Symantec licencie son CEO

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

Le spécialiste de la sécurité Symantec a, de commun accord, licencié son CEO, Steve Bennett, apparemment en raison d’un mécontentement né du manque de résultats probants enregistrés par ce dernier.

Dans un communiqué émanant du conseil d’administration de Symantec, l’on apprend que Steve Bennett n’est plus le président et CEO de l’entreprise et a été remercié par le conseil d’administration. Le nouveau président et CEO ad intérim est l’administrateur Michael Brown, alors que l’entreprise entame des recherches pour trouver un remplaçant définitif à Bennett. Le président David Schulman affirme par ailleurs que ce licenciement n’est pas le résultat d’un fait spécifique, mais d’une concertation en cours (“ongoing deliberative process”).

Trop lents

Tous les commentaires indiquent par ailleurs que les membres du conseil d’administration étaient mécontents des progrès lents enregistrés par Bennett dans le cadre de la restructuration de l’entreprise, ainsi que de son manque de résultats probants. Durant les trimestres précédents, le chiffre d’affaires de Symantec a régressé, alors que la restructuration et la nouvelle stratégie annoncées début 2013 par Bennett (ex-GE et ex-Intuit notamment) n’ont pas porté directement leurs fruits. L’innovation attendue au niveau des produits n’a pas eu lieu non plus. De plus, nombre de top-managers ont déserté l’entreprise. Le président Schulman a toutefois affirmé que dans le cadre de ses prévisions annuelles, Symantec table sur une croissance de son chiffre d’affaires organique de cinq pour cent et sur des marges d’exploitation supérieures à 30 pour cent (hors Gaap) d’ici l’année fiscale 2017.

Avec le départ de Bennett disparaît déjà le deuxième CEO en l’espace de deux ans, puisqu’en 2012, son prédécesseur, Enrique Salem, avait lui aussi été remercié en raison de résultats décevants. Salem avait en 2009 succédé à John W. Thompson (aujourd’hui président de Microsoft), qui avait au cours de la décennie précédente appliqué une solide stratégie de croissance avec, notamment, les rachats de Veritas et Massagelab.

Les spécialistes du marché estiment que Symantec éprouve des difficultés sur un marché de la sécurité, où de nouvelles approches en matière de protection de services et d’appareils surclassent les produits de sécurité classiques, tout particulièrement au niveau des attaques abusant de brèches précédemment inconnues (‘zero day attacks’). “Symantec est un représentant de la vieille garde des logiciels de sécurité, ayant des problèmes à innover”, déclare un investisseur capital-risqueur dans le Wall Street Journal. C’est étonnant dans la mesure où Symantec fut l’une des premières entreprises de sécurité à investir en dehors du domaine de l’anti-virus pur en achetant entre autres la firme de gestion de données Veritas.

Après l’annonce du licenciement de Bennett, le cours de l’action de Symantec à la clôture de la Bourse a plongé de 6 à 10 pour cent. Depuis le début de cette année, l’action a perdu progressivement quelque 12 pour cent de sa valeur.

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