L’autiste, perle des testeurs de logiciels

Ordina et M2Q – entités groupe Cronos – ont fondé avec 4 entreprises d’économie sociale une société de test de logiciels. Les testeurs de logiciels de Passwerk sont des personnes atteintes de “troubles du spectre autistique” (TSA) et dotées d’une intelligence normale, le syndrome d’Asperger. Ordina et M2Q constatent le besoin croissant de testeurs de logiciels et pensent que les personnes atteintes de TSA sont les mieux placées pour remplir ce rôle.

Ordina et M2Q – entités groupe Cronos – ont fondé avec 4 entreprises d’économie sociale une société de test de logiciels. Les testeurs de logiciels de Passwerk sont des personnes atteintes de “troubles du spectre autistique” (TSA) et dotées d’une intelligence normale, le syndrome d’Asperger. Ordina et M2Q constatent le besoin croissant de testeurs de logiciels et pensent que les personnes atteintes de TSA sont les mieux placées pour remplir ce rôle.

En cinq ans, Passwerk compte former 75 experts ingénieurs de tests qu’Ordina et M2Q s’engagent à employer. Les premiers formés sont déjà plongés dans un travail assidu chez des clients finaux – entre autres au VDAB et au CPAS d’Anvers. Et parler d’assiduité n’est pas exagéré: “Une particularité des personnes atteintes de TSA est justement qu’elles cherchent à atteindre un haut niveau de perfection Elles aiment également le travail à caractère répétitif”, explique Nico De Cleen, directeur de Passwerk. Et ce sont précisément des caractéristiques indispensables à ce genre de tâches que sont les tests de logiciels où la qualité prime. Le plus important c’est de soutenir et d’accompagner ces personnes en permanence. Etant donné qu’elles sont extrêmement assidues, appliquées et rapides dans leur travail, elles sont beaucoup plus vite fatiguées et ont dès lors besoin par exemple d’une grille horaire adaptée. Les entreprises concernées doivent donc aussi faire preuve de plus de sensibilité et de prise de conscience.

“Une meilleure qualité dans les tests débouche à son tour sur un niveau de service plus élevé et une plus grande satisfaction chez les utilisateurs, les clients et les fournisseurs, explique Hans Vets, CEO d’Ordina. Nous assistons aussi clairement à un glissement sur le marché, qui renforce le besoin en ingénieurs de test.” La combinaison de ces deux points nous a convaincu de participer à l’aventure et d’apporter une contribution importante au capital de départ, continue Hans Vets.

Passwerk a déjà été lancée en février et a été présenté officiellement ce mois-ci à Anvers dans les bâtiments de Digipolis en présence de Kathleen Van Brempt, la ministre flamande de l’économie sociale. Celle-ci est venue expliquer que Passwerk est reconnue en tant qu’entreprise d’économie sociale, une entreprise prête à garantir un emploi durable à des groupes défavorisés dans un environnement où entreprendre de manière socialement responsable est au centre des préoccupations.

“Et quand un ministre passe par-là, l’argent n’est jamais très loin”, dit-elle en plaisantant. Passwerk reçoit un subside de 852.500 EUR réparti sur quatre ans pour engager 62 employés à temps plein atteints d’autisme. En plus de cela, le Fonds réserve aussi un subside de départ de 320.000 EUR pour la promotion de l’innovation dans l’économie sociale.

L’important est maintenant d’éliminer les nombreux malentendus et préjugés autour de l’autisme. “Nous constatons encore une certaine réticence au sein des entreprises, explique Hans Vets. Nous espérons y remédier car les avantages en terme de productivité existent. Et surtout: ces personnes veulent vraiment travailler, leur enthousiasme est indéniable. Nous avons déjà des expériences moins concluantes avec le VDAB, où des demandeurs d’emploi pas du tout motivés sont venus frapper à notre porte – seulement parce qu’ils y étaient obligés.” Passwerk s’est toutefois également développé à partir du VDAB, sous la forme d’un projet sous la direction d’un de ses collaborateurs, Dirk Rombaut. Il s’était inspiré d’un projet similaire au Danemark. Les fondateurs de Passwerk espèrent que leur projet inspirera à son tour d’autres entreprises.

Et qu’en est-il des testeurs eux-mêmes? Visiblement, l’expérience leur plait. Bart Van Loy (26 ans) est un des testeurs qui est entré en contact avec Passwerk via Ergasia – une des ASBL participantes – , et qui a également développé le logo. “Je suis ravi à l’idée de travailler à présent dans le secteur IT. Le fait que le travail est également adapté à la personne atteinte d’autisme me rend les choses plus faciles que dans le circuit ‘habituel'”, raconte Bart avec enthousiasme. En même temps, les testeurs font partie d’un “vrai” environnement professionnel, ce qui est sûrement très important pour l’image qu’ils ont d’eux-mêmes. En plus, avec un salaire brut de départ de 1.850 euros, ils sont aussi mieux payés que la moyenne des testeurs

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