ont puisé leur inspiration.
Accessit: Takeda
Comme beaucoup d’autres, l’entreprise pharmaceutique Takeda utilise des tableurs pour l’enregistrement des plannings de production. Toutefois, l’entreprise a introduit sur son site de production belge un copilote à base d’IA pour la planification, ce qui lui a permis d’augmenter l’efficacité totale de la production grâce à des schémas sophistiqués.
Ce copilote est basé sur la technologie de Rombio, une spin-off de l’UCL Louvain, et avait été conçu au départ pour établir des scénarios sur les missions de découverte sur Mars. Le fossé entre l’idée de base et le secteur pharmaceutique paraissait grand, mais a finalement fonctionné pour Takeda. Le site peut produire annuellement quatre lots de fabrication supplémentaires, ce qui permet d’établir la prescription médicale de quelque 1.200 patients supplémentaires et ainsi d’économiser de l’ordre de 12 millions $.
Accessit: Fluxys
Fluxys gère le transport du gaz en Belgique. Et dans le futur, d’autres molécules vertes s’y ajouteront, comme l’hydrogène et le dioxyde de carbone. Afin de se préparer à cette révolution verte, l’entreprise a lancé le projet Twin for Life, une idée développée par l’accélérateur d’innovation numérique interne. Twin for Life est un jumeau numérique, un double numérique de l’ensemble du réseau. Au total, l’équipe a reproduit 4.000 km de conduites. Ce faisant, Fluxys peut par exemple simuler des périodes où la quantité de gaz des Pays-Bas augmente, ou les volumes provenant des États-Unis sont en diminution.
Le système présente par ailleurs des avantages au niveau de la formation des collaborateurs qui peuvent travailler plus rapidement sur des projets de flux simulés. Enfin, la précision du système est meilleure qu’avec les anciennes simulations, tandis que le système peut être adapté au transport d’hydrogène.
Accessit: Vlaams Verkeerscentrum
Le Vlaams Verkeerscentrum utilise des données de différents systèmes comme les boucles de données et les caméras routières afin de communiquer les informations de trafic les plus précises aux planificateurs de travaux, services de police et autres. Le centre cherchait à simplifier l’infrastructure de ce système et à le gérer dans le cloud. Le prestataire de services Ixor fut impliqué dans la transformation et a proposé une mise à niveau du front-end sous la forme d’une appli dans un navigateur. De même, le back-end a été consolidé et migré vers un petit système de gestion tournant dans AWS.
Compte tenu de la nature du projet, une attention particulière a été portée à la sécurité. « Il s’agit d’une cible attrayante dans la mesure où il est potentiellement possible d’accéder aux portiques de signalisation sur les autoroutes, ce qui nécessite de prévoir un système de ‘zero trust’ parfait, souligne Roel Verbeeck, CEO d’Ixor. Personne ne peut accéder seul à ces équipements, il faut toujours une deuxième personne. » La nouvelle approche de cloud hybride impliquait par ailleurs la possibilité de déployer une infrastructure totalement nouvelle en partant de zéro au cas où un incident se produirait.
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